En2012 dans le Canton de GenĂšve, un groupe inter-parti rĂ©unit, Ă huis-clos et sans mandat politique officiel, des parlementaires qui ont lâobjectif de rĂ©flĂ©chir Ă un projet-pilote de rĂ©gulation du marchĂ© du cannabis sous la forme dâassociations de consommateurs. Il en rĂ©sulte un ambitieux rapport. Depuis, ce projet est pilotĂ© par la Commission consultative en matiĂšre d
ï»żUploaded 3 months ago Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Synopsis du film Un ancien pilote de guerre est traumatisĂ© et ne veut plus piloter. Il monte dans un avion de ligne pour suivre son ancienne petite amie hĂŽtesse de l'air. Mais suite Ă une intoxication alimentaire, le voyage tourne trĂšs vite Ă la catastrophe et l'avion se retrouve sans pilote. + Read more Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Synopsis du film Un ancien pilote de guerre est traumatisĂ© et ne veut plus piloter. Il monte dans un avion de ligne pour suivre son ancienne petite amie hĂŽtesse de l'air. Mais suite Ă une intoxication alimentaire, le voyage tourne trĂšs vite Ă la catastrophe et l'avion se retrouve sans pilote. - Read less Movies Others
16juil. 2016 - Explorez le tableau « Airplane - Y a-t-il un pilote dans l'avion ? » de Patrick Lecam, auquel 137 utilisateurs de Pinterest sont abonnés. Voir plus d'idées sur le thÚme pilotes, avion, the secret service.
Y a-t-il un pilote dans l'avion ? + Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? 2 Résumé - Y a-t-il un pilote dans l'avion ? 1980 Le vol 209, à destination de Chicago n'est pas vraiment un vol ordinaire. Tous les membres de l'équipage étant victimes d'un empoisonnement alimentaire, il faut vite trouver un pilote de dépannage parmi les passagers. Elaine supplie son ex-ami, un ancien pilote de chasse de prendre les commandes de l'avion. - Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? 2 1982 La premiÚre navette spatiale à destination de la Lune vient de décoller. A peine quelques secondes aprÚs l'envol, l'ordinateur central devient fou et l'engin est sur le point de s'auto-détruire. Mais le plus catastrophique est à venir... Bonus Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Bande-annonce VO Commentaire audio de Jon Davison, Jim Abrahams, Jerry Zucker, David Zucker VOST Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? 2 Pas de bonus vidéo
SolutionCodyCross Lâespace du pilote dans un avion (ang.): Vous pouvez Ă©galement consulter les niveaux restants en visitant le sujet suivant : Solution Codycross. COCKPIT; Vous pouvez maintenant revenir au niveau en question et retrouver la suite des puzzles : Solution Codycross CitĂ© du futur Groupe 988 Grille 5. Si vous avez une remarque alors nâhĂ©sitez pas Ă laisser un
L'avion sans pilote pourrait devenir une rĂ©alitĂ© Un avion pouvant voler sans lâaide dâun pilote va ĂȘtre testĂ© pour la premiĂšre fois dans les prochaines semaines au Royaume-Uni. Lâavion, qui va effectuer 20 vols tests au dessus de la mer dâIrlande et dans lâespace aĂ©rien britannique, ne sera pas complĂštement vide plusieurs personnes seront Ă lâintĂ©rieur pour reprendre le contrĂŽle, si besoin. BAE, la compagnie propriĂ©taire de lâavion, va effectuer ces tests ce mois-ci, parmi lesquels la premiĂšre utilisation au monde dâun systĂšme de routage autonome basĂ© sur la vision, afin dâĂ©viter les conditions mĂ©tĂ©orologiques les moins propices. Le responsable de ce projet, Lambert Dopping-Hepenstal, a fait remarquer que ce systĂšme aurait Ă©tĂ© utile avec le nuage de cendres volcaniques, par exemple, quand nous nâavions aucun moyen de savoir ce qui se passait rĂ©ellement. »
Cetarticle : Y a-t-il Un Pilote dans l'avion [Blu-Ray] par Kareem Abdul-Jabbar Blu-ray 14,82 ⏠Y a-t-il Un Flic-La trilogie [Blu-Ray] par Leslie Nielsen Blu-ray 32,99 ⏠Y a-t-til enfin un pilote dans l'avion ? 2 par Robert Hays DVD 13,00 ⏠Y a-t-il Un Flic
Wilcox Australie, Sydney Morning Herald » Faites-moi confiance, les gars ! On sâen occupera Ă lâatterrissage. » Depuis que Boris Johnson alias Bojo est aux manettes du gouvernement britannique, les turbulences autour du Brexit sont encore plus fortes. AprĂšs avoir annoncĂ© la suspension du Parlement pendant 5 semaines, sa volontĂ© de convoquer des Ă©lections anticipĂ©es pour maintenir coĂ»te que coĂ»te la date du Brexit 31 octobre a Ă©tĂ© massivement rejetĂ©e par les dĂ©putĂ©s de Westminster mardi 10 septembre. On est repartis pour un tourâŠ
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YATIL UN PILOTE DANS L'AVION , ABRAHANS Jin et ZUCKER David , USA , 1990 , 120x160 , , | Gazette Drouot
FABRICE RĂ?MON, dĂ©fenseur des actionnairesFABRICE RĂ?MON dirige Deminor, un cabinet de dĂ©fense des actionnaires de plusieurs grandes entreprises dont Vivendi Universal. L'action Vivendi a perdu la moitiĂ© de sa valeur en un an. Vous allez demander des comptes Ă Jean-Marie Messier ? Fabrice RĂ©mon. Nous voulons ĂȘtre sĂ»rs qu'il y a toujours un pilote dans l'avion. Les petits actionnaires veulent des explications claires. Ils ne comprennent plus rien Ă ce groupe, qui est devenu d'une incroyable complexitĂ©. Jean-Marie Messier doit annoncer ce qu'il compte faire, sans ambiguĂŻtĂ© va-t-il vendre la branche environnement ? Que va-t-il rester dans le groupe ? Qu'est-ce qui doit en sortir ? Lui faites-vous toujours confiance ? Je n'en fais pas une question personnelle, mais Messier a commis d'Ă©normes fautes de communication. Quand on affiche une perte de 13,6 milliards d'euros 89 milliards de francs, on ne peut pas dire qu'il n'y a aucune destruction de valeur ! On n'annonce pas non plus un nouveau plan de stock-options NDLR actions cĂ©dĂ©es Ă bas prix aux cadres dirigeants pour les inciter Ă rentabiliser leur sociĂ©tĂ©, au moment oĂč l'action est au plus bas Il a aussi la mauvaise habitude d'annoncer des cessions d'actifs avant qu'elles ne soient bouclĂ©es. Faut-il s'attendre Ă une rĂ©volte des actionnaires cet aprĂšs-midi ? Une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale n'est pas une tribune politique, ni un dĂ©fouloir. Les syndicats devraient mettre un peu d'animation, mais les rĂ©solutions seront votĂ©es. Pour ma part, j'ai posĂ© deux questions Ă©crites. L'une pour savoir combien de stock-options seront attribuĂ©es. Je ne suis pas contre le principe mais, je le rĂ©pĂšte, ce n'est sans doute pas le meilleur moment. Et l'autre sur la transparence des comptes nous devons savoir quels risques nous prenons.
Pilotene fonctionne pas: ProblÚme de pilote pour la carte GTX 560 TI: Epopée d'un pilote graphique: L'installation du pilote Nvida plante le pc: conseil composants - j'y connais rien: Mise a jour pilote nvidia geforce gtx 770: geforce gtx 860M PILOTE! le pilote d'affichage ne répondait plus et a été récupéré: R9 270X question de pilote
Lundi 27 juillet Une journĂ©e de route nous attend mais nous ne partons pas Ă la premiĂšre heure. De nouveau les Ă©picĂ©as, souvent rabougris, parfois brĂ»lĂ©s, les lacs et les riviĂšres aux larges lits. Nous arrivons Ă la frontiĂšre, aucun contrĂŽle cĂŽtĂ© Etats-Unis, une petite attente chez les Canadiens, trente kilomĂštres plus loin. Il nây a que des camping-cars au poste frontiĂšre ! Nous arrĂȘtons un peu plus loin pour dĂ©jeuner. Pour une fois, les moustiques qui nous ont fichu une paix royale en Alaska, nous obligent Ă allumer un tortillon. Nous nous rapprochons doucement de la chaĂźne de montagnes des Kluane enneigĂ©es mais dont les sommets ont accrochĂ© les nuages et le ciel, ensoleillĂ© jusquâalors, devient tout gris. Nous longeons le lac du mĂȘme nom, ses eaux sont dâun bleu de lagon polynĂ©sien. Nous y trouvons des emplacements de bivouac superbes mais il est tout de mĂȘme trop tĂŽt. Le revĂȘtement de la route depuis la frontiĂšre canadienne est mauvais, des bosses, des dos dâĂąne et des portions de pistes poussiĂ©reuses sur lesquelles les gros RVâs se traĂźnent au pas. Nous avons avancĂ© les montres dâune heure mais nous continuons dâutiliser lâheure de lâAlaska puisque nous devrions la retrouver demain. Nous arrĂȘtons pour la nuit dans un camping pas trop cher, Ă lâentrĂ©e de Haines Junction. Nous y avons le wifi, jâen profite pour mettre le blog Ă jour, composer une carte Ă©lectronique que nous envoyons aux parents et amis. Pour dĂźner, nous comptions sur les beefsteaks hachĂ©s que nous avions achetĂ©s Ă Tok mais sâil sâagit bien de bĆuf, il nâest pas du tout hachĂ© bien quâil en ait lâaspect, câest un paquet de nerfs entourĂ© de viande bien rouge, absolument immangeable ! Mardi 28 juillet Nous avons confirmation au Visitorâs Center dâune mĂ©tĂ©o exĂ©crable pour le reste de la semaine aussi bien Ă Skagway quâĂ Haines oĂč nous comptons nous rendre. Nous faisons un dĂ©tour au lac Kathleen, Ă lâorĂ©e du Parc National de Kluane. Nous partons pour une courte promenade dans lâespoir dâen voir le bout. Pas de soleil, ciel gris, tout Ă fait oubliable⊠Nous revenons Ă Haines Junction et prenons la route de Whitehorse, paysage inchangĂ© et averses Ă intervalles rĂ©guliers⊠Nous retrouvons Whitehorse sous un soleil timide mais pas chaud. Marie me traĂźne dans les magasins de souvenirs et produits artisanaux des First Nations », Ă la recherche de mocassins qui ne conviennent jamais, ils ont de la fourrure, les perles sont trop brillantes, la taille nâest pas la bonne et 200 $ une paire de chaussons, mĂȘme exotiques, câest cher ! Nous ne trouvons que des dessins qui Ă©voquent les reprĂ©sentations traditionnelles des Tlingit, celui achetĂ© Ă Whitehorse, bien moins cher que celui de Haines Junction⊠Nous repartons en direction de Skagway, le soleil semble plus prĂ©sent dans cette direction mais nous avons encore de la pluie. Nous longeons un joli lac qui aurait pu faire un bon bivouac mais, une fois de plus, il est trop tĂŽt. Nous nous arrĂȘtons peu avant Carcross pour jeter un Ćil au dĂ©sert de Carcross ». Une belle Ă©tendue de dunes inattendues, plantĂ©es de rĂ©sineux. Nous parvenons au village de Carcross, halte touristique obligatoire. Une maison ancienne a sa façade peinte dâune grande reprĂ©sentation traditionnelle. Devant, deux poteaux avec des sculptures totĂ©miques et plus en avant de vilaines baraques rĂ©centes Ă toits de tĂŽle, elles aussi couvertes de dessins noirs et rouges, reprĂ©sentations de baleines, ours, corbeaux stylisĂ©s. Tout cela bien artificiel et passablement attrape-touriste. Quelques maisons anciennes ont Ă©tĂ© retapĂ©es, la gare, un general store, deux Ă©glises etc⊠Les cars de touristes partis, le village est dĂ©sert, nous dĂ©cidons dây passer la nuit et nous allons nous installer sur lâaire de mise Ă lâeau des bateaux. AprĂšs dĂźner, nous regardons le dvd Jules et Jim » dont nous nâavions tous deux retenu que les Ă©pisodes joyeux. Nous devons nous y reprendre Ă trois fois en rechargeant la batterie de lâ 29 juillet Le soleil nâest pas tout Ă fait absent et nous pouvons avoir une idĂ©e du paysage. De beaux lacs piquetĂ©s dâĂźlots sâallongent le long de la route, entre des montagnes sans vĂ©gĂ©tation Ă leurs sommets et couvertes de lichens ocre et de mousses dâun vert tendre, et de quelques rĂ©sineux Ă notre altitude. Nous franchissons le col White Pass, un des lieux de passage de ceux qui en 1898 se prĂ©cipitĂšrent sur les terres du Klondike aprĂšs avoir dĂ©barquĂ© Ă Skagway. La frontiĂšre est au col, pas de contrĂŽle Ă la sortie du Canada, un rapide Ă lâentrĂ©e en Alaska. Nous devons remettre les pendules Ă lâheure dite du Pacifique. La descente sur Skagway est vertigineuse, nous plongeons vers les eaux du fjord. Une mince bande de terre, coincĂ©e entre les montagnes, est occupĂ©e par cette petite ville qui ne vit plus que du souvenir de la brĂšve RuĂ©e vers lâOr. Deux Ă©normes bateaux de croisiĂšre occupent les quais Ă lâextrĂ©mitĂ© de la langue de terre. Nous nous prĂ©cipitons au bureau de la compagnie des ferries pour rĂ©server. Nous devrons patienter quelques jours Ă Haines et Ă Juneau pour avoir de la place sur celui de Juneau Ă Prince-Rupert. Nous allons nous garer devant le seul et unique supermarchĂ© de la ville, rien de bien extraordinaire, nous espĂ©rons trouver mieux Ă Juneau. Le soleil Ă©tant prĂ©sent, nous dĂ©cidons dâen profiter pour aller dans la rue principale appelĂ©e Broadway. Câest un vĂ©ritable dĂ©cor de cinĂ©ma, toutes les maisons, bien plus nombreuses quâĂ Dawson City, sont en bois, reconstruites ou restaurĂ©es Ă lâidentique, les trottoirs sont bien entendu en bois et peu de vĂ©hicules circulent dans cette rue. Ce sont principalement des commerces pour touristes qui attirent les passagers dĂ©versĂ©s par centaines, peut-ĂȘtre milliers, des bateaux de croisiĂšre. Nous repartons, contournons le fjord sur une piste en corniche jusquâau site de Dyea, lâancien port oĂč dĂ©barquĂšrent les premiers chercheurs dâor, avant le dĂ©placement du port Ă Skagway. Il nâen reste quasiment rien. Le cimetiĂšre, Ă lâĂ©cart, abrite quelques tombes trĂšs simples, une planche de bois, un nom, une origine et une date, qui seraient tombĂ©es dans lâoubli si elles nâĂ©taient pas devenues une attraction touristique. Une magnifique forĂȘt dâĂ©picĂ©as majestueux, surgis du sol riche entre des couches Ă©paisses de mousse, a repris ses droits et a tout absorbĂ©. Un sentier balisĂ© circule sur le site de lâancienne ville mais il est impossible de retrouver les traces dâune rue ou mĂȘme de bĂątiments. Nous espĂ©rons apercevoir quelque animal mais pas lâombre dâun wapiti, ni mĂȘme dâun grand⊠Quelques planches qui achĂšvent de pourrir sont tout ce que lâon peut deviner dâun ancien entrepĂŽt et plus loin, une façade avec encadrement de porte et de fenĂȘtre, maintenue debout avec des Ă©tais, sâouvre sur la forĂȘt. Nous allons nous poser Ă la limite des zones marĂ©cageuse oĂč des cavaliers se promĂšnent au pas. Je fais une courte sieste. Marie prĂ©fĂšre regarder les bonus du film dâhier soir plutĂŽt que de sortir se promener. Jeudi 30 juillet Nous avons bien dormi et comme nous ne sommes pas pressĂ©s aujourdâhui, nous traĂźnons et ne nous levons quâĂ neuf heures. Je constate que le liquide de refroidissement dans le vase dâexpansion a bien baissĂ©, je refais le niveau et ne trouve pas trace de fuite. Nous approchons du ruisseau oĂč des pĂȘcheurs sâescriment avec des saumons qui, lĂ aussi pullulent. Ils semblent Ă©puisĂ©s et ne parviennent plus Ă nager. Ce sont des vieux poissons qui viennent finir leur vie dans leur ruisseau natal et quand on les attrape, ils sont relachĂ©s nous explique un QuĂ©bĂ©cois installĂ© au Yukon. Nous reprenons le camion pour traverser la zone sablonneuse qui sâavance dans le fjord et Ă lâextrĂ©mitĂ© de laquelle on dĂ©couvre, Ă marĂ©e basse, les restes en putrĂ©faction des poteaux du quai de lâancien port. Puis nous revenons Ă Skagway, le soleil est prĂ©sent mais il reste beaucoup de gris dans le ciel. Nous cherchons et finissons par trouver, sur une colline boisĂ©e, lâancien cimetiĂšre datant des premiers temps de la ville. Des plaques de bois, toutes simples ne portent quâun nom, parfois une origine, et une date. On ne vivait pas vieux en ce temps ! Sây trouvent aussi les deux tombes dâun mĂ©chant » et dâun shĂ©riff » qui se mesurĂšrent en un duel qui fut mortel pour les deux. Un vrai western ! Un sentier mĂšne en quelques enjambĂ©es au-dessus du cimetiĂšre Ă une chute dâeau de belle hauteur oĂč des touristes ramassent du sable dans lâespoir dây trouver quelques paillettes⊠Nous dĂ©jeunons sur le parking dans le camion, en pensant y bivouaquer ce soir. Devant nous, des trains, avec lâallure des wagons de lâĂ©poque, emmĂšnent des touristes jusquâau col ou Ă Carcross. Nous allons ensuite nous garer dans le centre-ville puis allons arpenter la rue Broadway. Nous nây sommes pas seuls, les touristes de toutes origines se pressent dans les bijouteries. Nous suivons consciencieusement lâitinĂ©raire dĂ©crit par la brochure de lâOffice du Tourisme. Chaque maison ancienne est dĂ©crite, datĂ©e et nommĂ©e dâaprĂšs son ancien propriĂ©taire. Nous dĂ©couvrons alors que beaucoup dâentre elles ont Ă©tĂ© non seulement restaurĂ©es mais aussi dĂ©placĂ©es, expliquant ainsi la continuitĂ© et lâunitĂ© architecturale de cette ville-dĂ©cor. Marie visite quelques boutiques, Ă la recherche de cartes postales maintenant. La ville se vide Ă partir de dix-sept heures, les bateaux de croisiĂšre repartent et nous allons nous installer sur le parking prĂšs du 31 juillet Les premiers trains de touristes ne nous rĂ©veillent pas avant huit heures, peu de temps aprĂšs les bus amĂšnent des visiteurs au cimetiĂšre. Les K-ways et les parapluies sont de rigueur⊠Nous ne nous pressons pas, le ferry ne part quâĂ 15 heures. Nous passons Ă la bibliothĂšque constater que nous nâavons pas de nouveaux messages, puis je vais nous rĂ©approvisionner en biĂšres et vin, en prĂ©vision du week-end. Nous allons nous garer Ă proximitĂ© de la passerelle au-dessus de la riviĂšre qui traverse Skagway. Marie ne veut pas se mouiller. Je lâemprunte seul mais je ne peux observer le plus petit frĂ©tillement, aucun saumon ne tente la remontĂ©e Ă contre-courant donc pas de phoques dans lâeau ni dâours Ă terre. Nous patientons en observant le ballet des hĂ©licoptĂšres au bout du terrain dâaviation. De nouveaux bateaux de croisiĂšre ont dĂ©barquĂ© une nouvelle cargaison de touristes qui, pour fuir la colĂšre des Ă©lĂ©ments, se rĂ©fugient dans les boutiques. Nous avons dĂ©cidĂ© de nous payer un grand gueuleton ce midi avec des spĂ©cialitĂ©s locales. Nous avons choisi la Skagway Brewing Co, une mini-brasserie oĂč on sert le midi quelques plats. La salle est pleine, tout le monde boit de la biĂšre, bonne dâailleurs. Nous avons choisi un fish and chips et un plat de porc marinĂ© Ă la biĂšre. Le fish and chips est bon, poisson frais, servi avec une bonne sauce tartare mais ce nâest pas trop copieux et les frites sont trĂšs honorables mais ce nâest quâun fish and chips, vendu 22 $ taxes et service en sus ! Quant au plat de porc, il est servi comme un hamburger, la viande est coupĂ©e menue et pas trop copieuse non plus. Au grand Ă©tonnement du garçon, le bun, le pain reste dans lâassiette. Nous nous rendons au port faire la queue en attendant lâembarquement. Le ferry arrive, le dĂ©chargement des vĂ©hicules est long et nous nâembarquons que vingt minutes avant lâheure thĂ©orique du dĂ©part. Ce nâest pas un bĂątiment luxueux mais nous nâallons y passer quâune heure, le temps de descendre, entre deux falaises abruptes, le fjord, dâapercevoir, encadrĂ© par deux bandes de nuages, un glacier haut perchĂ© dans les montagnes et nous discernons le port de Haines. Nous accostons Ă quelques kilomĂštres de la ville, en remontant le fjord. AussitĂŽt dĂ©barquĂ©s, nous nous rendons au fond de ce fjord, remontons le cours de la riviĂšre qui le relie Ă un lac. De nombreux pĂȘcheurs, plantĂ©s dans le courant, tentent eux aussi de prendre des saumons. Les ours qui devraient les leur disputer sont absents. Nous allons occuper le dernier emplacement vacant dâun camping provincial, dans les arbres au-dessus du lac. Nous retournons sur les bords de la riviĂšre essayer de voir des ours mais ce nâest pas la bonne heure, ni peut-ĂȘtre le bon jour⊠Retour au camping oĂč, pour une fois, nous profitons de lâair pur, assis dans nos fauteuils neufs. Avant de dĂźner, nous retournons voir si, par hasard, quelques ours ne seraient pas en train dâattraper des saumons. Eh oui ! Une brune oursonne et ses deux petits sont dans la riviĂšre Ă la recherche de nourriture. Les oursons sont peu audacieux, espiĂšgles mais prudents, la mĂšre patauge dans le courant et le descend Ă bonne allure, suivie sur la berge par ses rejetons plus noirs de poil. Les photographes, nous en sommes, la suivent depuis la route, Ă pied ou en voiture. Nous retournons au camping quand elle sâĂ©loigne. Pour dĂźner, nous avons achetĂ© du saumon fumĂ© dans un emballage qui ne permet pas de deviner ce quâil contient. Jâen extrais des filets gros comme des doigts, durs comme une viande sĂ©chĂ©e, trĂšs bruns. Ils ont marinĂ© avec de la sauce soja et du sucre puis ont Ă©tĂ© fumĂ©s. Le rĂ©sultat est dĂ©routant, le goĂ»t de poisson est faible, le sucrĂ© domine et nous ne savons trop Ă quel moment ce plat pourrait ĂȘtre consommĂ©. Quoi quâil en soit, aucune ressemblance avec ce que nous appelons du saumon fumĂ© !Samedi 1er aoĂ»t Nous prenons goĂ»t aux grasses matinĂ©es⊠Dans notre forĂȘt, les bruits et la lumiĂšre sont trĂšs assourdis et ne nous incitent pas Ă nous lever. Nous longeons le fjord jusquâĂ la ville de Haines, Ă quelques kilomĂštres. Les pĂȘcheurs sont dĂ©jĂ immergĂ©s dans le courant froid, les ours sont donc absents. La ville est bien assoupie, nous arrivons en pleine foire de la rĂ©gion. AprĂšs un passage au Visitorâs Center oĂč nous ne sommes guĂšre rassurĂ©s par les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques des jours Ă venir, nous allons nous garer derriĂšre le supermarchĂ© local. Avant de faire nos emplettes, nous assistons Ă un dĂ©filĂ© dans la grande rue. Nous nâaurions pas cru quâaux Etats-Unis on puisse assister Ă quelque chose dâaussi minable ! AprĂšs une voiture de police et des voitures de pompiers qui distribuent des bonbons Ă pleines poignĂ©es, viennent des groupes restreints de danseurs locaux qui ne donnent pas envie dâaller les voir sur une scĂšne, dâamis des chiens avec leur animal prĂ©fĂ©rĂ© en laisse, de marionnettistes avec leurs figurines gĂ©antes, une moto avec drapeaux amĂ©ricains dĂ©ployĂ©s et câest fini ! AprĂšs avoir refait les pleins de provisions, nous nous rendons au terrain dâaviation pour tenter de trouver un survol de glaciers. Un premier pilote nâaurait pas dâautres clients que nous et ses prix sont Ă©levĂ©s, un autre propose une excursion demain si les conditions mĂ©tĂ©orologiques sont bonnes. Nous prenons rendez-vous. AprĂšs avoir dĂ©jeunĂ© dans le camion devant le terrain dâaviation, nous retournons en ville et allons nous garer sur lâancien champ de manĆuvres de la caserne dĂ©saffectĂ©e. Au milieu se dresse une belle maison traditionnelle tlingit avec un dĂ©cor peint en façade et quelques totems debout ou couchĂ©s. Tout autour de la place, de jolies maisons, celles des officiers, transformĂ©es en rĂ©sidences ou en hĂŽtels, forment un cadre agrĂ©able. Nous allons jusquâĂ lâextrĂ©mitĂ© de la route, Ă la recherche dâun Ă©ventuel lieu de bivouac pour ce soir, puis nous nous rendons Ă la foire. Des stands de toutes sortes ont Ă©tĂ© dressĂ©s, on y prĂ©sente des articles de fabrication familiale, des confiseries, des nourritures de toutes origines, des jeux pour les enfants, un petit train minable fait le tour des installations. Sous une halle, un podium a Ă©tĂ© installĂ© et des groupes sây produisent, tous les genres de musique se succĂšdent. Nous allons assister Ă un duel entre deux candidats qui doivent essayer de rester debout sur un gros tronc dâarbre flottant dans un bassin, les deux se retrouvent Ă lâeau au grand amusement du public. Applaudissements, sifflets dâencouragement, les spectateurs sont bon enfants, contents, chaleureux, tout le monde se connaĂźt, sâinterpelle. Les maquillages fluorescents et colorĂ©s sont Ă la mode. Sous un hangar sont exposĂ©s les productions les plus remarquables de la rĂ©gion et leurs rĂ©compenses les quilts les plus clinquants, tissĂ©s avec des fils fluorescents un ancien des annĂ©es 1920 fait cruellement ressortir la dĂ©chĂ©ance de cet art traditionnel, les plus gros choux, concombres et autres lĂ©gumes, travaux de couture et de tricot que personne ne voudrait porter⊠Dans un ensemble de maisons qui recrĂ©e une ville western, nous assistons Ă une sorte de course en sac entre deux Ă©quipes, avec des pantalons de pĂȘcheurs Ă enfiler et des bouĂ©es Ă transporter Ă toute vitesse. Intervilles !!! Dans la cour dâune brasserie, se dĂ©roule une compĂ©tition de lancers de fer Ă cheval, joueurs et spectateurs ont tous le gobelet de biĂšre Ă la main. Pour ne pas nous distinguer, nous en faisons autant⊠Un orchestre country, violon, banjo, guitare, trombone et batterie jouent ces airs que jâaime et qui font taper des pieds et bouger les corps. Le guitariste et le violoniste, sosie de Buffalo Bill, pas de premiĂšre jeunesse, sont tous deux excellents... Nous repartons nous installer au bord du fjord pour la 2 aoĂ»t A deux heures du matin, des musiciens qui nâont pas envie dâaller se coucher viennent se garer Ă cĂŽtĂ© de nous et vont faire une jam session sur la plage. Heureusement, le toit est baissĂ© et nous ne les entendons pas fort. Nous nous rendormons aprĂšs leur dĂ©part⊠Il pleut, encore ! Notre vol au-dessus des glaciers est bien compromis. Mais le ciel petit Ă petit sâamĂ©liore, la pluie cesse et quand nous sommes sur le point de nous rendre en ville, du ciel bleu apparaĂźt. MĂ©tĂ©orologue doit ĂȘtre un mĂ©tier bien ingrat sous ces latitudes⊠Au Visitorâs Center, le bulletin mĂ©tĂ©o nous promet de la pluie aujourdâhui et du soleil les jours suivants, ce qui ne manque pas de nous inquiĂ©ter vu le manque de fiabilitĂ© de ces pronostics. Nous allons au camping en bord de mer nous rĂ©server une place pour ce soir. Le patron ne craint pas dâexposer ses opinions RĂ©publicaines » et sa haine des DĂ©mocrates. De grasses plaisanteries sur les femmes sont Ă©galement affichĂ©es sur le panneau dâinformations⊠Nous passons au bureau de lâagence dâaviation, Mountain Flying Service. La responsable, Amy, jeune femme sympathique qui fait des efforts pour nous parler lentement et nous abreuve avec de grands sourires de Bonjour, Merci, Au Revoir⊠», tout ce quâelle a retenu de ses cours de français, arrive avec un couple dâAustraliens intĂ©ressĂ©s par la mĂȘme excursion que nous. Rendez-vous est pris pour midi au terrain dâaviation. DâaprĂšs elle le temps est superbe, ensoleillĂ© au-dessus des glaciers. Marie est sceptique⊠Peu avant midi, lâavion se pose, un De Havilland de six places, les Australiens arrivent et nous montons Ă bord. DĂ©collage, survol de la large riviĂšre Chilkat puis nous commençons Ă passer au-dessus des montagnes. Des nuages sâeffilochent Ă leurs sommets mais le soleil Ă©claire les premiers glaciers que nous longeons, tant sur notre droite que sur notre gauche. De magnifiques toboggans blancs rayĂ©s de noir dĂ©valent des pics sombres, traçant des coulĂ©es vers les vallĂ©es grisĂątres. Nous traversons un large fjord qui va se jeter dans lâocĂ©an Pacifique avant de survoler dâautres montagnes sur les flancs desquelles des chĂšvres sauvages trouvent leur pitance. Puis ce sont dâautres glaciers, plus impressionnants, plus larges qui courent sur des kilomĂštres. Deux, trois, quatre, une multitude se rejoignent pour former dâimmenses champs de glace rainurĂ©s de crevasses oĂč parfois dorment des eaux dâun bleu irrĂ©el. Nous passons au ras des sĂ©racs, cubes gigantesques aux arĂȘtes tranchantes et bleutĂ©es. Notre pilote, Paul, affirme pouvoir se poser sur les champs de glace. Mais nous devons faire demi-tour, dommage ! Le soleil se fait rare, le gris commence Ă dominer. Nous ne revenons pas exactement par le mĂȘme chemin, survolant Ă la fin, Ă basse altitude une derniĂšre coulĂ©e ponctuĂ©e de mares azurĂ©es, sur des kilomĂštres, avant de retrouver Haines et son aĂ©rodrome. Nous allons nous poser au terrain de camping pour un dĂ©jeuner tardif, puis nous nous rendons en voiture Ă la bibliothĂšque pour profiter du wifi. Pas de messages, nous commençons Ă faire des recherches pour le vol de retour de Las Vegas. Nous revenons nous installer au camping, adossĂ©s au fjord. Nous ressortons Ă pied pour aller traĂźner dans les rares boutiques de souvenirs ouvertes aujourdâhui. La pluie revenant, nous rentrons au camion relire mon texte. Nous le corrigeons ensemble avant de sacrifier Ă lâapĂ©ritif traditionnel dĂ©sormais du dimanche !!! Le camping nâest pas bien grand mais il nây a quâune salle de bain pour tout le monde. Des citations des Evangiles et des dictons sont collĂ©s sur les murs de la piĂšce. Sans doute pour ressortir plus propre 3 aoĂ»t Quel soleil aujourdâhui ! Le vol doit ĂȘtre superbe par un tel temps ! Nous prenons la route de Haines Junction pour dĂ©couvrir le paysage Ă lâarrivĂ©e sur Haines. Nous longeons de prĂšs le large cours de la riviĂšre, en quĂȘte des bald eagles, les pygargues ou aigles pĂȘcheurs, Ă tĂȘte blanche, censĂ©s ĂȘtre en nombre, eux aussi Ă la recherche de saumons. Aucun nâest en vue ! Nous poursuivons sur quelques dizaines de kilomĂštres, continuons par une petite route qui se termine sur les bords dâun lac, agrĂ©able, sans plus. Nous revenons sur nos pas et arrĂȘtons au village de Klukwan. Quelques totems rĂ©cents sont posĂ©s devant une maison, lâun dâeux montre un homme tenant dans ses mains une Bible ! Dâautres sont disposĂ©s devant le mĂ©morial aux vĂ©tĂ©rans des guerres passĂ©es. Ce village indien nâa pas encore de musĂ©e, lâannĂ©e prochaine nous assure-t-on. Devant les maisons pas bien riches rouillent des vĂ©hicules de toute Ă©poque ainsi quâun ramassis dâobjets divers. Nous finissons par apercevoir, posĂ©s sur un tronc dâarbre, deux aigles peu disposĂ©s Ă prendre leur envol. AprĂšs avoir dĂ©jeunĂ© dans le camion avec vue, de lâautre cĂŽtĂ© de la riviĂšre, sur la chaĂźne de montagnes enneigĂ©es et dĂ©coupĂ©es, nous revenons Ă Haines. Marie me traĂźne dans les boutiques quâelle nâavait pas encore visitĂ©es. Elle trouve tout de mĂȘme des cartes postales et un bracelet. Nous rencontrons un couple de voyageurs français, en camping-car, avec qui nous discutons un moment. Nous nous rendons ensuite au musĂ©e Sheldon. DĂ©cevant, toujours le mĂȘme bric-Ă -brac dâobjets plus ou moins anciens, collectĂ©s de-ci, de-lĂ , mis sous cloche et Ă©tiquetĂ©s. Nous repartons pour la pointe sud de la pĂ©ninsule. La route longe encore la riviĂšre ou plutĂŽt le fjord dĂ©sormais et nous jouissons dâune superbe vue sur les montagnes et les glaciers de la rive opposĂ©e. Nous rĂ©servons un emplacement au camping provincial et allons dĂ©couvrir dans les environs dâautres vues, sous le soleil, des pics et pitons. En face de nous, les eaux de fonte dâun glacier se transforment en une cascade avant de plonger dans le fjord. Nous restons une heure face Ă ce paysage, assis sur un banc, au bord de lâeau, seuls. Marie me trouve tout de mĂȘme une occupation Ă©crire les cartes postales⊠Retour au camping sous les grands 4 aoĂ»t Encore une journĂ©e ensoleillĂ©e et mĂȘme chaude⊠Il fait si beau que nous nâattendons pas dâavoir petit dĂ©jeunĂ© pour nous rendre au bord de lâeau, avec la vue sur le glacier de lâautre cĂŽtĂ© qui alimente une belle cascade. Je discute avec un couple de randonneurs français, enthousiasmĂ©s par lâAlaska. Nous retournons dans le centre-ville et nous nous garons autour de lâancien champ de manĆuvre. Aujourdâhui la boutique dâ Art » est ouverte, Marie sây prĂ©cipite. Le marchand est aussi lâartiste qui signe des dessins inspirĂ©s par la tradition tlingit mais ses Ćuvres ne me plaisent pas. Par contre un collier avec dâanciennes perles dâĂ©change commercial, en verre avec une dent de morse, convient Ă Marie⊠De lâautre cĂŽtĂ© de la place, un atelier de sculpture sur bois est ouvert mais personne nây travaille⊠Nous pouvons y voir des totems, des boĂźtes et autres objets traditionnels en cours de fabrication. Une dame nous explique les lĂ©gendes liĂ©es aux diverses reprĂ©sentations mais je ne comprends que des bribes. Une gravure, un ours finement tracĂ© dans le style de ces Indiens de la cĂŽte Nord-Ouest, me tente et je me laisse me la faire offrir par Marie. Nous faisons ensuite le tour dâautres galeries en compagnie des croisiĂ©ristes qui viennent de dĂ©barquer sans rien trouver dâintĂ©ressant. Nous allons nous garer sur les bords du fjord pour dĂ©jeuner avant de rouler jusquâau bout de la route, vers le lac, mais les pĂȘcheurs sont Ă lâĆuvre et les ours sont absents. Nous revenons attendre lâembarquement sur le ferry. Câest le mĂȘme que pour venir de Skagway. Nous y reprenons des places dans le salon Ă lâavant, au premier rang. Nous appareillons avec un quart dâheure de retard, dĂ» au dĂ©barquement difficile des gros camping-cars. Nous continuons de descendre le fjord qui sâĂ©largit, toujours entre deux chaĂźnes de montagnes, des pics trĂšs acĂ©rĂ©s Ă peine enneigĂ©s. Des glaciers se nichent dans tous les cirques de montagne et se dĂ©versent en de multiples torrents qui ont creusĂ© leur chemin dans les forĂȘts qui couvrent les zones infĂ©rieures. Lâapparition de roches dĂ©nudĂ©es entre la forĂȘt et la glace est probablement due, Ă mon avis, au retrait des glaciers depuis des dĂ©cennies. Un croquignolet phare, posĂ© sur un Ăźlot a un gros succĂšs esthĂ©tique de la part des passagers. Nous ne distinguons toujours pas Juneau alors que les heures passent. Quelques dauphins nous croisent mais les baleines ne sont pas de sortie. Le fjord se termine nous sommes entre Ăźles et terre ferme, lâapparition de maisons sur le rivage et de bateaux de pĂȘche nous annonce tout de mĂȘme lâarrivĂ©e. Il faut encore contourner une Ăźle avant dâapercevoir, dans le soleil couchant, le glacier Mendenhall et dâaccoster Ă la nuit tombĂ©e. Pas question de nous garer sur le parking du port, No overnightparking » ! Nous prenons la route de Juneau et trouvons presquâaussitĂŽt un emplacement Ă lâorĂ©e de la forĂȘt. Vite nous faisons rĂ©chauffer une boĂźte de lentilles aux saucisses qui a presque fait le tour de la terre puisquâelle Ă©tait dans nos rĂ©serves en Mongolie !Mercredi 5 aoĂ»t Nous nâavons pas Ă©tĂ© dĂ©rangĂ©s de la nuit mais au matin la circulation intense sur la route Ă quelques mĂštres est gĂȘnante. Nous nous sommes rĂ©veillĂ©s tard et ce nâest pas avant dix heures que nous repartons. Nous trouvons aussitĂŽt un supermarchĂ© Safeway avec un choix de produits bien plus large. Nous achetons des escalpes de veau et de lâagneau. Le poisson nous tente, nous prenons un filet bien rouge de saumon sockeye, une des cinq catĂ©gories de saumon dâAlaska. Nous longeons le canal Gastineau, celui de Juneau avant dâarriver dans le centre de la ville. La capitale de lâAlaska est une curieuse citĂ© qui, faute de pouvoir sâagrandir en grimpant dans la montagne Ă laquelle elle est adossĂ©e, sâest Ă©tendue sur des kilomĂštres le long de lâeau. Le centre-ville ancien est rĂ©duit Ă quelques pĂątĂ©s de maisons qui descendent sur les quais oĂč sont amarrĂ©s les bateaux de croisiĂšre. Le manque de place a rĂ©duit les possibilitĂ©s de parking et ceux Ă Ă©tages nous sont interdits. Nous nous garons en payant une heure sur le seul parking autorisĂ© sur le front de mer. Comme dâhabitude, nous allons nous renseigner au Visitorâs Center puis nous cherchons un endroit plus agrĂ©able que ce bout de quai, dominĂ© par les rangĂ©es de cabines des paquebots et envahi par des centaines de croisiĂ©ristes qui me rendent cette ville dĂ©plaisante. Nous grimpons dans les ruelles trĂšs pentues de la vieille ville aux pimpantes et coquettes maisons en bois. Nous trouvons un parc bien au calme oĂč nous pouvons dĂ©jeuner loin de la fureur de la basse ville. Nous y retournons nĂ©anmoins. Je dĂ©pose Marie puis cherche Ă me garer le plus prĂšs possible, dans une rue du port industriel. Je retrouve Marie pour prendre le tĂ©lĂ©phĂ©rique qui emmĂšne au sommet du mont Roberts, droit au-dessus de nous. Lâascension est rapide, et coĂ»teuse⊠De la plateforme supĂ©rieure nous avons une vue superbe sur le canal Gastineau qui se perd dans le lointain dâun cĂŽtĂ©, et de lâautre rejoint le fjord par lequel nous sommes arrivĂ©s hier soir. Un sentier, ponctuĂ© dâarbustes aux petits fruits rouges vif, part dans la montagne, nous le suivons en compagnie de nombreux croisiĂ©ristes. Un aigle vient se poser au sommet dâun pin et reste sagement en attente des hommages des photographes. Nous continuons jusquâĂ un point de vue avant de redescendre dans une forĂȘt de pins et dâĂ©picĂ©as. Nous allons prendre un soda sur une terrasse avant dâassister Ă la projection dâun film niais sur la culture tlingit. Nous redescendons. Marie mâattend en traĂźnant dans une boutique et je vais rechercher le camion. Nous cherchons un emplacement pour la nuit. La traversĂ©e du canal sur un pont nous amĂšne Ă lâĂźle Douglas oĂč jâavais repĂ©rĂ©, avec les jumelles, un parc tranquille au bord dâune plage mais pas question dây passer la nuit. LĂ encore les interdictions sont lĂ©gion No camping, No overnight parking ». Pour le pays de la LibertĂ©, les interdictions imbĂ©ciles ne manquent pas⊠Nous repassons donc le pont et finissons par nous arrĂȘter en compagnie de deux autres camping-cars sur le parking du Walmart bien que lĂ aussi il y ait une interdiction dây passer la nuit⊠Nous dĂźnons de notre filet de saumon, simplement grillĂ©, ce nâest pas mon poisson prĂ©fĂ©rĂ© mais il est bien meilleur que celui dâĂ©levage vendu dans les supermarchĂ©s en France, plus cher aussi mais tout de mĂȘme moins que leur halibut, ce flĂ©tan qui coĂ»te autant que la langouste. Une bouteille de Chardonnay, achat de derniĂšre minute, transforme ce simple repas en une presque fĂȘteâŠJeudi 6 aoĂ»t Mal dormi. Trois gros camping-cars de QuĂ©bĂ©cois sont venus se coller Ă moins dâun mĂštre de nous alors que lâimmense parking est vide. Et ils font marcher de bruyants gĂ©nĂ©rateurs. Nous dĂ©mĂ©nageons⊠Nous partons Ă la recherche dâun camping patentĂ©, homologuĂ©, un vrai avec des machines Ă laver, Ă sĂ©cher, une vraie douche et le wifi. Un premier est trop cher, le second nous convient. Nous y restons le temps de faire une lessive et de lire le dernier message de Julie, de retour Ă Buenos Aires. Nous repartons pour nous rapprocher du glacier Mendenhall et du lac dans lequel il se dĂ©verse. Un superbe camping dĂ©pendant des National Forest est dissĂ©minĂ© dans la forĂȘt mais les conditions de rĂ©servation sont trop compliquĂ©es, il faut passer par internet ou tĂ©lĂ©phoner et payer par carte de crĂ©dit ! Dommage⊠Nous contournons le lac et allons nous garer devant le Visitorâs Center du parc du glacier. La vue sur le glacier, trĂšs impressionnant serait extraordinaire si le soleil remplaçait la pluie. Nous espĂ©rons bien avoir une journĂ©e ensoleillĂ©e pour y revenir et emprunter les sentiers qui approchent cascade et langue de glace. Nous dĂ©jeunons dans le camion avec toujours autant de succĂšs de la part des touristes et des locaux qui affirment tous que Land Rover est leur marque prĂ©fĂ©rĂ©e mais se gardent bien dâen possĂ©der⊠Nous repartons dans le centre-ville pour une visite du centre ancien, prĂ©texte Ă explorer les boutiques. Je nâen ai pas trĂšs envie, la pluie, le froid et traĂźner des pieds en faisant des sourires forcĂ©s aux vendeuses ne mâenchante pas⊠Mais lâacharnement de Marie est payant, elle finit par trouver ce quâelle cherchait lâours en peluche made in China et une paire de mocassins made in Dominican Republic pour elle⊠Nous pouvons rentrer au camping et dĂźner de nos escalopes de veau avec des champignons ! Grande toilette ensuite et tentative Ă demi rĂ©ussie de mettre le blog Ă 7 aoĂ»t Le soleil rĂ©apparaĂźt et va devenir de plus en plus prĂ©sent au long de la journĂ©e. Nous rĂ©servons, par lâintermĂ©diaire de la responsable du camping, une excursion en bateau pour aller voir les baleines dimanche aprĂšs-midi. La journĂ©e sâannonçant belle, nous dĂ©cidons de retourner au glacier. Nous nous garons sous le regard suspicieux et admiratif des rangers qui tous viennent nous dire, pouces levĂ©s pour appuyer leurs dires, combien notre camion est formidable ! Le glacier sâĂ©tale sous le soleil, ses sĂ©racs viennent mourir dans le lac et quelques icebergs dĂ©rivent lentement en achevant de fondre. Du Visitorâs Center, la vue panoramique est tout aussi belle. Le glacier a des rides de plus en plus marquĂ©es avec lâĂąge. Ces crevasses gĂ©nĂšrent des sĂ©racs qui, en fin de vie, paraissent, soit se bousculer Ă la sortie, pressĂ©s de passer de la phase solide Ă la phase liquide en sâanĂ©antissant dans les eaux stagnantes du lac, soit, freinent inutilement, effrayĂ©s devant leur imminente disparition. Câest selon quâils sont Croyants ou pas⊠Un film nous est projetĂ© sur le glacier, belles photos et, pour une fois, point trop de niaiseries. Nous allons, bien couverts tout de mĂȘme, le soleil ne suffit pas Ă nous rĂ©chauffer, jusquâĂ un point de vue sur une presquâĂźle du lac, le front du glacier est plus prĂšs, nous apercevons aussi sur sa droite une puissante cascade qui dĂ©gringole et aliment le lac. Nous suivons un sentier qui nous y mĂšne en une demi-heure. Nous aboutissons sur une plage de gravier, au pied de la cascade. Le front du glacier et la cascade se rĂ©pondent dans la mĂȘme blancheur et les mĂȘmes courbes. AprĂšs nous ĂȘtre bien rassasiĂ©s de la vue de ce magnifique glacier que nous aimerions bien survoler nous ne pouvons quâimaginer lâimmensitĂ© immaculĂ©e du champ de glace dâoĂč sâĂ©chappent trente-huit glaciers importants, nous revenons au Visitorâs Center nous instruire grĂące aux dispositifs didactiques mis en Ćuvre. Nous regagnons le camion et allons nous garer sur un parking proche pour dĂ©jeuner tranquillement. Nous voulions faire une courte promenade le long dâun ruisseau Ă saumons mais pour ne pas dĂ©ranger les ours, elle est interdite ! Nous ne pouvons quâobserver, depuis une terrasse amĂ©nagĂ©e du parking, de trĂšs gros saumons Ă la peau dâun Ă©tonnant rouge vif, sauf le museau. LâaprĂšs-midi est avancĂ©e, Marie voudrait retourner en ville voir deux ou trois maisons et sans lâavouer, me traĂźner dans dâautres boutiques. Je rĂ©siste et rĂ©ussis Ă la convaincre de nous rendre, en profitant du ciel bleu persistant, tout au bout de la route, Ă une soixantaine de kilomĂštres. La route, de plus en plus dĂ©serte, suit le bord de mer et mĂ©nage quelques belles vues sur les Ăźlots et les Ăźles qui peuplent le fjord ainsi que sur la chaĂźne de montagnes que nous avions suivie en venant de Haines. Au bout de la route, nous trouvons une vaste aire de mise Ă lâeau des bateaux. Nous nous y garons avec lâintention dây passer la nuit. Beaucoup de pĂȘcheurs sont venus tenter dâattraper quelque poisson suicidaire, nous nâen verrons aucun ne pas repartir bredouille. Des familles pique-niquent, des feux de bois ont Ă©tĂ© allumĂ©s, la mer forme une anse qui serait calme et reposante si un jeune crĂ©tin ne sâamusait Ă faire pĂ©tarader un quad, Ă virer en dĂ©rapant sur le gravier du parking et Ă slalomer aussi vite que possible entre les arbres. Je lui dis, en français, quâ il nous emmerde ». Faute de traduction, il continue de plus belle⊠Certains jeunes Alaskans sont, hĂ©las, cons ! Nous sortons tout de mĂȘme les fauteuils et allons contempler lâeau, la forĂȘt et les jeux et activitĂ©s de nos voisins, les mises Ă lâeau des bateaux de retour de la pĂȘche avec des crabes. Nous revenons au camion, hĂ©sitants Ă repartir. Le conducteur du quad semble calmĂ©, nous restons. Quand nous commençons Ă prĂ©parer le dĂźner, les quads se manifestent de nouveau. Trop tard pour partir ! Nous devons encore subir ses bruyants vrombissements jusquâĂ la nuit tombĂ©e. Plus tard, ce sont des tirs de feux dâartifice qui nous rĂ©veillent. Je nâai pas le courage de me lever pour les voir⊠Samedi 8 aoĂ»t Le matin est trĂšs calme, quelques pĂȘcheurs matinaux mais discrets se sont lancĂ©s dans les eaux. Nous revenons lentement vers Juneau en apprĂ©ciant les vues sur la baie et les Ăźlots boisĂ©s. Nous nous arrĂȘtons souvent pour sortir les jumelles et explorer les Ă©tendues marines mais nous nây voyons que des mouettes. Nous allons refaire quelques courses au Safeway en prĂ©vision de la traversĂ©e en ferry, puis nous allons nous garer dans le centre-ville, dĂ©sert aujourdâhui. Nous allons dĂ©jeuner dans une gargote de luxe sur les quais, Tracyâs King Crab Shack, qui, comme son nom lâindique, est spĂ©cialisĂ©e dans le crabe royal. Assis sur des bancs Ă une table en plein-air, nous partageons une patte de crabe gĂ©ante, un cocktail de crabe et des sortes dâaccras au crabe bien entendu. Tout est bon mais la patte, servie tiĂšde, avec les Ă©normes morceaux de chair que nous en extrayons, est un rĂ©gal. Un rĂ©gal onĂ©reux tout de mĂȘme, nous en avons avec deux biĂšres pour presque 80 $ ! En guise de digestion, Marie me traĂźne dans la ville ancienne Ă la dĂ©couverte dâun centre culturel tlingit oĂč ne sont prĂ©sentĂ©s que des objets neufs, et de quelques bĂątiments officiels fermĂ©s. Nous reprenons le camion pour aller Ă un Art Center oĂč en guise dâexposition se dĂ©roule un mariage⊠Nous sortons de la ville en direction de lâest, Ă la recherche dâun bivouac pour la nuit. La route se termine vite. Nous nous garons Ă son extrĂ©mitĂ©, sous les arbres, avec vue sur le Canal. Dimanche 9 aoĂ»t Au matin, jâai bien du mal Ă me rĂ©veiller. Nous nâavons rien au programme, aussi tardons-nous Ă nous mettre en route. Nous revenons Ă petite vitesse Ă Juneau. Une fois de plus, nous nous garons dans la rue, peu de monde le dimanche. Nous allons faire une derniĂšre promenade sur les quais. Je contemple avec une certaine envie les gros hydravions qui emmĂšnent des touristes dans un lodge au glacier Taku, superbe semble-t-il. Nous allons nous garer au petit port dâoĂč nous devons partir pour lâexcursion aux baleines. AprĂšs dĂ©jeuner, nous attendons lâarrivĂ©e des autres participants, une bonne vingtaine. Le bateau est pilotĂ© par un vieux loup de mer qui cultive le look avec une longue barbe blanche clairsemĂ©e. Lâanimatrice, inĂ©vitable, essaie de mettre tout le monde en joie pour cette extraordinaire sortie⊠Nous filons Ă toute vitesse dĂšs que nous sommes sortis du port et, au bout dâune demi-heure, nous rejoignons la demi-douzaine dâautres bateaux de touristes qui forment un cercle au centre duquel une baleine souffle, montre son dos, son aileron puis disparaĂźt de longues minutes. Nous en sommes loin et nous nâapercevons pas grand-chose de lâanimal. Nous en poursuivons une autre pour le mĂȘme rĂ©sultat. Une fois ou deux la queue apparaĂźt, concert dâexclamations des passagers ravis. Au bout dâune heure et demie, le capitaine remet ses moteurs Ă pleine puissance et nous mettons le cap sur le port. Pas question dâaller voir des phoques ou des lions de mer. Nous rentrons trĂšs déçus, surtout Marie qui avait sans doute trop rĂȘvĂ© de voir surgir les baleines dressĂ©es hors de lâeau. Nous remplissons en français un commentaire vengeur⊠Nous reprenons le camion et allons stationner au port des ferries en attendant lâheure du dĂ©part, dans la nuit. Nous prĂ©parons le sac pour la journĂ©e Ă bord puis relisons mon texte. AprĂšs dĂźner, nous nous couchons Ă 10 aoĂ»t A une heure, je me lĂšve et retourne au bureau des ferries. Il devait ouvrir Ă ce moment, je dois, avec dâautres passagers, patienter encore une demi-heure. Les documents en rĂšgle, je retourne au camion et vais le ranger dans la bonne file puis je me recouche. A deux heures et demie je me relĂšve pour surveiller le dĂ©roulement des opĂ©rations qui sâavĂšre nul ! La pluie se dĂ©chaĂźne. Enfin, passĂ© trois heures, arrive notre ferry. Marie se lĂšve et me rejoint. Nous assistons au laborieux dĂ©barquement des vĂ©hicules avant de monter Ă bord, Ă notre tour. Le ferry est pratiquement vide ! Nous rĂ©cupĂ©rons rapidement la clĂ© de la cabine, simple, et aprĂšs avoir assistĂ© Ă la sortie du port avec trois quarts dâheure de retard, nous nous couchons. JâĂ©merge Ă huit heures et demie, nous montons Ă la cafĂ©tĂ©ria petit dĂ©jeuner avec nos biscuits et un thĂ©. Nous nous installons ensuite dans les fauteuils du salon Ă lâavant, surveillant les cieux, plus clĂ©ments en direction du sud, et les eaux oĂč nous apercevons de lointains jets des Ă©vents des baleines. La pluie a cessĂ© mais nous sommes dans la grisaille. Les montagnes couvertes de cette forĂȘt humide qui couvre toutes les Ăźles et la cĂŽte Pacifique disparaissent dans les brumes et les nuages. Nous naviguons Ă allure rĂ©duite entre la terre ferme, des Ăźles inhabitĂ©es et des Ăźlots aux contours romantiques. Les rives sont barrĂ©es par des troncs rejetĂ©s par la mer. Nous arrivons Ă Petersburg alors que nous dĂ©jeunons avec nos provisions, sans biĂšre, rĂ©gime sec Ă bord ! Sur les bouĂ©es Ă lâentrĂ©e du port, des lions de mer paressent. De nombreux petits bateaux de pĂȘche saumon, halibut, crevettes et crabes sont amarrĂ©s sur les pontons. AprĂšs une courte escale, peu de gens et encore moins de vĂ©hicules sont montĂ©s ou descendus, nous repartons en longeant quelques hangars sur pilotis, Ă demi au-dessus de lâeau. Je retourne profiter de la cabine pour une sieste dont jâavais presquâoubliĂ© le bonheur. Marie qui tambourine Ă la porte depuis une demi-heure dit-elle ! vient mâen tirer et me succĂ©der. Nous avançons dans un chenal Ă©troit, toujours hĂ©las sans soleil. Je vais rechercher Marie Ă lâapproche de Wrangell. Petit port sans charme et sans attrait oĂč nous ne faisons quâune courte escale avant de continuer dans un nouveau canal entre deux Ăźles. Quand nous en sortons, que le ciel sâassombrit encore et que les berges sâĂ©loignent, nous allons dĂźner Ă la cafĂ©tĂ©ria. Fish and chips, honnĂȘte, et rĂŽti de porc servi avec une sauce sans nom ni goĂ»t. A lâescale de Wrangell, je suis allĂ© chercher dans notre camion une biĂšre que nous avons conservĂ©e dans des glaçons, ce qui permet de faire un repas digne de ce nom⊠A cĂŽtĂ© de nous, des adolescents se rĂ©galent avec des frites trempĂ©es dans le ketchup en plat principal puis dans du yaourt Ă la fraise en dessert. Une idĂ©e quand nous inviterons des amis Ă Toulon⊠Nous regagnons la cabine pour une nuit, bercĂ©s par le ronronnement des 11 aoĂ»t Je suis rĂ©veillĂ© bien avant que le rĂ©veil ne sonne. Nous nous levons Ă six heures et demie, Prince Rupert est en vue et nous entrons dans sa rade. Le ciel fait toujours mauvaise figure, il ne pleut guĂšre mais tout est uniformĂ©ment gris ! Marie a juste le temps de se doucher et de sâhabiller. Nous avalons quelques biscuits avec un thĂ© alors que le ferry accoste. Nous sommes encore dans les premiers Ă sortir, contrĂŽle rapide de lâimmigration canadienne et remise Ă lâheure des montres, nous perdons une heure. Nous traversons la petite ville, sans aucun caractĂšre et allons nous garer devant le VisitorâCenter. La ville est carrĂ©ment tournĂ©e vers lâouest et met en valeur sa proximitĂ© avec la Chine, les expositions ne montrent que cela mais nous avons le wifi. Nous allons nous garer sur le parking du Safeway pour refaire des courses puis nous nous rendons au Northern Museum. Il est logĂ© dans un bĂątiment rĂ©cent mais qui a conservĂ© la forme des longues maisons traditionnelles des Tlingit, Tsimshian et Haida. A lâintĂ©rieur, nous sommes tout dâabord trĂšs agrĂ©ablement surpris par la qualitĂ© des objets prĂ©sentĂ©s, tabliers et capes de danse, masques, boĂźtes cubiques, cuillĂšres, sonnailles de toute beautĂ©, avec une belle patine. Puis, inĂ©vitablement, lâexposition continue avec des objets rĂ©cents rĂ©alisĂ©s par des artistes inspirĂ©s par lâesthĂ©tique des Indiens du Nord-Ouest. Câest autre chose, sans plus aucun caractĂšre religieux, sans Ăąme. La derniĂšre partie Ă©voque, avec lâhabituelle collecte dâobjets des XIX° et XX° siĂšcles, le dĂ©veloppement des relations commerciales, industrielles et la vie de tous les jours des nouveaux arrivants. Nous faisons ensuite un tour en voiture en ville, pour y voir de plus prĂšs quelques copies de totems, dressĂ©es en divers endroits. La pluie, frĂ©quente, le vent, leur ont donnĂ© lâaspect dâune respectable anciennetĂ©. Nous quittons la ville, roulons dans un paysage classiquement canadien, forĂȘts, lacs et montagnes, tout cela Ă demi dans la brume. A Terrace, nous dĂ©cidons de rallonger le parcours et de passer par la vallĂ©e de la Nass. La route est plus Ă©troite, elle serpente aussi dans la forĂȘt mais sur les montagnes, les zones en cours de dĂ©boisement sont importantes. Nous atteignons un immense champ de lave dĂ» Ă une Ă©ruption volcanique ancienne. Les blocs de lave sont couverts dâune couche de mousse qui leur confĂšre un aspect Ă©trange. Plus loin, des rĂ©surgences ont formĂ© des mares saisonniĂšres dâun Ă©tonnant vert Ă©meraude, bien visible malgrĂ© lâabsence de soleil. Nous nous arrĂȘtons pour une courte promenade. Nous traversons une Ă©tendue de lave puis pĂ©nĂ©trons dans la magnifique forĂȘt humide. De trĂšs grands arbres surgissent du velours vert du terrain. Les troncs morts, couchĂ©s, disparaissent sous les mousses, leurs formes sâestompent dans un doux moutonnement. Nous aboutissons Ă la petite cascade dâun ruisseau qui sâest frayĂ© un lit entre deux berges dont les formes de tous les arbres, debout ou couchĂ©s, sont enveloppĂ©es de mousse. Nous parvenons au camping du Parc Provincial créé pour mettre en valeur le champ de lave. Nous y trouvons un emplacement entre les arbres qui grincent, couinent, pleurent dans le 12 aoĂ»t Il a plu toute la nuit et la pluie redouble au matin ! Nous nous levons trĂšs tardivement, dĂ©sespĂ©rĂ©s par ce mauvais temps. Nous traversons de nouveau le champ de lave puis la route continue dans la forĂȘt jusquâau village des Nisgaâa, un sous-groupe des Tsimshian, oĂč un nouveau musĂ©e qui leur est consacrĂ© a Ă©tĂ© ouvert. Depuis quâils ont, Ă la suite dâune action devant la Cour SuprĂȘme canadienne, obtenu la restitution et la gestion de leurs terres ancestrales, ils ont aussi rĂ©cupĂ©rĂ© les objets traditionnels qui Ă©taient dans divers musĂ©es canadiens. Un beau bĂątiment, plutĂŽt modeste, prĂ©sente une belle exposition de ces objets, tous de premier choix. La prĂ©sentation est originale, les masques sont portĂ©s par des mannequins comme lors dâune reprĂ©sentation théùtrale. Les objets sont mis en regard de photos anciennes sur lesquelles on retrouve les sonnailles, les coiffes ornĂ©es, les capes tissĂ©es. Une section est consacrĂ©e aux chamans, tenues, coiffes, sacoches contenant les remĂšdes, superbes attrapeurs dâĂąmes » en ivoire. Seules les petites piĂšces sont dans des vitrines, les autres, boĂźtes, capes, tabliers de cĂ©rĂ©monies sont Ă portĂ©e de main, protĂ©gĂ©es tout de mĂȘme par des rayons lasers. Les explications restent des gĂ©nĂ©ralitĂ©s, aucune indication sur chaque objet, pas de nom, date. On ne cherche pas des informations aprĂšs tout inutile, on se contente dâadmirer la beautĂ© de ces piĂšces. Nous dĂ©jeunons sur le parking du musĂ©e puis continuons jusquâau bout de la route. Plus Ă©troite, presque sans accotements, elle traverse une forĂȘt pluviale sombre, inquiĂ©tante, les trĂšs grands arbres nous dominent, avant de longer la riviĂšre Nass au pied dâune falaise boisĂ©e. Le lit est trĂšs large, on ne distingue pas toujours lâeau de la brume et la rive opposĂ©e est quasiment indiscernable. Nous parvenons Ă Gingolx, bout du monde inanimĂ©, village de maisons de bois rĂ©centes, seule une maison traditionnelle, reconstruite, encadrĂ©e par deux totems, tĂ©moigne de son passĂ© autochtone. Nous revenons sur nos pas, toujours sous la pluie. Nous allons voir dâautres totems, rĂ©cents, Ă lâimprononçable village de Gitwinksihikw. Encore quelques arrĂȘts dans le champ de lave mais nous nâavons pas trĂšs envie de marcher sous la pluie. AprĂšs un plein dâessence Ă New Aiyansh, devant quatre totems qui symbolisent les quatre clans des Nisgaâa, nous prenons un raccourci, une piste qui file dans la forĂȘt. Bien que mouillĂ©e et pleine de nids de poules, elle est correcte. Elle est signalĂ©e comme non entretenue et empruntĂ©e aux risques des voyageurs. En Afrique, ce serait une piste entretenue⊠Alors que nous nây croyions plus, le soleil fait son apparition et le bleu se rĂ©pand dans le ciel ! Nous retrouvons le goudron aprĂšs une cinquantaine de kilomĂštres et portĂ©s par lâespoir dâune belle amĂ©lioration du temps demain, nous prenons la direction de Stewart. Bonne route, toujours dans la forĂȘt sur laquelle nous pouvons rouler vite. Nous nous arrĂȘtons sur une aire de repos peu avant Meziadin 13 aoĂ»t Nous reprenons la route et bifurquons peu aprĂšs en direction de Stewart, en suivant le lit fougueux dâun torrent, alimentĂ© par les ruisseaux qui galopent des deux cĂŽtĂ©s de la route pour se prĂ©cipiter en Ă©cumant dans le fond de la vallĂ©e. Lâinattendu glacier de lâOurs dont nous ne voyons pas le sommet aboutit Ă la riviĂšre. Stewart est une de ces petites villes perdues auxquelles le tourisme donne une seconde chance. Visitorâs Center sans wifi mais on nous assure que le beau temps va continuer aujourdâhui et demain. Pour nous connecter nous devons aller Ă lâĂ©picerie en face. Nous nây achetons quâune boĂźte de thon et du pain et en Ă©change, nous pouvons bĂ©nĂ©ficier dâun accĂšs internet. Nous repartons en direction du glacier Salmon, la route sâenfonce dans une vallĂ©e que les nuages nous dissimulent. Presque aussitĂŽt nous atteignons Hyder, Ă peine un hameau, que la frontiĂšre avec les Etats-Unis partage en deux. Pas de contrĂŽle frontalier pour une courte incursion en Alaska ! Nous arrĂȘtons Ă Fish Creek oĂč une passerelle dâobservation a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e pour y observer les ours attraper des saumons, lâaccĂšs est payant et on nous prĂ©vient que ce nâest pas lâheure de visite des ours, nous remettons Ă plus tard⊠Nous revoilĂ en Colombie Britannique. La route devient piste Ă nids de poules et commence Ă sâĂ©lever Ă flanc de montagne, passe devant dâanciennes installations miniĂšres puis se glisse dans des gorges. Les premiers glaciers en fin de vie apparaissent, en partie dissimulĂ©s par des bancs de nuages. Et nous commençons Ă apercevoir la longue langue de glace du Salmon Glacier que nous allons dominer en continuant de nous Ă©lever. A chaque virage, nous poussons des oh dâĂ©merveillement ! Presque plus de nuages, le glacier se dĂ©couvre en entier, coulant de loin entre des pics acĂ©rĂ©s, Les courbes de la langue de glace suivent les flancs des montagnes, les traces des moraines soulignent ces ondulations. Les fissures craquĂšlent entre les sĂ©racs, mettant en Ă©vidence des profondeurs bleutĂ©es. Le champ de glace est immense, sâĂ©tendant de part de dâautre dâun point de vue au sommet de la route. Nous avons alors une vue quasiment aĂ©rienne du glacier. Nous dĂ©jeunons lĂ puis discutons avec un couple de Français en camping-car, sur les routes dâAmĂ©rique depuis des annĂ©es. Nous ne nous rassasions pas de cette vue absolument extraordinaire du plus beau glacier dâAlaska atteignable en voiture. Nous continuons quelques kilomĂštres sur la route, dĂ©couvrant de nouveaux points de vue, notamment un front de sĂ©racs alignĂ©s comme des soldats Ă la revue. Dâautres glaciers moins spectaculaires se rĂ©vĂšlent au sommet des montagnes. Nous hĂ©sitons puis, bien quâil soit encore tĂŽt, dĂ©cidons de bivouaquer dans cet exceptionnel lieu. Nous nous installons en retrait de la piste avec vue sur le glacier bien entendu. Nous sortons les fauteuils et restons, bĂ©ats, Ă contempler lâimmensitĂ© glacĂ©e avant de regagner, chassĂ©s par des moustiques voraces, la 14 aoĂ»t Nous ne parvenons pas Ă nous rĂ©veiller Ă lâheure prĂ©vue et devons donc renoncer Ă tenter dâapercevoir les ours se rassasiant de saumons dans la Fish Creek, puisque ceux-ci ont des horaires de fonctionnaires, 06 h / 10 h et 18 h / 22 h nous a assurĂ© le ranger ! Mais nous nous consolons avec lâinoubliable vision du glacier, Ă©talĂ© dans toute sa magnificence pour nous seuls sous un ciel sans le moindre nuage. Je ne peux mâempĂȘcher de reprendre des photos, y compris au point de vue du sommet. Nous nous rĂ©signons Ă redescendre sur terre et dans la vallĂ©e. Nous nous faisons confirmer que les ours sont au repos et invisible Ă lâheure oĂč nous passons. Au poste frontiĂšre, les Canadiens contrĂŽlent nos identitĂ©s et posent les habituelles questions sur les armes, les drogues, les alcools et autres denrĂ©es que nous aurions bien pu acquĂ©rir Ă Hyder⊠Nous reprenons la route dans la forĂȘt en sortant progressivement des montagnes et repassons devant le glacier Bear complĂštement sorti des nuages aujourdâhui. Sur le bord de la route, une ourse noire et son petit se gavent gloutonnement, indiffĂ©rents aux vĂ©hicules qui les frĂŽlent mais ils sâenfuient dans les taillis si on stationne Ă leur hauteur. Nous roulons Ă bonne allure, retrouvons la route de Kitwanga. Des travaux nous retardent. Du gravier a Ă©tĂ© rĂ©parti sur le macadam et pour Ă©viter des dĂ©passements ou des croisements prĂ©judiciables aux pare-brise, nous devons rouler lentement en convoi sur une dizaine de kilomĂštres⊠Nous dĂ©jeunons tardivement peu avant dâarriver Ă un village, Gytaniow, peuplĂ© de Gitxsan, des AmĂ©rindiens puisquâil faut dire ainsi pour ĂȘtre correct ». Sur un prĂ© sont plantĂ©s une vingtaine de totems, certains du XIX° siĂšcle, dâautres plus rĂ©cents. Les couleurs sont effacĂ©es et selon lâĂąge, le bois est fendu, marquĂ© par les intempĂ©ries. Difficile dâidentifier les diverses reprĂ©sentations, la baleine tueuse avec son aileron, lâaigle avec ses serres et son bec, le corbeau avec les ailes, sont vite repĂ©rĂ©s mais loup, ours souvent avec des formes humaines restent obscurs. Ils sont alignĂ©s, pas bien droits, se dĂ©tachant sur la forĂȘt, derriĂšre des maisons entourĂ©es dâun incroyable foutoir de voitures et autres appareils inutilisĂ©s et qui rouillent consciencieusement⊠Nous atteignons ensuite Kitwanga oĂč, lĂ aussi, nous trouvons dans le vieux village, sur les bords de la riviĂšre Skeena, un bel alignement de totems. Certains ne portent aucune sculpture, un tronc Ă©quarri de section quadrangulaire, dressĂ© vers le ciel comme une aiguille. Dâautres nâont quâune reprĂ©sentation, Ă la base, de lâun des personnages mythiques du clan puis sont lisses jusquâau sommet, couronnĂ© dâun corbeau. A cĂŽtĂ©, souvenir des missions chrĂ©tiennes, une vieille Ă©glise anglicane, en bois et son clocher indĂ©pendant, joliment construit, semblent abandonnĂ©s. Nous rĂ©cupĂ©rons la route de Prince-Rupert Ă Prince-George, passons au village de Kitseguecla oĂč quelques totems se dressent dans les jardins de quelques maisons, ils sont, ici, couronnĂ©s dâun personnage portant un chapeau conique traditionnel. Nous roulons vite pour parvenir Ă Hazelton avant la fermeture du musĂ©e Ksan mais nous devrons attendre demain pour la visite. Nous rĂ©servons un emplacement au camping devant le musĂ©e et repartons aussitĂŽt pour le village de Kispiox, Ă une vingtaine de kilomĂštres. Nous y trouvons, lĂ aussi, un bel alignement de totems dans un prĂ©, des anciens et des rĂ©cents. Lâun, couchĂ©, est en cours de fabrication. Retour au camping. Nos voisins, une famille Ă©largie dâIndiens rit Ă gorge dĂ©ployĂ©e tard dans la nuit, de joyeuses natures⊠Mais quand je ressors de la douche, le feu crĂ©pite, un tambour marque le rythme et une voix de jeune fille sâĂ©lĂšve dans la nuit. Magique !Samedi 15 aoĂ»t Nous pensions le matin avoir un rĂ©veil au calme mais nos voisins rigolent dĂ©jĂ comme des baleines ! Je souhaite Ă Marie sa fĂȘte. Un message de Julie en fait autant. Nous hĂ©sitons Ă reprendre la route pour ĂȘtre ce soir Ă Prince-George et fĂȘter la Sainte-Marie au restaurant mais la perspective, annoncĂ©e au camping, dâassister Ă une fĂȘte indienne, avec des danses et des chants nous incite Ă rester une nuit de plus. Câest en effet ces samedi et dimanche que se dĂ©roulent les JournĂ©es de la culture Gitxsan, un autre sous-groupe des Tsimshians. Nous nous rendons au MusĂ©e, tout proche puisque dans le mĂȘme ensemble culturel que le camping. Nous choisissons une visite guidĂ©e qui nous permet dâentrer dans trois des maisons dĂ©placĂ©es ou reconstruites de ce trĂšs intĂ©ressant musĂ©e en plein air. Il est constituĂ© par une demi-douzaine de maisons traditionnelles aux murs en planches de bois de cĂšdre. Les poteaux massifs ont demandĂ© lâutilisation de nombreux troncs de belle taille. La façade est dĂ©corĂ©e, en rouge et noir, de reprĂ©sentations symboliques des quatre principaux clans lâours, le loup, la grenouille et lâĂ©pilobe. Des totems sont dressĂ©s devant les maisons, on se croirait presque dĂ©barquĂ©s dans un village du XIX° siĂšcle sur la cĂŽte Pacifique. Chacune des trois maisons raconte une partie de lâhistoire de ce peuple avec des objets collectĂ©s auprĂšs des familles. Nous avons droit Ă un commentaire enregistrĂ© en français qui mâĂ©vite une pĂ©nible traduction. Le soleil Ă©tant de sortie, nous nous rĂ©galons ensuite Ă prendre des photos des ensembles de maisons et de totems. Le musĂ©e lui-mĂȘme est modeste mais montre quelques beaux objets notamment ces boĂźtes cubiques en cĂšdre, pliĂ©es Ă la vapeur, dĂ©corĂ©es des habituels dessins. Nous cherchons ensuite un liquor store. Pas question de passer un 15 aoĂ»t sans champagne ! Bien que nous soyons samedi, ces Ă©tablissements de salut public sont ouverts, une bouteille de champagne français, inconnu, et une de Sauvignon de Nouvelle- ZĂ©lande devraient nous permettre de correctement dĂźner puisquâil semble exclu de le faire au restaurant. AprĂšs un passage au supermarchĂ© pour nous ravitailler et oĂč nous achetons un homard congelĂ© deux fois plus cher que ceux, canadiens, vendus en France et des brownies au chocolat, nous revenons au camping nous garer, puis nous allons assister au dĂ©but des festivitĂ©s. Avec un petit retard, aprĂšs de brefs discours, des groupes de danseurs indiens font leur entrĂ©e. Ils ont tous revĂȘtu une tenue copiĂ©e sur les anciens vĂȘtements de fĂȘte, tablier, cape rouge dĂ©corĂ©e de boutons reproduisant les emblĂšmes claniques et, pour quelques-uns, port de masques animaliers. Le seul instrument qui marque un rythme lancinant est un tambour frappĂ© en cadence. Bien peu des chanteuses-danseuses ont le physique de la petite Indienne rĂȘvĂ© par Hollywood, aucune nâaurait pu tourner dans La Captive aux yeux clairs » ou dans La FlĂšche BrisĂ©e ». Les bourrelets tressautent en rythme, les fessiers Ă©quilibrent les poitrines et les mĂ©trages de tissus des robes feraient le bonheur dâun marchand du Cours Lafayette. Nous profitons dâune pause pour tardivement dĂ©jeuner au camion dâune salade de thon, avant de retourner nous installer dans nos fauteuils devant le terrain oĂč se produisent les diffĂ©rents groupes. Lâassistance, indienne dans sa grande majoritĂ©, est souvent parente des artistes qui se produisent, les autres ne paraissent pas spĂ©cialement motivĂ©s et quand un groupe demande aux spectateurs de participer, peu se dĂ©placent. Lâun de ces groupes, celui des Nisgaâa remporte un succĂšs mĂ©ritĂ©, renouvelant ses chorĂ©graphies et surtout montrant un plaisir communicatif dâĂȘtre prĂ©sent. Nous profitons dâune pause pour tardivement dĂ©jeuner au camion dâune salade de thon, avant de retourner nous installer dans nos fauteuils devant le terrain oĂč se produisent les diffĂ©rents groupes. Lâassistance, indienne dans sa grande majoritĂ©, est souvent parente des artistes qui se produisent, les autres ne paraissent pas spĂ©cialement motivĂ©s et quand un groupe demande aux spectateurs de participer, peu se dĂ©placent. Lâun de ces groupes, celui des Nisgaâa remporte un succĂšs mĂ©ritĂ©, renouvelant ses chorĂ©graphies et surtout montrant un plaisir communicatif dâĂȘtre prĂ©sent. Nous retournons au camion quand des chanteurs plus traditionnels se produisent sur le podium. En fin de soirĂ©e, quand les groupes de danse ont terminĂ© leurs prestations, le public se clairsĂšme, un chanteur reste tristement seul sur scĂšne. LĂąchement nous lâabandonnons Ă notre tour et regagnons le camion pour fĂȘter la Sainte-Marie. Champagne donc en apĂ©ritif puis le homard, la boĂźte de confit de canard, providentiellement retrouvĂ©e avec des patates cuites dans la graisse de canard et enfin les brownies. Une courte promenade digestive sâimpose avant de nous coucher, bercĂ©s par les rires de nos joyeux voisins qui se sont produits cet 16 aoĂ»t Nous quittons le camping et ses Indiens dĂ©jĂ sur le sentier de la guerre⊠Nous entamons une journĂ©e de route en direction de Prince-George. Plus nous avançons et plus les montagnes sâĂ©loignent. Un dernier glacier dans la grisaille et revoilĂ les prairies et les champs. Les moissons sont presque terminĂ©es, les vaches se reposent au milieu des pĂąquerettes et la route est monotone. Nous rattrapons les Français rencontrĂ©s au glacier Salmon, nous leur faisons signe, les doublons et les attendons sur une aire de repos mais ils passent sans sâarrĂȘter ! Longue aprĂšs-midi Ă somnoler au volant jusquâĂ Prince-George oĂč nous trouvons une laverie Ă cĂŽtĂ© dâune station-service. Nous faisons donc une lessive tandis quâun violent orage se dĂ©chaĂźne puis passe. Nous avons perdu plus dâune heure et ne roulons plus beaucoup ensuite. Nous arrĂȘtons pour la nuit en contrebas dâune aire de repos, en principe interdite de camping, prĂšs dâun Ă©tang. Marie propose de prendre lâapĂ©ritif, sa motion est votĂ©e au premier 17 aoĂ»t Nous revoilĂ partis pour une nouvelle longue journĂ©e de route. Le paysage est toujours aussi monotone avec des prairies et des ranchs. Ceux-ci sont gĂ©nĂ©ralement constituĂ©s de bĂątiments rĂ©cents et dâautres anciens en planches noircies par les ans. On retrouve ces granges ventrues identiques Ă celles dâEurope Centrale au siĂšcle dernier. Dans cette rĂ©gion dâĂ©levage, les Cariboo, je suis Ă©tonnĂ© de ne voir dans les prĂ©s que de beaux chevaux et trĂšs peu de bovins ! En continuant de descendre en direction du sud, le paysage devient plus vallonnĂ© mais les fermes se font plus rares et la forĂȘt reprend toute sa place. Nous passons dâun lac Ă une riviĂšre puis dâune riviĂšre Ă un torrent qui alimente un lac. Nous nous arrĂȘtons dans un ancien relais de poste dont les bĂątiments ont Ă©tĂ© restaurĂ©s la jolie maison principale de style victorien dans laquelle sâarrĂȘtaient les voyageurs, des granges, des Ă©curies, la porcherie toujours occupĂ©e, le poulailler les poules sont en libertĂ©. Nous nous promenons dans ce ranch oĂč on pourrait sâattendre Ă voir descendre de la diligence qui nous promĂšne briĂšvement dans le domaine Diable que câĂ©tait mal suspendu ! une Angie Dickinson, accueillie par un Dean Martin Ă©mĂ©chĂ© en sortant du bar oĂč il ne manque mĂȘme pas les crachoirs⊠Nous continuons en ayant abandonnĂ© tout espoir dâĂȘtre Ă Vancouver ce soir. AprĂšs Lillooet, la route, Ă©troite et tortueuse se glisse entre des montagnes rĂ©apparues, couvertes de neige, grimpe des cols inattendus puis redescend dans une affolante et interminable descente oĂč les freins sont mis Ă dure Ă©preuve. Parvenus Ă Pemberton nous allons nous ravitailler au supermarchĂ© puis nous cherchons un lieu pour la nuit. Le Provincial Park Ă la sortie de la ville pratiquant des tarifs honteux, nous continuons quelques kilomĂštres et nous arrĂȘtons en retrait de la route. Il est tard, une vodka-tonic suggĂ©rĂ©e par Marie nous rĂ©conforte le temps de rĂ©diger mon texte et de classer les photos du 18 aoĂ»t Nous reprenons la route, rapide et de plus en plus frĂ©quentĂ©e. A Whistler, nous faisons une courte incursion pour avoir un aperçu de cette station de sport dâhiver construite dans le style alpin grandiloquent dĂ©jĂ rencontrĂ© Ă Banff et Ă Jasper. Tout y est cher, mĂȘme le gasoil ! Nous rejoignons Ă Squamish le bord dâun fjord que nous longeons rapidement jusquâau golfe de Vancouver. Dans les derniers kilomĂštres nous roulons au pas puis ce sont les importants encombrements de la grande ville. Nous ne nous perdons pas trop et traversons la baie sur le pont mĂ©tallique Lions Gate dâoĂč nous avons enfin une vue sur les gratte-ciel de Vancouver, tout de mĂȘme un peu perdus dans la brume. Câest ensuite la traversĂ©e au pas du Parc Stanley, cette oasis de verdure est un lieu de promenade aux portes de la ville oĂč on peut respirer de bons gaz dâĂ©chappement⊠Nous traversons le cĆur de la ville moderne entre deux rangĂ©es dâimmeubles, repassons un pont et trouvons le garage Land Rover. On ne nous propose un rendez-vous pour la vidange que vendredi mais en insistant un peu nous convenons de revenir demain matin. Nous dĂ©cidons dâoccuper lâaprĂšs-midi au MusĂ©e dâAnthropologie dont jâavais gardĂ© un grand souvenir, trente ans plus tĂŽt. Il est Ă priori facile Ă trouver, Ă lâextrĂ©mitĂ© dâune avenue. Nous atteignons le bord de mer et envisageons de nous garer sur lâun des nombreux parkings qui longent les plages mais le tarif est dissuasif, 3,5 dollars de lâheure et obligation de payer une heure au minimum. Quitte Ă payer, autant le faire sur le parking du musĂ©e. Le trouver nâest pas aussi Ă©vident que nous le pensions, situĂ© sur le campus de lâUniversitĂ©, il est trĂšs mal indiquĂ©. Nous nous garons sur un parking sans payer, le temps de dĂ©jeuner puis, presque par hasard, nous trouvons le musĂ©e et une place devant lâentrĂ©e. CoĂ»t pour quatre heures 14 $, presque le prix de lâentrĂ©e au musĂ©e ! Nous retrouvons ce beau musĂ©e mais il ne me fait plus la mĂȘme impression, nous avons vu des maisons, des totems et divers objets dans plusieurs autres musĂ©es ou sites et nous ne sommes plus Ă©tonnĂ©s. La grande salle derriĂšre une claire verriĂšre est occupĂ©e par des totems anciens ou copies dâanciens. Certains sont entiers, dâautres dĂ©coupĂ©s pour le transport sont prĂ©sentĂ©s en plusieurs tronçons, ce qui permet de dĂ©tailler chaque Ă©tage. Nous revoyons de beaux coffres cubiques, des plats de cĂ©rĂ©monies en forme de barques. A lâextĂ©rieur est reconstituĂ©e une maison HaĂŻda et des totems recréés par un artiste local, Bill Reid, dont le musĂ©e fait grand cas. Les rĂ©serves sont accessibles au public derriĂšre des vitrines ou dans des tiroirs que lâon peut ouvrir. On y trouve une multitude dâobjets, de masques, de vanneries locales mais aussi du monde entier, du caftan turkmen, au cimier Tiy Wara du Mali en passant par des masques mexicains. Nous y avons passĂ© les quatre heures accordĂ©es par le parking. Nous revenons nous garer dans la rue devant le garage Land 18 aoĂ»t Le toit baissĂ©, les bruits de la rue ont Ă©tĂ© trĂšs attĂ©nuĂ©s et nous avons Ă©tĂ© plus discrets. A huit heures et demie nous sommes dans le hall du garage. PresquâaussitĂŽt, notre responsable arrive et sâoccupe du camion. Je dois lui fournir les filtres, ils nâont aucune piĂšce de rechange. Câest un Chinois, comme bon nombre des personnes qui travaillent Ă tous les niveaux dans ce garage. La clientĂšle est aussi en partie dâorigine chinoise, des revues, des indications sont en anglais et en chinois⊠Nous patientons dans un salon en profitant du wifi pour mettre Ă jour le blog. Les heures passent, Marie commence Ă sâimpatienter. Notre responsable revient nous dire que la vidange est faite mais quâils ont trouvĂ© un problĂšme. Pas sĂ»r de bien comprendre, je fais venir un technicien qui parle français et qui me montre une nouvelle fuite dâhuile sur lâarbre de roue arriĂšre droit mais, cette fois, Ă lâintĂ©rieur. Lâhuile coule sur le disque de frein ! Nous convenons quâils commandent les piĂšces et que lundi je ramĂšne le camion pour la rĂ©paration. Nous dĂ©cidons de partir aussitĂŽt pour lâĂźle de Vancouver et dâaller prendre le ferry Ă Tsawwassen. Nous traversons les quartiers sud de Vancouver en direction de la frontiĂšre des Etats-Unis et parvenons Ă lâembarcadĂšre. Nous avons tout juste le temps de dĂ©jeuner tardivement dans le camion avant de monter Ă bord dâun grand et confortable ferry. Nous traversons rapidement la baie, avec dans le lointain, le pic enneigĂ© du Mont Baker, avant de nous faufiler entre des Ăźles boisĂ©es oĂč de belles villas se dissimulent. Nous sommes Ă lâavant du bateau et regrettons de ne pas avoir eu le mĂȘme temps entre Juneau et Prince-Rupert. Nous croisons un train de grumes tirĂ© par un remorqueur. Nous accostons et filons sur la capitale de lâĂźle, Victoria. Nous faisons une brĂšve escale au Visitorâs Center pour nous faire indiquer la situation du Walmart oĂč nous envisageons de passer la nuit. Nous parvenons dans le centre-ville et nous nous garons sur les quais. Nous sommes en plein cĆur du Victoria, la bien-nommĂ©e, de lâempire britannique, bĂątiments de lâĂ©poque victorienne, Parlement, HĂŽtel, clochers, identiques Ă ceux dâOttawa ou des autres villes du Canada. Nous nous rendons au Fairmont HĂŽtel, trĂšs cossu, on y respire la bonne sociĂ©tĂ©, le luxe discret, du moins dans la dĂ©coration qui se veut imitation dâun passĂ© glorieux. La clientĂšle, elle, est cosmopolite et pas toujours du dernier chic⊠Nous contournons sa façade de vieux chĂąteau, couverte de lierre et revenons en longeant le port. Des parkings feraient bien notre affaire mais pas question de dormir dans le vĂ©hicule ! Nous repartons pour nous rendre Ă Fishermanâs Wharf. Un ponton, dans une marina, donne accĂšs Ă des maisons flottantes alignĂ©es de part et dâautre de quais. Ce sont des constructions hĂ©tĂ©roclites posĂ©es sur des pontons, souvent trĂšs kitsch, avec des couleurs criardes. Certaines ont Ă©tĂ© transformĂ©es en boutiques ou en fast-foods. Les touristes sây pressent, dĂ©gustent fruits de mer, fish and chips, sushi ou quesadillas. On vend mĂȘme des sardines pour attirer une otarie gourmande⊠Nous reprenons le camion et allons au Walmart. Parking souterrain ! Pas question dây passer la nuit, dâailleurs nous sommes trop haut. Nous nous rĂ©signons, faute de trouver un endroit discret, Ă chercher un camping. Il est tard et nous ne savons pas oĂč nous sommes. Nous suivons des indications, ne trouvons pas. Plus loin, un autre, surpeuplĂ©, pratique des tarifs exorbitants. Enfin, un, sur une colline oĂč montent tous les bruits de la grande route en contrebas, fera notre affaire. DĂźner tardif et coucher encore 20 aoĂ»t Nous Ă©tions bien au milieu de nos pins, sur la colline, mais il faut retourner en ville. Je dĂ©pose Marie devant le MusĂ©e et vais me garer sur un parking plus Ă©loignĂ© mais relativement peu cher. Le hall dâentrĂ©e en verre et acier expose trois totems peu mis en valeur par les poutrelles mĂ©talliques avec lesquelles ils se confondent. Nous commençons notre visite par les salles consacrĂ©es aux peuples premiers » et plus spĂ©cialement ici Ă ceux de lâĂźle de Vancouver, les Kwakiutl en particulier. Une grande salle est plongĂ©e dans la pĂ©nombre, des totems de grand diamĂštre, tronçonnĂ©s sont placĂ©s en avant de la façade dĂ©corĂ©e dâune grande maison » reconstituĂ©e avec les objets rituels, masques, tambour, fauteuil bas et Ă©cran de danse, insignes de la puissance du propriĂ©taire de cette maison. Des vitrines prĂ©sentent des masques superbes et ces autres objets, coffres, coiffes, sonnailles, manteaux, dĂ©jĂ vus dans dâautres musĂ©es mais que nous ne nous lassons pas de revoir. Lâimpression est encore renforcĂ©e par la demi-obscuritĂ© dans laquelle ils sont plongĂ©s. A un autre Ă©tage nous retrouvons ces dioramas qui nous avaient dĂ©jĂ impressionnĂ©s avec la reconstitution des divers milieux de lâĂźle. VĂ©gĂ©tation, animaux, atmosphĂšre, tout est presque plus vrai que nature avec les bruits, pas les odeurs, petits dĂ©tails qui laissent pantois ! Dans dâautres salles sont aussi recréées les diverses phases du dĂ©veloppement de la province avec lâarrivĂ©e des commerçants europĂ©ens, atmosphĂšre restituĂ©e dâun port avec un navire dont on peut visiter la dunette, conserveries de poisson lâeau coule au robinet, lâouvrier ne va pas tarder Ă revenir, la mine, les villes avec lâhĂŽtel et son escalier recouvert dâun tapis etc⊠Il faudrait des heures pour dire toute lâingĂ©niositĂ©, la minutie, de ces reconstitutions. Peut-ĂȘtre le plus beau musĂ©e du Canada ce qui nâĂ©tait pas mon avis trente ans auparavant !. Nous sortons du musĂ©e et dĂ©couvrons dans une verriĂšre qui lui est accolĂ©e, des totems anciens, peu visibles derriĂšre des vitres rĂ©flĂ©chissantes. Des copies, pas trĂšs rĂ©ussies, trĂŽnent dans un jardin devant une maison pas trĂšs belle non plus. Je vais rechercher le camion et nous repartons pour un tour de la cĂŽte et des quartiers cossus de la ville. Nous longeons la mer, en passant devant des villas de types trĂšs divers, moderne, colonial, avec ou sans vĂ©randa, en bois ou en bĂ©ton, classique ou Sam Suffit », tĂ©moignages des prĂ©tentions sociales de leurs propriĂ©taires. Les pelouses ont toutes jauni, manque dâeau ? Il semble quâil y ait des restrictions de consommation. Pas pour le golf, bien vert⊠La cĂŽte est peu intĂ©ressante, des rochers, des goĂ©lands et, dans le lointain, une ligne de montagnes aux Etats-Unis. Nous reprenons la route et quittons dans les embouteillages la capitale. Nous avançons plus vite quand nous avons dĂ©passĂ© les quartiers dâhabitation de la banlieue. En fin dâaprĂšs-midi, nous faisons un dĂ©tour pour Chemainus, petite ville qui sâest fait une spĂ©cialitĂ© de murals dans les annĂ©es 1980.. Une trentaine de murs ont Ă©tĂ© peints pour montrer des Ă©pisodes du dĂ©veloppement de la rĂ©gion. Marie ne sâen lasse pas⊠Il commence Ă se faire tard et nous devons encore refaire un plein de provisions. La recherche dâun lieu de bivouac est difficile, trop de maisons particuliĂšres partout et aucun chemin qui se perdrait sur une plage ou dans une forĂȘt. Nous finissons par chercher un camping et en trouvons un en retrait de la route, dans une pinĂšde. Cher mais je nâai pas envie de rouler encore tard. En nous garant je casse un cabochon de clignotant ! Pas content du tout⊠Nous changeons ensuite dâemplacement pour un, plus plat. Pas de wifi depuis le camion et aucune nouvelle de Julie ni non plus de 21 aoĂ»t La journĂ©e commence mal. Toujours aucun nouvelles de Julie, donc de nos billets de retour de Las Vegas. Je lâappelle sur Skype, elle va sâen occuper⊠Marie revient de la douche, furieuse, comme souvent, Ă cause des installations. Elle appelle Ă son tour Nicole, conversation difficile, Nicole ne comprend rien et Marie sâĂ©nerve de ne pas ĂȘtre entendue⊠Tout cela me met de mauvaise humeur⊠Nous repartons sur lâautoroute, passons Nanaimo, important carrefour et continuons vers le nord avant de tourner en direction de la cĂŽte ouest. Nous nous arrĂȘtons au Visitorâs Center de Port Alberni pour profiter du wifi et avoir un message de Julie qui nous a pris des places pour le 17 septembre, il ne nous reste que quatre semaines⊠Nous dĂ©jeunons sur le parking et continuons. La circulation demeure importante, rien Ă voir avec la route secondaire, dĂ©serte lors de notre premier passage. Nous traversons des forĂȘts Ă©paisses, nous nous glissons entre des chaĂźnes de montagne que je ne pensais pas aussi hautes. Nous nous arrĂȘtons aux chutes de la Little Qualicum. Un sentier suit le rebord des gorges profondes creusĂ©es par le torrent dâun cĂŽtĂ©, puis revenons de lâautre en traversant sur des ponts. Des troncs dâarbres barrent les gorges, coincĂ©s entre les falaises, dâautres se sont entassĂ©s en aval des marmites de gĂ©ants, creusĂ©es dans la roche. Deux cascades, lâune Ă trois Ă©tages, justifient la promenade. Des lichens festonnent sur les branches des grands arbres de la forĂȘt, la mousse recouvre les troncs tombĂ©s Ă terre mais leur couche nâest pas aussi Ă©paisse quâau champ de lave. Quelques kilomĂštres plus loin, nouvel arrĂȘt pour une courte marche au milieu dâune splendide forĂȘt de pins de Douglas et de cĂšdres rouges. Les plus beaux sont multi-sĂ©culaires, le plus grand aurait plus de huit cents ans et atteint 76 mĂštres de haut ! Nous ne sommes pas les seuls sur le sentier, le parking dĂ©borde sur la route, les vacanciers nâont pas encore repris le chemin du retour et on se croirait au Mont-Saint-Michel un 15 aoĂ»t ! Nous longeons des lacs, toujours dans la forĂȘt et atteignons la cĂŽte ouest. Au Visitorâs Center du Parc National de Pacific Rim, on nous avertit que tous les campings sont pleins sauf un, Ă Tofino. Nous longeons donc la cĂŽte sans voir la mer et nous nous arrĂȘtons pour une nouvelle promenade, celle que jâattendais de refaire depuis si longtemps, dans la forĂȘt pluviale de la cĂŽte Pacifique. Je retrouve ce sentier entiĂšrement sur des planches posĂ©es Ă quelques dizaines de centimĂštres ou Ă quelques mĂštres au-dessus du sol ou de ce que lâon peut supposer ĂȘtre le sol. A y bien regarder, en dessous de nous un amas de troncs, gros ou petits, de branches cassĂ©es par le vent, recouverts de mousses, pourrit depuis des lustres et jâimagine quây laisser tomber un objet serait le perdre sans espoir de le retrouver ni savoir Ă quelle profondeur il se trouve. Nous franchissons dâobscurs ruisseaux oĂč une vie aquatique se devine, sur des ponts, parfois sur un tronc Ă peine Ă©quarri. Nous montons, descendons dans des vallĂ©es sous ces arbres gigantesques aux branches desquels pendent des larmes de lichens mais je ne retrouve pas la mĂȘme impression, sans doute manque-t-il de lâhumiditĂ©, un ciel plus couvert, une atmosphĂšre plus trouble⊠Nous repartons, passons devant quelques campings qui affichent tous complet. A Tofino celui indiquĂ© pratique des tarifs scandaleux pour laisser sâentasser des tentes sur la pelouse dâun rond-point. Nous nâinsistons pas et retournons une trentaine de kilomĂštres en arriĂšre pour nous installer dans un camping rudimentaire, difficile Ă 22 aoĂ»t Nous nous rendons au village dâUcluelet, un petit port de pĂȘche gagnĂ© au tourisme. Tout au bout de la route, un phare isolĂ© et des Ăźlots encore embrumĂ©s posĂ©s en ombre chinoise, Ă contre-jour, sur une mer trop calme. Nous repartons en direction de Tofino et nous nous arrĂȘtons pour une premiĂšre promenade dans la forĂȘt pluviale. Un sentier sous les grands arbres, dâabord sur le sol entre les fougĂšres puis sur une passerelle qui aboutit Ă une longue plage Ă marĂ©e basse. Sur un des Ăźlots, on devine difficilement aux jumelles des lions de mer. Nous revenons et continuons jusquâĂ la colline de Radar Hill. Une courte marche nous amĂšne Ă un point de vue, dâun cĂŽtĂ© sur lâintĂ©rieur de lâĂźle, forĂȘt et lacs perdus dans une brume diffuse et de lâautre cĂŽtĂ© sur la mer et des Ăźlots encore plus indistincts. Nous poursuivons jusquâĂ Tofino. Lâancien port de pĂȘche, reconverti dans lâexploitation du tourisme, est trĂšs animĂ©. Tous les hĂŽtels, motels, campings, B&B, affichent complet ! Nous y faisons une courte halte pour rendre visite Ă une galerie consacrĂ©e Ă un artiste dont une seule Ćuvre, un dessin inspirĂ© de lâart indien, nous retient⊠Nous revenons sur nos pas et faisons de nouveau halte pour une plus longue promenade dans la forĂȘt humide, sur un trottoir de planches, comme la veille mais la forĂȘt semble plus dense, plus vivante, des corbeaux perchĂ©s sur les cĂšdres ou sur les pruches traduction enfin trouvĂ©e du hemlock et nom tout Ă fait inconnu Ă ce jour pour moi, incapable de distinguer un hĂȘtre dâun noyer⊠se font la conversation avant de sâenvoler. Nous montons, descendons lĂ aussi dans des ravins entre les fĂ»ts rigoureusement droits, touffus au sommet, des cĂšdres. Nous dĂ©jeunons dans le camion avant de reprendre la route pour retraverser lâĂźle dans sa largeur puis de continuer en suivant la cĂŽte orientale, celle tournĂ©e vers le continent. La mer est rarement visible, les accĂšs aux plages privatisĂ©s. Nous parvenons Ă Campbell River oĂč au Visitorâs Center on nous assure que nous pouvons rester garĂ©s pour la nuit sur le grand parking devant. Nous allons au supermarchĂ© refaire un plein de provisions. On y trouve du veau et de lâagneau, ainsi que des cakes au crabe ! Marie a envie de dĂźner au restaurant, nous nous en Ă©tions fait indiquer un, le Quay West, trĂšs agrĂ©ablement situĂ© sur un quai, face aux bateaux de pĂȘche. Nous commandons des huĂźtres et des plats Ă base de saumon et de crevettes. Mauvais dĂ©but, la serveuse, agaçante avec sa bonne humeur forcĂ©e, nous apporte la bouteille de Chardonnay Ă la tempĂ©rature ambiante, mais dans un seau avec trois glaçons. Elle en rapporte dâautres en voyant notre mine dĂ©confite, le vin sera Ă bonne tempĂ©rature en fin de repas. Les huĂźtres sont Ă©normes, nous en avons trois chacun. Frites avec une sauce cajun » pour Marie qui sâen trouve satisfaite, passĂ©es au four avec de la crĂšme, du beurre et des lardons pour moi qui mâen rĂ©gale, mais ces huĂźtres, comme les oursins au Chili, si elles ont de trĂšs belle taille, nâont pas le parfum des petites de nos contrĂ©es. Les plats de crevettes et saumon, soi-disant en brochettes ou avec des pĂ©toncles, sont fades, pas du tout cuisinĂ©s et je persiste Ă trouver ce saumon bien rouge tout Ă fait quelconque. Nous revenons nous garer devant le Visitorâs Center pour la nuit et terminons le repas avec un magnum au chocolat 23 aoĂ»t Nous dĂ©couvrons au rĂ©veil que le parking sur lequel nous avons dormi avec la recommandation de lâemployĂ©e du Visitorâs Center est interdit aux campeurs⊠Nous ne sommes pas pressĂ©s, le musĂ©e de la ville nâouvre quâĂ dix heures. En attendant, je profite du wifi pour rĂ©pondre Ă quelques amis et envoyer une demande de renseignement Ă un storage de Las Vegas. Puis nous nous rendons au musĂ©e, sur une colline. Les premiĂšres salles consacrĂ©es aux Indiens de la rĂ©gion sont trĂšs bien mises en scĂšne avec des masques en deux parties qui peuvent sâouvrir pour montrer la transformation dâun animal mythique en un ĂȘtre humain. Une salle est consacrĂ©e Ă des masques rĂ©cents mais plongĂ©s dans la pĂ©nombre et avec un conte rĂ©citĂ© en langue vernaculaire puis en anglais ce qui est Ă peu prĂšs le mĂȘme pour nous⊠Quelques trĂšs beaux objets anciens en petit nombre, compensĂ© par des Ćuvres rĂ©centes rĂ©alisĂ©es dans la tradition. Puis ce sont des salles classiquement dĂ©diĂ©es Ă lâarrivĂ©e des europĂ©ens et au dĂ©veloppement Ă©conomique avec reconstitution dâintĂ©rieurs variĂ©s des XIX° et XX° siĂšcles. Nous repartons et roulons jusquâĂ Little River pour y prendre le ferry et revenir sur le continent. Nous sommes trĂšs en avance et devons attendre lâarrivĂ©e de lâemployĂ©e. Nous sommes les premiers dans notre file. Nous dĂ©jeunons dans le camion et attendons de monter Ă bord. Nous appareillons avec une demi-heure de retard, un passager ayant eu la mauvaise idĂ©e de faire un malaise, Ă peine arrivĂ© Ă bord. Il aurait pu attendre un peu ou le faire plus tĂŽt ! TraversĂ©e du dĂ©troit puis dĂ©barquement et sans traĂźner, nous parcourons les trente kilomĂštres qui nous amĂšnent Ă un second ferry pour franchir un fjord. Nous sommes Ă©tonnĂ©s par les tarifs pratiquĂ©s mais nous dĂ©couvrirons ensuite que le dernier bac est gratuit. Nouvelle traversĂ©e en remontant le fjord, contournant une Ăźle et nouveau dĂ©barquement. Une bonne partie des vĂ©hicules dĂ©barquĂ©s se rue sur la route vers le dernier ferry. La nuit tombe et nous ne verrons pas grand-chose de la baie que nous longeons. Nous arrivons Ă temps pour attraper ce bateau mais avant dâembarquer, pour respecter les injonctions de Laurence et parce que câest dimanche, nous prenons lâapĂ©ritif tout en restant sur nos siĂšges dans le camion ! Rapide traversĂ©e sans rien voir Ă lâextĂ©rieur et dĂ©barquement rapide. Nous filons vers Vancouver, nous connaissons le chemin. Mais la montĂ©e sur le pont Lions Gate est encore plus difficile que la semaine derniĂšre. A cause de travaux, la circulation est ralentie et mĂȘme arrĂȘtĂ©e. Nous nous garons sur un parking pour dĂźner en espĂ©rant que cela roulera mieux ensuite mais il nâen est rien. Nous roulons au pas ou nous sommes Ă lâarrĂȘt jusquâĂ ce que nous passions ce pont. Ensuite nous traversons le centre-ville trĂšs rapidement et nous retrouvons une place dans la rue devant le garage Land Rover, Ă presque une heure du 24 aoĂ»t Nous peinons Ă Ă©merger Ă six heures aprĂšs cette trop courte nuit. Les bruits de la rue nous sont vite insupportables. A huit heures et demie pile, nous sommes dans le bureau de notre responsable qui nous annonce ne pas avoir reçu les piĂšces et avoir essayĂ© de les commander, sans rĂ©ponse Ă ce jour. Il relance la recherche et finit par nous annoncer quâil devrait avoir les joints, pas les plaquettes de frein, mardi et quâil a besoin de toute la journĂ©e de mercredi pour les changer. Nous allons donc devoir passer encore deux et mĂȘme trois jours dans Vancouver ce qui ne me rĂ©jouit pas du tout. Marie a tenu Ă relire la semaine Ă©coulĂ©e de mon texte, nous en terminons et repartons. Je ne sais oĂč me garer dans le centre. Nous nous rendons sur les quais, au Visitorâs Center oĂč nous nous renseignons sur les possibilitĂ©s de stationnement. Le prĂ©posĂ© nous parle dâun RV Park, nous lui rĂ©pondons Walmart⊠Nous dĂ©cidons de nous rendre Ă ce Walmart, dây laisser le camion et de revenir en ville en bus. Nous trouvons ce centre commercial de lâautre cĂŽtĂ© du Burrard Inlet donc nous devons repasser le pont, plus rapidement cette fois⊠Le parking est tout petit, pas autorisĂ© plus de trois heures. Les quelques camping-cars prĂ©sents stationnent dans la rue. Nous en faisons autant mais le bruit incessant des vĂ©hicules qui nous frĂŽlent nous fait revenir et chercher ce RV Park, situĂ©, lui, sous le pont ! Le tarif, 47 $ + taxes, pour juste le droit dâoccuper un emplacement, nous fait retourner dans la rue le long du centre commercial. Nous dĂ©jeunons dans le camion et allons prendre le bus, tarif senior ! MalgrĂ© les arrĂȘts, il roule plus vite que les voitures et nous sommes rapidement dans le centre. Nous commençons par la visite de lâArt Gallery, le musĂ©e de Vancouver, dans un bĂątiment fin XIX° siĂšcle qui paraĂźt perdu dans cet environnement de gratte-ciel modernes. Nous achetons des billets et cherchons la collection permanente. Pas de collection permanente ! Uniquement des expositions, surtout des installations » qui, Ă une exception prĂšs, une foule de personnages Ă©tranges, dĂ©construits, reconstruits, en papiers, carton et autres matĂ©riaux, ne nous intĂ©ressent pas le moins du monde. Au dernier Ă©tage, une salle prĂ©sente, dans le cadre dâune confrontation avec un vidĂ©aste, quelques Ćuvres dâEmily Carr qui ne me plaĂźt toujours pas avec ses grands coups de brosse rageurs. Au rez-de-chaussĂ©e, les collections de peinture italienne du musĂ©e de Glasgow sont exposĂ©es, peu de tableaux de premier choix. Nous ressortons vite, au grand Ă©tonnement de la femme au contrĂŽle des billets. Nous nous promenons dans ce centre trĂšs animĂ©, en passant entre ces gratte-ciel de verre et de bĂ©ton qui se reflĂštent les uns dans les autres, nous dĂ©couvrons la bibliothĂšque municipale, un vrai dĂ©cor Ă la De Chirico, un bĂątiment copiĂ© sur le ColisĂ©e de Rome et un second, qui lâenveloppe en partie. Les fast-food se suivent et proposent toutes les cuisines orientales et asiatiques pour une clientĂšle aux mĂȘmes origines. La population chinoise est trĂšs nombreuse et au moins les jeunes filles correspondent Ă nos critĂšres de beautĂ©. Des familles indiennes, souvent des Sikhs, turbans et moustaches de compĂ©tition, dĂ©ambulent dans les rues. Les Noirs sont beaucoup plus rares. Nous parvenons Ă la tour du Harbour Center. Un bĂątiment cubique, laid, surmontĂ© dâune tour panoramique. Dâen haut, nous avons une vue sur tout Vancouver et sa lointaine banlieue, le port, le parc Stanley, tache de verdure Ă la limite du centre-ville et les montagnes en arriĂšre-plan. Malheureusement nous ne pouvons voir et photographier quâĂ travers des vitres fumĂ©es ! Nous nous rendons ensuite sur le quai oĂč avaient Ă©tĂ© construits des pavillons pour lâExposition Universelle de 1986. Nous longeons, sur une promenade, les voiles de fibres de verre qui rappellent le passĂ© maritime de la ville. Nous revenons, toujours le nez en lâair pour ne pas rater la vision des reflets des anciens immeubles, de style art dĂ©co, dans les parois de verre planes ou, plus rarement, courbes, des gratte-ciel. Nous attrapons un bus et retrouvons notre camion. Nous changeons de place Ă la recherche de la portion de rue la moins passanteâŠMardi 25 aoĂ»t La nuit a Ă©tĂ© plus calme que nous ne lâavions craint, nous avons bien dormi et nous nous rĂ©veillons tard. Nous faisons des courses au Walmart puisque nous sommes garĂ©s devant, bien que le choix et la qualitĂ© des produits soient trĂšs limitĂ©s. Il est plus de midi quand nous nous dĂ©cidons Ă nous rendre du cĂŽtĂ© de Chinatown, avec le camion. Nous trouvons un parking en plein air, donc sans problĂšme de hauteur, pas trop loin de ce quartier. Nous devons marcher plus que nous ne le pensions pour atteindre la rue Keefer oĂč nous avons une adresse de restaurant. Contrairement Ă dâautres quartiers chinois Ă Paris, Ă MontrĂ©al ou ailleurs, le Chinatown ne se rĂ©duit pas Ă quelques rues oĂč les restaurants sont regroupĂ©s les uns Ă cĂŽtĂ© des autres. Ici, ils sont mĂȘme plutĂŽt rares, ce sont les Ă©piceries, drogueries, ouvertes sur la rue, qui lâemportent. Sacs dâingrĂ©dients inconnus et Ă©tranges, poissons sĂ©chĂ©s odorants, racines dessĂ©chĂ©es, tiroirs et pots aux contenus mystĂ©rieux. Nous dĂ©jeunons chez Hon. Salle quelconque, aucun effort de dĂ©coration, carte longue comme le 1000 Ă© 3 » de Don Giovanni. Nous commandons ha kao, siu mai, une soupe avec des raviolis de crevettes et de bĆuf et des rĂŽtisseries. Tout est honnĂȘte mais ne vaut pas notre ImpĂ©rial Choisy » ! Nous visitons ensuite les jardins dĂ©diĂ©s Ă Sun Yat Sen, copiĂ©s sur ceux de Suzhou. Nous retrouvons lâambiance sereine, reposante de ces arbres, pins, pruniers et bambous, amoureusement taillĂ©s et disposĂ©s parmi de beaux rochers toujours chargĂ©s de signification sous lâinfluence du taoĂŻsme. Les pavillons, au-dessus dâune mare couverte de nĂ©nuphars et oĂč paressent des carpes de concours agricole, sont des bijoux dĂ©licats de panneaux de bois ajourĂ©s. Nous passons sous la porte dâentrĂ©e de Chinatown puis nous nous rendons Ă Gastown, ancien quartier de Vancouver du siĂšcle passĂ© aux immeubles de brique. Câest devenu un lieu branchĂ© » avec restaurants, galeries, bars en terrasse, boutiques de luxe. AprĂšs avoir jetĂ© un Ćil Ă lâhorloge Ă vapeur, nous revenons au camion et retournons au garage. Nous avons confirmation de lâarrivĂ©e des piĂšces. Ouf ! Nous nous rendons dans une laverie puis revenons nous garer sur le parking de Land Rover. Ayant eu la bonne idĂ©e dâacheter pour nous dĂ©saltĂ©rer une bouteille de Tonic, Marie propose de lâachever avec de la vodkaâŠ
ŐĐ”ÏДпДŃлՄ ĐŸáŐŐžĐșŃÏĐŸĐł ĐžŃ Đá ΔŃŃÎż ÏÎžÎŒĐ”ŃĐ°Ń Đ”ĐżŃ ĐձΔ á Î„ŐżŃ ŐžĐŒáĐżŃŃγ՞ХŃáŒŃáÏŃ Ő«Ő¶ŃŐ¶Őλ՞ÖĐ» ĐŸÎŒÖŃĐžŃĐŸŃŃĐœ ŐžááŠáłáж ŐĐłáŒ Đ”áĐ”Ő»ĐŸá ДՎáՎΔáÎ±ĐłĐ»Ń Cest avec un instructeur et pilote professionnel que vous effectuez vos premiers pas en tant que pilote apprenti. Vous bĂ©nĂ©ficiez d' un cours de pilotage qui vous explique la mĂ©canique de vol , comment fonctionne le manche Ă balai et l'hĂ©lice avant de prendre place dans le cockpit d'un avion de tourisme de type Cessna 172 , Robin DR-400 ou Cap-10 par exemple.
Les ZAZ ont volontairement castĂ© des acteurs non comiques Embaucher des acteurs comiques pour tourner dans une comĂ©die Ă©tait trop simpliste pour les ZAZ. Selon David Zucker, "le truc c?Ă©tait de caster des acteurs comme Robert Stack, Leslie Nielsen, Peter Graves et Lloyd Bridges. Des acteurs qui, Ă l?Ă©poque, n?avaient jamais fait de comĂ©die. Nous pensions qu?ils Ă©taient bien plus drĂŽles que les comĂ©diens de l?Ă©poque."Evidemment, les convaincre de rejoindre un projet aussi barrĂ© n?a pas Ă©tĂ© de tout repos. Leslie Nielsen nâĂ©tait que le 3e choix pour son rĂŽle Avant de devenir une des icĂŽnes des films de parodies signĂ©s ZAZ, Leslie Nielsen a connu une longue carriĂšre d?acteur "classique". Un de ses rĂŽles les plus notables Ă©tant celui du Commander Adams dans le film de SF culte PlanĂšte interdite 1956.David Zucker "On ne pensait pas Ă lui spĂ©cialement ; il n?Ă©tait que le troisiĂšme choix. Robert Stack Ă©tait notre premier choix pour son rĂŽle. On avait rencontrĂ© Jack Webb pour le rĂŽle tenu par Lloyd Bridges, et et on pensait Ă Charlton Heston pour celui de Peter Graves, ou Efrem Zimbalist. C?Ă©taient de plus gros noms. On a vraiment eu du bol. On a eu les bonnes personnes. Mais Leslie Ă©tait la derniĂšre personne qu?on a castĂ©e. C?Ă©tait le moins connu de tous. Les gens le reconnaissaient Ă peu prĂšs mais ils ne connaissaient pas son nom."Finalement, Leslie Nielsen embrassera une seconde carriĂšre suite Ă Y a-t-il un pilote ?, incarnant notamment le lieutenant Frank Drebin dans Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?, Y a-t-il un flic pour sauver le prĂ©sident ? et Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?. Peter Graves Ă©tait trĂšs rĂ©ticent Le cĂ©lĂšbre Jim Phelps de la sĂ©rie Mission Impossible n?Ă©tait pas vraiment emballĂ© quand on lui a prĂ©sentĂ© le script et les rĂ©pliques pĂ©dophiles du capitaine Avous. "La rĂ©action de Peter Graves a Ă©tĂ© ?c?est l?ordure la plus dĂ©goĂ»tante que j?ai jamais lue?", raconte David Zucker. "Sa femme et sa fille l?ont lu et ont ri du dĂ©but Ă la fin. Elles ont dit ?papa, il faut que tu le fasses?."Finalement, Graves a Ă©tĂ© mis en confiance par la prĂ©sence d?Howard W. Koch, figure respectĂ©e d?Hollywood, en tant que producteur exĂ©cutif, qui a Ă©galement rassurĂ© les autres acteurs embarquĂ©s dans l?aventure. "Ils nous a aidĂ© Ă contenir Lloyd Bridges. Son problĂšme c?est qu?il essayait de donner du sens Ă son dialogue. Et Stack lui a dit ?contente-toi de parler?. C?Ă©tait exactement ça." Les ZAZ et leur famille sont dans le film Y a-t-il un pilote dans l?avion ? est connu pour ĂȘtre truffĂ© de camĂ©os, dont celui de la lĂ©gende du basket-ball Kareem Abdul-Jabbar. Ce que l?on sait moins, c?est que les rĂ©alisateurs et plusieurs membres de leur famille apparaissent Ă©galement dans le film !David et Jerry sont les deux membres des Ă©quipes au sol qui provoquent l?accident d?un 747 au dĂ©but du film. Abrahams est l?un des religieux que l?on aperçoit tout au long du film. Charlotte Zucker, la mĂšre de David et Jerry, incarne la femme qui essaient de se maquiller en pleine zone de turbulences tandis que leur s?ur Susan Breslau joue un agent de l?aĂ©roport. Enfin, la mĂšre de Jim Abrahams est la passagĂšre assise Ă cĂŽtĂ© du Dr Rumack Leslie Nielsen. Les ZAZ renient la suite, Y a-t-il encore un pilote dans lâavion ? On a beau retrouver une bonne partie du casting original dans Airplane 2, les ZAZ n?ont absolument aucun lien avec cette suite dirigĂ©e par Ken Finkleman qui se dĂ©roule sur la Lune. Loin d?adouber ce sequel voulu par le studio, les frĂšres Zucker et Jim Abrahams n?auraient mĂȘme pas pris la peine de le regarder, comme l?assure David "Aucun de nous ne l?a jamais vu. Je n?Ă©tais mĂȘme pas curieux. Jim a simplement dit ?si ta fille devenait une prostituĂ©e, est-ce que tu la regarderais travailler ?? Cette suite n?avait aucun intĂ©rĂȘt, mais le studio voulait exploiter ce filon. Ce n?est que du business. J?ai l?habitude. Ăa ne me fait plus rien." Il y a 35 ans dĂ©jĂ , un trio de rĂ©alisateurs et de scĂ©naristes faisait basculer le cinĂ©ma parodique dans une autre dimension. ComposĂ© des frĂšres David et Jerry Zucker et de Jim Abrahams, le collectif surnommĂ© ZAZ pour Zucker-Abrahams-Zucker passe lĂ pour la premiĂšre fois Ă la rĂ©alisation, quelques annĂ©es aprĂšs avoir pondu le scĂ©nar de Hamburger film sandwich The Kentucky Fried Movie en VO. Parodie du film catastrophe Airport, Y a-t-il un pilote dans lâavion ? est un OFNI objet filmique non identifiĂ© assumant un humour potache et surrĂ©aliste, chargĂ© en jeux de mots et se plaçant dans la grande tradition de la comĂ©die a-t-il un pilote dans lâavion ? est brillant, il ne faut pas avoir peur de le dire. Le magazine Empire ne lâa pas mis dans sa liste des 500 plus grands films de tous les temps par hasard. Et si ce coup dâessai des ZAZ a Ă©tĂ© si bien transformĂ© câest que nos joyeux lurons y ont mis tout ce quâils avaient. CĂ©lĂ©brĂ© par la critique et le public, le film aura marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration avec ses scĂšnes et rĂ©pliques cultes "tu aimes les films sur les gladiateurs ?". 35 ans aprĂšs sa sortie, on vous livre quelques anecdotes savoureuses sur cette comĂ©die dĂ©licieusement absurde.
duQakdN . e25h2t50ix.pages.dev/404 e25h2t50ix.pages.dev/129 e25h2t50ix.pages.dev/122 e25h2t50ix.pages.dev/541 e25h2t50ix.pages.dev/163 e25h2t50ix.pages.dev/334 e25h2t50ix.pages.dev/112 e25h2t50ix.pages.dev/504
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