Avecle confinement et la fermeture des Ă©coles, les sĂ©ances de catĂ©chĂšse ont dĂ» ĂȘtre suspendues. De mĂȘme que les enseignants ont mis en place l’enseignement par internet, les catĂ©chistes ont proposĂ© aux enfants et Ă  leurs familles la continuitĂ© de la catĂ©chĂšse via des sites internet (essentiellement celui du diocĂšse avec le ressourcement spirituel hebdomadaire, celui
Achetez cet articleCatéchisme en images. Achetez cet article issu de nos LivresCatéchisme en images. R320174863 Caractéristiques détaillées Référence R320174863 Classement Dewey 268 Fiche créée le 03/05/2022 Description Maison de la bonne presse. 1908. In-4. Broché. Eta... Plus d'informations. Commander ce produit Description du produit Catéchisme en images. par Collectif Maison de la bonne presse. 1908. In-4. Broché. Etat d'usage, Plats abßmés, Dos abßmé, Quelques rousseurs. Environ 120 pages - nombreuses gravures en noir et blanc dans le texte - petite annotation sur la page de titre - rousseurs et déchirures sur les plats - renfort papier sur le dos et les coiffes - papier jauni.. . . . Classification Dewey 268-Catéchisme Informations Supplémentaires 70 gravures en noir avec l'explication de chaque tableau en regard. Classification Dewey 268-Catéchisme Vos derniers articles vus L'historique de vos consultations a été effacé. Souhaitez vous continuer à sauvegarder vos consultations ? Lesmeilleures offres pour Catéchisme en images maison de la bonne presse sont sur eBay Comparez les prix et les spécificités des produits neufs et d'occasion Pleins d'articles en Numéro d'inventaire Editeur Maison de la bonne Presse, 5 rue Bayard Paris Collection catéchisme en images ; n°40 Description chromolithographie, support carton, bordure en couleur, oeillets de suspension et angles entoilés Mesures hauteur 726 mm ; largeur 522 mm Notes série incomplÚte illustrant en grand format l'ouvrage Catéchisme en images, 1908v. Est indiqué en bas ce commandement ordonne de pardonner à ses ennemis et de leur faire du bien, etc... Langue FrançaisMention d'illustrationill. en coul. Imageset coloriages: églises, icÎnes, peintures. (IcÎnes de Marie, La Sainte Famille, Jésus en priÚre, La croix, la Transfiguration, le fils prodigue, l'Ascension, l'Annonciation, vie de Jésus, la croix et la CÚne) Si les images ci-dessus ne suffisent
Recherches pĂ©dagogiques et textes officiels sur le catĂ©chisme Sommaire Recherches pĂ©dagogiques et audiovisuel sur le catĂ©chisme Textes officiels de l’Église Bibliographie, sites internet, documents pour la catĂ©chĂšse Recherches pĂ©dagogiques et audiovisuel sur le catĂ©chisme Association CatĂ©chĂ©tique Nationale pour l’Audio Visuel ACNAV Service audiovisuel du diocĂšse de Lille Lire la bible avec les enfants Site d’évangĂ©lisation pour enfant Maison Arc-en-ciel KTO tĂ©lĂ©vision catholique - Émission hebdomadaire de catĂ©chisme pour les enfants de 7 Ă  11 ans l’émission mille questions Ă  la foi CatĂ©chĂšse biblique symbolique Images bibliques Ă  tĂ©lĂ©charger Textes officiels de l’Église CongrĂ©gation pontificale pour le clergĂ© "Directoire gĂ©nĂ©ral pour la catĂ©chĂšse" 15-08-97 PrĂ©sentation du texte national pour l’orientation de la catĂ©chĂšse en France Ce Texte national rĂ©pond Ă  la recommandation faite par le Directoire GĂ©nĂ©ral pour la CatĂ©chĂšse Rome, 1997 de prĂ©voir une mise en oeuvre adaptĂ©e des normes universelles Ă  la situation particuliĂšre de chaque pays. Jean Paul II, Exhortation apostolique sur la catĂ©chĂšse en notre temps 16-10-79 CatĂ©chisme pour adultes des Ă©vĂȘques de France 1991 CatĂ©chisme de l’Église catholique 1992 Code de droit canonique de 1983 sur le catĂ©chisme canons 773-780 Bibliographie, sites internet, documents pour la catĂ©chĂšse 1. Livres Voici une bibliographie mise Ă  jour des livres disponibles pour l’éveil la foi 2. Sites pour les enfants de l’éveil Ă  la foi Eveil Ă  la foi DiocĂšse de Paris, avec des propositions de cĂ©lĂ©bration suivant le temps liturgique. DiocĂšse de Lyon des propositions de l’éveil Ă  la foi des enfants jeux, cĂ©lĂ©brations, livres,vidĂ©os DiocĂšse de l’Essonne, secteur de Limours Fiches en famille Theobule site des dominicains de Retraite dans la ville , des contes, jeux, questions Bricolages et jeux CatĂ© ouest IdĂ©es-catĂ© Acnav TĂ©lĂ© Acnav une minute de bricolage Le site de Bayard jeux en ligne Poser des questions et dĂ©couvrir ensemble Curieux de Dieu Pour trouver l’histoire de son saint Patron Maison arc en ciel http//maisonarcenciel-catholique-y... Raconter Chacune raconte Association de conteurs les Ă©couter, les contacter, se former. Sur l’Avent et les histoires d’un petit Ăąne playmobil 3. Sites internet pour les enfants de 8-11 ans Fiches en famille Theobule site des dominicains de Retraite dans la ville , des contes, jeux, questions Bricolages et jeux CatĂ© ouest IdĂ©es-catĂ© Acnav TĂ©lĂ© Acnav une minute de bricolage Le site de Bayard jeux en ligne Poser des questions et dĂ©couvrir ensemble Curieux de Dieu Pour trouver l’histoire de son saint Patron Maison arc en ciel http//maisonarcenciel-catholique-y... Raconter Chacune raconte Association de conteurs les Ă©couter, les contacter, se former. 4. VidĂ©os sur la catĂ©chĂšse Les enjeux du catĂ©chisme Le rĂŽle des parents
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Description CatĂ©chisme en images, Maison de la Bonne Presse, 1908, brochĂ© couverture Ă©diteur, format in-folio, 70 gravures en noir, avec l'explication de chaque tableau en tableaux sont la rĂ©duction des 70 chromolithographies du Grand CatĂ©chisme en Images de fut conçu pour rĂ©pondre Ă  un dĂ©sir pĂ©dagogique populaire de l’Église catholique envers les enfants, mais aussi les adultes, en France et dans les pays de mission. En lire plus Commentaires sur l'Ă©tat Etat d'usage, reliure aux coins rognĂ©s, et dĂ©fraĂźchie, dos toilĂ© avec quelques dĂ©chirures, pages jaunies, cahier dĂ©collĂ© Ce vendeur utilise uniquement des emballages de rĂ©cupĂ©ration Etat État correct Auteur Collectif Editions Maison de la bonne presse AnnĂ©e 1908 Reliure BrochĂ© À propos de la boutique BROC EN LIGNE FRONTIGNAN 122 avenue de la MĂ©diterrannĂ©e 34110 FRONTIGNAN Bienvenue sur notre site de vente en ligne BROC EN LIGNE FRONTIGNAN C’est dĂ©sormais ENI, compagne, et Bernadette, bĂ©nĂ©vole, qui vous accueillent sur notre site de vente solidaire. Mais d’autres ... [Lire la suite] Les Garanties Label EmmaĂŒs Paiement sĂ©curisĂ© Label EmmaĂŒs vous procure une expĂ©rience d’achat en ligne sĂ©curisĂ©e grĂące Ă  la technologie Hipay et aux protocoles 3D Secure et SSL. Satisfait ou remboursĂ© Nous nous engageons Ă  vous rembourser tout objet qui ne vous satisferait pas dans un dĂ©lai de 14 jours Ă  compter de la rĂ©ception de votre commande. Ça va vous plaire Voici une sĂ©lection de produits similaires CatĂ©chisme en images, Maison de la Bonne Presse, 1908 est dans votre panier !
Catéchismeen images. COLLECTIF. Published by MAISON DE LA BONNE PRESSE. Condition: bon Hardcover. Save for Later. From Le-Livre (SABLONS, France) AbeBooks Seller Since December
Informations EAN13 2000057411512 Éditeur Maison de la Bonne Presse Maison de la Bonne Presse Trouvez les offres des librairies les plus proches Offres Vendu par Librairie Le DescriptionRO20024731 1908. In-4. CartonnĂ©. Bon Ă©tat, TĂąchĂ©e, Dos abĂźmĂ©, IntĂ©rieur frais. 66 p. gravures en noir et blanc hors texte, rĂ©duction de chromolithographies.. . . . Classification Dewey 268-CatĂ©chisme État de l'exemplaireBon Ă©tat, TĂąchĂ©e, Dos abĂźmĂ©, IntĂ©rieur frais FormatIn-4 ReliureCartonnĂ© Occasion Commentaires CatĂ©chismede l'Ă©glise catholique en bref et en images - Collectif by Collectif and a great selection of related books, art and collectibles available now at AbeBooks.com. Skip to main content. abebooks.com. Search. Sign On My Account Basket Help. Menu. Search. My Account My Purchases Advanced Search Browse Collections Rare Books Art & Collectibles Textbooks Le sermon du pape prononcĂ© le 24 dĂ©cembre Ă  l’occasion de la messe de minuit fait couler beaucoup d’encre. Chacun y va de sa petite exĂ©gĂšse, y compris Boulevard Voltaire. Normal. Nous passons donc maintenant Ă  l’étape suivante, c’est-Ă -dire Ă  celle des commentaires des commentaires. Une revue de presse, soigneusement sĂ©lectionnĂ©e et parue mardi matin dans L’Obs, intitulĂ©e "Migrants “Le pape François dit avec courage ce que d’autres n’osent pas dire”" - reprenant ainsi le titre du papier d’un journal local, La Presse de la Manche -, nous en donne l’occasion. Notons, du reste, que L’Obs se garde bien de nous dĂ©voiler qui sont ces "autres [qui] n’osent pas dire"
 Peut-ĂȘtre espĂšre-t-il nous faire croire qu’une sorte de majoritĂ© silencieuse se cacherait dans les catacombes, comme persĂ©cutĂ©e par une pensĂ©e dominante acquise aux thĂšses identitaires. Cet article-revue de presse s’accompagne d’un sous-titre "Les Ă©ditorialistes approuvent le “cri” du pape sur les migrants mais craignent la surditĂ© des croyants." RĂ©vĂ©lateur, cet emploi du pronom dĂ©fini "Les" ! Ce n’est pas Des », La plupart des », La majoritĂ© des » et encore moins Quelques » Ă©ditorialistes mais "Les" Ă©ditorialistes, donc Tous » les Ă©ditorialistes. Et d’ajouter "La presse applaudit." Question la presse, quelle presse ? Faute de place, nous ne pourrons pas commenter tous les articles retenus en toute objectivitĂ© par L’Obs. Mais certains mĂ©ritent qu’on s’y arrĂȘte. Dans L’HumanitĂ© - "en phase avec le souverain pontife", souligne L’Obs -, le journaliste Patrick Apel-Muller Ă©crit "L’HumanitĂ© et ses lecteurs se sentent plus proches de l’homĂ©lie du pape François que des circulaires du ministre de l’IntĂ©rieur
" L’HumanitĂ© se serait donc convertie au catholicisme et possĂ©derait le don de lire dans les pensĂ©es et les cƓurs de son lectorat. Sud-Ouest est devenu une sorte de magistĂšre, par le truchement de son Ă©ditorialiste Yves HartĂ©, pour faire bref papal !, un catĂ©chisme quotidien rĂ©gional en estimant carrĂ©ment que "ce qu’il [le pape] dit est l’essence mĂȘme d’un discours que nĂ©gligent nombre de chrĂ©tiens". Pierre FrĂ©hel, dans Le RĂ©publicain lorrain, Ă©crit "Le pape François a cĂ©lĂ©brĂ© la nativitĂ© du Christ en rappelant opportunĂ©ment que JĂ©sus, Marie et Joseph Ă©taient des migrants." OpportunĂ©ment » ? Question de point de vue. Est-ce bien opportun, en effet, d’assimiler celui qui va se faire recenser dans la ville oĂč il a ses racines Ă  un migrant ? Car c’est cela, le contexte historique de NoĂ«l. Avec des assimilations si "opportunes", demain, celui qui ira faire refaire sa carte d’identitĂ© ou son passeport deviendra, le temps de son dĂ©placement entre son domicile et la prĂ©fecture, un sans-papiers
 Tous migrants, tous sans-papiers ! Et l’éditorialiste du RĂ©publicain lorrain d’ajouter "pas certain pour autant que le devoir de charitĂ© et d’hospitalitĂ© recommandĂ© par le pape soit entendu par tous les catholiques ou du moins par tous ceux qui se dĂ©finissent ainsi". On apprĂ©ciera, Ă©videmment, le coup de griffe final. On attend les heures de permanence au confessionnal de l’abbĂ© du RĂ©publicain lorrain. Dans cette revue de presse succincte, L’Obs n’oublie pas de mentionner Le Figaro, histoire de s’offrir un petit tour dans les Ă©tages nobles et cossus de la bonne conscience et du conformisme. Et d’évoquer le "cri" du pape, selon l’éditorialiste Étienne de Montety. TrĂšs curieusement, L’Obs ne fait pas mention de cette question posĂ©e justement par Le Figaro Ă  ses lecteurs le 25 dĂ©cembre aprĂšs-midi "Approuvez-vous l’appel du pape François Ă  plus d’“hospitalitĂ©â€ envers les migrants ?" À l’heure oĂč je mets le point final Ă  ce papier, lecteurs ont rĂ©pondu Ă  cette question qui fĂąche. 72 % ont dit Non ». Lavie nouvelle – la vie humaine -, plongĂ©e dans la tension entre son origine « Ă  l’image et Ă  la ressemblance » de Dieu et la fragilitĂ© de sa condition mortelle, reprĂ©sente une nouveautĂ© Ă  dĂ©couvrir. Elle nĂ©cessite un long temps d’initiation, oĂč le soutien mutuel entre les gĂ©nĂ©rations est indispensable, afin de dĂ©crypter les expĂ©riences et d’affronter les Ă©nigmes de
RĂ©sumĂ© Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ© Le Fascinateur and La Bonne Presse » Catholic Media for Francophone Publics. Through a study of La Bonne Presse » and its magazine Le Fascinateur 1903-1938, this paper sheds light on an unfamiliar aspect of France and Quebec's intertwining cinematic traditions. Important questions are raised regarding Catholic cinema and the relationship between the Catholic Church and film. La Bonne Presse » participated actively in production prints, magic lantern slides, films, marketing and even in the manufacturing of equipment. All these activities faced competition from secular groups in France who were equally involved in the film industry. The beliefs held by La Bonne Presse », as well as its productions, also existed in Quebec, where the Catholic Church was concerned with overpowering the Free Masons. As a result, Le Bon CinĂ©ma National » was founded in 1907. This company focused on the diffusion of moral or religious films, frequently distributing exactly the same programs as La Bonne Presse ». Certain individuals demanded even stricter censorship. This paper demonstrates that within their cinematic histories, France and Quebec do indeed share a common destiny and parallel de page Texte intĂ©gral 1Toutes les Ă©glises, et particuliĂšrement l'Église catholique, ont connu des relations variables avec les diffĂ©rents mĂ©dias populaires. Certaines ont cru bon de n'intervenir qu'en prĂŽnant leur censure ou leur contrĂŽle, d'autres ont choisi une attitude plus active. Dans le cadre d'une recherche menĂ©e sur les discours des revues de cinĂ©ma avant les annĂ©es vingt1, je me suis intĂ©ressĂ© au cas de la Bonne Presse et de sa revue Le Fascinateur dont on retrouve au QuĂ©bec plusieurs traces matĂ©rielles. Je voulais examiner les liens qui unissent la France et le QuĂ©bec, sur le terrain des mĂ©dias catholiques et plus particuliĂšrement du cinĂ©ma en Ă©tudiant le cas d'un pĂ©riodique et d'un Ă©tablissement français qui ont exercĂ© une certaine influence au QuĂ©bec. Mais d'abord, prĂ©cisons un peu le contexte de leur Ă©mergence. 2Au XIXe siĂšcle en France, l'Église catholique fait face Ă  une opposition musclĂ©e, pour ne pas dire une hostilitĂ© rĂ©elle, de la part des forces laĂŻques qui revendiquent la sĂ©paration dĂ© l'Église et de l'État et veulent circonscrire celle-lĂ  au seul terrain qui lui soit spĂ©cifique la religion, la paroisse. Un de leurs animateurs, Jean MacĂ©, croit que la mission de l'instruction publique est d'instruire le peuple pour qu'il puisse choisir ses reprĂ©sentants avec discernement. Pour dĂ©fendre leurs idĂ©es, certains laĂŻcs, sous la direction de cet Ă©ducateur du peuple, se dotent en 1866 d'une institution, la Ligue de l'enseignement dont le but sera bientĂŽt l'instauration d'un systĂšme scolaire gratuit, obligatoire et laĂŻc, ou comme le dit son historien Elle est nĂ©e de la volontĂ© de rĂ©publicains de permettre Ă  tous d'accĂ©der Ă  l'Ă©ducation et Ă  la culture, dans le but d'exercer pleinement leur citoyennetĂ© et d'Ă©tablir durablement une sociĂ©tĂ© plus juste, plus libre, plus 3Pour rejoindre les plus larges couches de la population, la Ligue met sur pied des confĂ©rences populaires qui veulent plutĂŽt enseigner par les yeux et ont recours aux projections lumineuses. 4De leur cĂŽtĂ©, des catholiques, Ă  l'instigation des Augustins de l'Assomption, ou Assomptionnistes, fondent peu aprĂšs la dĂ©faite de 1870 la Bonne Presse, une entreprise de presse catholique qui devient trĂšs vite le chef de file français de la propagande de l'Église3. Cette congrĂ©gation, qui dĂ©ploie ses activitĂ©s sur le front des pĂšlerinages, a foi dans la puissance de la presse pour l'apostolat catholique et populaire et va se doter d'un empire de presse pour informer, guider et mĂȘme convertir les gens et les consciences. Je ne dĂ©taillerai pas toutes leurs publications. Mentionnons le lancement, en 1883, du journal La Croix. L'entreprise croit en la puissance des images et dote son imprimerie d'un dĂ©partement de l'Imagerie dont la plus grande rĂ©ussite est l'Ă©dition en 1894 du Grand CatĂ©chisme, une publication de 70 chromolithographies dont le succĂšs est Ă©norme et qui sera Ă©galement diffusĂ© au QuĂ©bec. Mais tout ce qui s'appelle imagerie imprimĂ©e impose une consommation individuelle et limite l'intervention pastorale. C'est pourquoi la Bonne Presse songe bientĂŽt Ă  avoir elle aussi recours aux projections lumineuses, comme leurs opposants de la Ligue d'enseignement4. Or il existe, parmi le personnel de la Bonne Presse, un individu compĂ©tent en optique, Coissac, Ă  qui on va confier la mise sur pied et la direction du Service des projections lumineuses. La premiĂšre rĂ©alisation du Service sera l'impression sur plaques de verre des 70 tableaux du Grand CatĂ©chisme afin qu'ils puissent ĂȘtre projetĂ©s. Le catalogue des vues fixes se dĂ©veloppe rapidement. La Bonne Presse construit aussi des lanternes de projection, certaines simples, d'autres plus perfectionnĂ©es qui permettent les fondus enchaĂźnĂ©s et autres effets esthĂ©tiques. 5Il faut rappeler que les confĂ©rences avec projection Ă©taient trĂšs populaires au XIXe siĂšcle. En France, au milieu de ce siĂšcle, l'abbĂ© Moigno s'avĂšre un pionnier de l'enseignement par l'image quasiment jusqu'Ă  sa mort en 1884; en tant que prĂȘtre, Ă©videmment, il va prĂŽner le retour Ă  la foi par ses splendeurs », selon la formulation du sous-titre d'un texte qu'il fait paraĂźtre en 1880. La Ligue de l'enseignement va poursuivre cette tradition projectionniste dans les Ă©coles rĂ©publicaines et les campagnes tandis que la Bonne Presse va plutĂŽt viser des buts spirituels il s'agit de faire prendre aux projections leur part dans les splendeurs du culte. Celle-ci se constitue d'ailleurs trĂšs vite un imposant catalogue, une encyclopĂ©die visuelle devrait-on dire, composĂ© en 1903 de quelque 12 000 clichĂ©s en noir et en couleurs sur verre. Elle offre aussi des projecteurs pour passer ces vues, dont le modĂšle Le Bayard5. La seule annĂ©e 1900-1901, la revue Les ConfĂ©rences — qui prĂ©cĂšde en quelque sorte Le Fascinateur — fournit le texte de dix-sept nouvelles confĂ©rences avec projections. L'Ă©tablissement rĂ©pond Ă  des milliers de commandes chaque annĂ©e, mĂȘme en provenance du Canada oĂč on retrouvera ses plaques par milliers. 6L'apparition du cinĂ©ma en 1895 va bientĂŽt inciter la Bonne Presse Ă  s'aventurer dans cette voie nouvelle. Car si l'image fixe et noire est dĂ©jĂ  attrayante et fascinante, on peut espĂ©rer que les images vivantes, inconnues aux gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, laissent une plus forte impression et fixent dans la mĂ©moire le message Ă  transmettre. Elle lance en 1897 un premier projecteur au standard 35 mm Edison elle aurait pu adopter le standard LumiĂšre qu'elle nomme l'Immortel, non pas en rĂ©fĂ©rence Ă  Dieu mais en cette croyance que le cinĂ©ma rĂ©ussit Ă  immortaliser le mouvement, donc la vie. La Bonne Presse a donc sous la main deux types d'appareil pour lesquels elle doit produire du matĂ©riel, autrement dit des plaques et des films. Elle travaille aussi Ă  dĂ©velopper son rĂ©seau de distribution afin d'implanter partout des cellules d'intervention catholique. Pour faciliter leur travail, elle lance en 1903 un nouveau modĂšle Immortel qui permet Ă  la fois de projeter des films et, par glissement latĂ©ral de la lanterne, des plaques de verre6. Coissac va d'ailleurs par la suite publier plusieurs ouvrages sur la projection7. Mais la Bonne Presse lance surtout une revue de cinĂ©ma qui Ă©claire aussi bien sur les aspects techniques de la projection qu'elle dĂ©bat du contenu des oeuvres et se penche sur le phĂ©nomĂšne du cinĂ©ma dans son ensemble. Ce mensuel qui se qualifie organe des rĂ©crĂ©ations instructives de la Bonne Presse » paraĂźt en janvier 1903. Il se nomme Le Fascinateur parce qu'il vise Ă  fasciner pieusement le fidĂšle et qu'il se veut l'organe des rĂ©crĂ©ations instructives. PrĂ©cisons Ă©galement que dans sa volontĂ© de toucher tous les mĂ©dias de masse, la Bonne Presse se dote d'un dĂ©partement phonographique qui Ă©dite des cylindres musicaux et met sur le marchĂ© des phonographes qui ont nom de BoĂźte aux secrets ». On constate donc que l'Ă©tablissement dispose d'une imposante assise technique et propagandiste. 7Pour atteindre ses objectifs apostoliques, la Bonne Presse s'appuie sur les quatre-vingt-trois diocĂšses que compte alors la France qui, au mĂȘme moment, vit la sĂ©paration de l'Église et de l'État, le concordat napolĂ©onien Ă©tant aboli en 1905. Mais il ne faut pas croire que les choses vont de soi car si les laĂŻcs se lancent dans l'enthousiasme dans l'aventure des vues fixes et animĂ©es, certains catholiques se montrent suspicieux de ces moyens modernes tout comme ils dĂ©noncent le cinĂ©ma dans son ensemble et son influence dite nĂ©faste. Le Fascinateur va donc Ă©galement servir Ă  faire porter la lutte idĂ©ologique au sein de l'appareil catholique. Tous ne sont pas d'accord Ă  ce que la catĂ©chĂšse passe par la projection lumineuse, non plus que la prĂ©dication. Plusieurs prĂȘtres se montrent hostiles aux sermons lumineux » qui pourtant connaissent un succĂšs apprĂ©ciable. MĂȘme si, en dĂ©finitive, l'autorisation de procĂ©der provient de l'Ă©vĂȘque, le directeur de la Bonne Presse, Paul FĂ©ron-Vrau et Michel Coissac se rendront deux fois au Vatican presenter leur spectacle de vues fixes et animĂ©es afin d'obtenir l'approbation officielle du pape pour leurs activitĂ©s. Pourtant, le 10 dĂ©cembre 1912, la SacrĂ©e CongrĂ©gation Consistoriale interdira les projections fixes et animĂ©es dans les Ă©glises, lieux consacrĂ©s qui ne doivent pas ĂȘtre dĂ©tournĂ©s de leurs fins de priĂšre, mĂȘme par des vues pieuses et honnĂȘtes, ce qui entraĂźnera, on s'en doute, un net recul des activitĂ©s de la Bonne Presse8. Leur cĂ©lĂšbre congrĂšs annuel est ramenĂ© Ă  une seule journĂ©e en 1913 et n'a pas lieu en 1914. Il faut dire que la guerre est lĂ . Les prĂȘtres et les laĂŻcs catholiques vont continuer d'utiliser la projection, mais dans leurs activitĂ©s pastorales qui se dĂ©roulent Ă  l’extĂ©rieur des Ă©glises. 8Un des premiers films tournĂ©s par la Bonne Presse date de 1897. Il s'agit de La Passion9. On y combine prises de vues fixes et animĂ©es pour ce qui sera le premier carĂȘme lumineux ». Au fil des ans, les Ɠuvres de ce genre s'enlignent, toujours sous le mode mixte. Le Fascinateur d'octobre 1903 mentionne notamment Jeanne d'Arc et Le PĂšlerinage Ă  Lourdes, tous deux rĂ©alisĂ©s par l'abbĂ© Jacques de FauchĂ©cour. Dans le cas de Jeanne d'Arc, on utilise les projections mixtes pour qu'elles alternent selon les besoins du rĂ©cit. Ces Ɠuvres trĂšs statiques, trĂšs illustratives et trĂšs didactiques, sont projetĂ©es sur un fond sonore et commentĂ©es par un prĂ©dicateur qu'on pourrait appeler bonimenteur en d'autres occasions. Durant ces sĂ©ances-sermons, le prĂ©dicateur passe son message durant les vues fixes de nature sĂ©rieuses et pĂ©dagogiques, tandis que la projection animĂ©e sert plutĂŽt Ă  dĂ©tendre le contexte et Ă  rendre plus vivant le message. Il faut rappeler que les vues fixes coĂ»tant moins cher que les vues animĂ©es, mĂȘme en couleurs, la Bonne Presse est tentĂ©e d'avoir surtout recours aux premiĂšres. Si Jeanne d'Arc est une Ɠuvre mise en scĂšne, Le PĂšlerinage alterne un vĂ©ritable pĂšlerinage filmĂ© Ă  Lourdes avec l'Ă©vocation de la vie de Bernadette Soubirous. 9Outre son action sur le terrain de la production d'Ɠuvres religieuses, Le Fascinateur va combattre pour l'avĂšnement d'un cinĂ©ma moral ou pour rendre moral, selon les critĂšres catholiques, les oeuvres cinĂ©matographiques et les lieux oĂč on les prĂ©sente. La revue sera d'ailleurs rejointe sur ce terrain par le CinĂ©-Phono-Gazette, un pĂ©riodique dirigĂ© par Edmond BenoĂźt-LĂ©vy10, pourtant ci-devant membre de la Ligue de l'enseignement. Un de leurs ennemis communs sera le cinĂ©ma ambulant qui va de village en village et dĂ©tourne les gens, qui sont souvent aussi des fidĂšles, de l'enseignement religieux et de la prĂ©dication en chaire. Et un de leur terrain d'entente sera la nĂ©cessitĂ© d'une censure qui garantisse la qualitĂ© et la teneur morale des Ɠuvres. Il faut rappeler que la Bonne Presse et la Ligue se rejoignent sur le terrain du cinĂ©ma, celui de la projection de vues fixes dĂ©clinant rapidement et devenant presque dĂ©passĂ© en 1910. Le public ne suit plus ces diaporamas bonimentĂ©s, mĂȘme si on essaie de les rendre attirants par le recours Ă  des vues en couleurs, alors que les vues animĂ©es sont Ă  sa portĂ©e en salles, sur les terrains de foire et mĂȘme dans les lieux de culte. Curieusement la Bonne Presse croit toujours aux vertus des projections mixtes car elle sort en 1913 un projecteur, le Solus, qui permet l'arrĂȘt sur image, autrement dit la transformation sans danger de l'image 35 mm animĂ©e en vue fixe. En outre, les deux organismes essaieront de trouver un terrain d'entente dans la dĂ©fense du cinĂ©ma Ă©ducateur. C'est pourquoi la Ligue consacrera un rĂ©el effort Ă  percer les milieux de l'enseignement en fournissant aux instituteurs une variĂ©tĂ© de films convenant Ă  leur besoin, en les complĂ©tant de feuillets explicatifs qui alimentent l'intervention du professeur ou de tout autre confĂ©rencier et en leur suggĂ©rant des films rĂ©crĂ©atifs d'une moralitĂ© parfaite. 10C'est en 1909 que la question de la production cinĂ©matographique commence Ă  se poser vĂ©ritablement. On demande des films expressĂ©ment religieux. Le Fascinateur annonce l'Ă©tablissement d'un atelier pour la prise de vues. En septembre, Coissac se prononce pour la crĂ©ation de films vraiment moralisateurs et franchement et historiquement religieux11. La Bonne Presse veut se doter d'un vaste rĂ©pertoire qui imposerait sa loi aux autres productions en les contraignant Ă  la vĂ©ritĂ© morale, historique et religieuse. Les premiers sujets portent sur la Passion de Notre Seigneur, les apparitions de Lourdes et la Passion avec Marie de l'Isle. Comme l'Ă©crit Coissac en septembre 1910 Il y a urgence d'Ă©clairer le goĂ»t du public, Ă  l'assainir, Ă  limiter le choix des sujets. Le cinĂ©matographe doit devenir un instrument d'Ă©ducation et d'instruction, une rĂ©crĂ©ation Ă  la vue de l'Art, de la joie et de l'honnĂȘtetĂ©. 11MalgrĂ© ces belles intentions, le film catholique ne rĂ©ussit pas Ă  sortir du cercle des mouvements diocĂ©sains et des projectionnistes catholiques. Il ne s'impose pas lĂ  oĂč le vaste public va Ă  la rencontre du cinĂ©ma. Dans Le Fascinateur mars 1912, Coissac va mĂȘme en appeler Ă  la moralisation du cinĂ©ma et plaide pour un plus grand engagement des catholiques Ă  l'Ă©gard du cinĂ©ma, dans toute sa diversitĂ©. Sinon ce seront les laĂŻcs qui vont mener une offensive en faveur du cinĂ©ma Ă©ducateur. Plusieurs annĂ©es plus tard, en 1927, le directeur de la Bonne Presse s'exclamera dans La Croix 25-12 Comme le bon journal, le bon cinĂ©ma va servir Ă  sauver les Ăąmes. Il s'agit du rĂšgne de Dieu, il s'agit de la lutte contre le mauvais cinĂ©ma. » Et de plaider pour la crĂ©ation de lieux de projection catholiques qui seront la distraction saine, l'Ă©ducateur complet et souvent le moyen efficace du salut de l'Ăąme. 12La Bonne Presse se lance dĂšs 1920 dans la location de beaux et bons films » —en fait des films qui datent un peu et dont elle obtient les droits pour presque rien — dont te Fascinateur assure la promotion Une histoire de brigands, E. B. Donatien, 1920. Elle Ă©dite aussi un catalogue. Les mĂ©lodrames patriotiques MĂšres françaises – Jacques Mercanton, 1915, Pour la France les films qui glorifient la tradition, la sociĂ©tĂ© d'antan et proposent une image nĂ©gative du modernisme Mon village — Pinchon, 1920, Un drame au pays breton, Ramuntcho — Jacques de Baroncelli, 1919, les films historiques italiens et les pĂ©plums Spartacus — Ernest Pasquali, 1911, Le Sac de Rome jouissent particuliĂšrement de ses faveurs. Leur grand succĂšs demeure La Passion de Notre Seigneur JĂ©sus Christ qu'on distribue en couleurs et en noir et blanc. Fait particulier, ces films ne sont pas seulement visionnĂ©s par le service de distribution de la Bonne Presse mais aussi censurĂ©s et remaniĂ©s par plusieurs ecclĂ©siastiques qualifiĂ©s qui veillent attentivement Ă  la qualitĂ© morale du film » Le Fascinateur n° 157, juin 1921 Ă©pargnant Ă  leur clientĂšle des surprises dĂ©sagrĂ©ables et la dĂ©pense d'une projection prĂ©paratoire. En quoi consiste cette censure ? L'abbĂ© HonorĂ©12 le prĂ©cise dans son rapport de 1921 Travail laborieux, dĂ©licat et souvent trĂšs compliquĂ©. Ce sont des titres, des sous-titres Ă  supprimer, d'autres Ă  modifier, des images et mĂȘme des scĂšnes entiĂšres Ă  couper, tout en ayant soin de ne rien enlever Ă  l'intĂ©rĂȘt du film ». Le Fascinateur n° 161, 1er octobre 1921. MĂȘme au dĂ©but des annĂ©es trente, lorsque la Bonne Presse entreprend couci-couça le virage du sonore, ce seront des films analogues qu'elle inclura dans son catalogue Les Croix de bois, Raymond Bernard ; Golgotha, Julien Duvivier ; L'Appel du silence, LĂ©on Poirier. 13La gĂ©nĂ©ralisation du cinĂ©ma sonore Ă  partir de 1930 va bouleverser de fond en comble les plans et les pratiques catholiques. L'effort important qui avait Ă©tĂ© consenti au cours des trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes ne peut ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© pour remplacer ces appareils muets par des appareils sonores beaucoup plus dispendieux. Ayant mal Ă©valuĂ© dĂšs 1928 l'impact du sonore, la Bonne Presse continue quelques annĂ©es plus tard Ă  croire en l'avenir du muet en mettant au point des dispositifs de sonorisation musicale avec disques qu'elle nomme Synchrovox, Polyvox ou Patro-orchestre. Le succĂšs n'est pas au rendez-vous. Elle propose en 1931 un projecteur sonore mais n'en vend qu'un seul sur une annĂ©e. En dĂ©sespoir de cause, elle va se replier sur le PathĂ©-Baby, un format 9,5 mm mais cependant toujours muet ou sur le PathĂ© rural, de format 17,5 mm. Ce ne sera qu'en 1934 que la Bonne Presse va proposer aux propriĂ©taires de projecteurs muets des lecteurs de son sĂ©parĂ©s adaptables Ă  leur appareil Ă  un prix abordable. Mais plusieurs utilisateurs, qui choisissent les projections non pour distraire mais pour instruire, vont prĂ©fĂ©rer abandonner les projections animĂ©es pour retourner aux confĂ©rences illustrĂ©es qui leur permettent de mieux toucher les cƓurs et les esprits de leurs ouailles. À un point tel qu'en 1938, on lance un nouveau catĂ©chisme en images. C'est Ă  cette date que Le Fascinateur va cesser de paraĂźtre. 14Mais revenons un peu arriĂšre. Le Fascinateur ne fait pas qu'appuyer la diffusion de beaux et bons films par la Bonne Presse mais exige la prĂ©sentation de telle sorte de films sur les Boulevards. Mieux il appelle Ă  la mise sur pied d'une production catholique pour diffusion dans les salles rĂ©guliĂšres. C'est ainsi que la Bonne Presse va coproduire les films de la sociĂ©tĂ© Isis Film jusqu'en 1929. Certains d'entre eux sont tournĂ©s en collaboration avec l'abbĂ© Edmond Loutil mieux connu sous le nom de Pierre l'Ermite. Cet homme, Ă©galement Ă©crivain et journaliste Ă  La Croix, collabore avec la Bonne Presse, Ă©crit dans Le Fascinateur et influe sur sa pratique cinĂ©matographique. Convaincu de l'importance du cinĂ©ma pour la propagande des idĂ©es auxquelles les catholiques croient, il se fait l'apĂŽtre du bon cinĂ©ma apte Ă  glorifier la famille, la patrie, Ă  promouvoir la pitiĂ© pour ceux qui souffrent, Ă  susciter le goĂ»t des voyages et l'amour du mĂ©tier. Son roman Ă  succĂšs 200 000 exemplaires Comment j'ai tuĂ© mon enfant 1921, dont le sujet est la vocation sacerdotale d'un jeune homme contrariĂ©e par sa mĂšre, va ĂȘtre adaptĂ© en 1925 par Alexandre Ryder et produit par les Établissements Louis Aubert. La mĂȘme annĂ©e Ryder tourne un autre film d'aprĂšs un scĂ©nario original de Pierre l'Ermite, La Femme aux yeux fermĂ©s produit par Isis Films Ă  qui l'on doit notamment deux films de Duvivier La TragĂ©die de Lourdes 1923, L'AbbĂ© Constantin 1925 dont Le Fascinateur dira d'ailleurs le plus grand bien. Isis enchaĂźne avec La Rose effeuillĂ©e ou Un miracle de l'Enfant JĂ©sus Georges Pallu et l'abbĂ© HonorĂ©, 1926 qui Ă©voque Ă  l'intĂ©rieur d'un mĂ©lodrame profane l'histoire de ThĂ©rĂšse de Lisieux qui est canonisĂ©e un mois avant la sortie du film. Quelques mois plus tard sort l'adaptation d'un autre roman de Pierre l'Ermite, La Grande Amie Maurice de Rieux, qui chante la terre de France et l'attachement aux valeurs du passĂ©13. Isis Films n'arrĂȘte pas en si bon chemin en produisant un autre film sur le mouvement scout dont la Bonne Presse s'assure l'exclusivitĂ© de distribution Coeurs hĂ©roĂŻques Georges Pallu, 1927. La sociĂ©tĂ© n'a pas l'exclusivitĂ© du film moral et Ă©difiant, sinon d'apostolat comme le montre le cas de la Nicae Films qui produit Le Martyre de Sainte Maxence E. B. Donatien, 1927. Dans la mĂȘme veine, la Bonne Presse va distribuer deux films italiens, Fabiola ou L'Église des catacombes et Frate Sole ou La Vie de Saint François d'Assise. Au cours des annĂ©es 1928-1929, la Bonne Presse va distribuer deux films de Jean Choux produits par Isis, La Guerre sans armes et Chacun porte sa croix 1929, auquel collabore l'abbĂ© HonorĂ© de mĂȘme qu'elle produit La Vie merveilleuse de Bernadette G. Pallu, 1929. Inutile de dire que le cinĂ©ma sonore va mettre un terme aux ambitions de la Bonne Presse de participer Ă  du cinĂ©ma religieux grand public dans la mesure oĂč cette nouvelle technologie va bouleverser toute la structure de production et de distribution et amener l'Ă©limination des joueurs qui n'ont pas les reins assez solides pour franchir le cap. L'Ă©diteur devra se rabattre sur le film d'apostolat dont la charge est confiĂ©e au pĂšre Danion. Il s'agit d'Ɠuvres pour des publics que l'on rejoint sur les lieux oĂč les catholiques sont actifs. Leur premiĂšre production, La Meilleure Part 1928 est elle aussi inspirĂ©e par Pierre l'Ermite. Mais cette production demeure confinĂ©e Ă  quelques lieux de diffusion. 15Voyons maintenant quels liens cette histoire entretient avec le QuĂ©bec. L'Ă©glise catholique de la province entretient de nombreuses relations avec la France. Sur le terrain de la Bonne Presse par exemple, non seulement ses ouvrages se retrouvent-ils dans de nombreuses bibliothĂšques publiques et des maisons d'enseignement, mais encore Ă©dite-t-elle quelques titres canadiens comme Avant les neiges 1926 ou Jeanne Mance au Canada 1937. Il arrive mĂȘme que Pierre l'Ermite, qui est leur auteur Ă  succĂšs et qu'on a proposĂ© dans les collĂšges jusqu'aux annĂ©es cinquante, soit rééditĂ© au QuĂ©bec comme c'est le cas pour Le Grand Ami 1904. Son travail connaĂźt un rĂ©el Ă©cho au QuĂ©bec. On trouve ses livres dans la plupart des bibliothĂšques et, sur le terrain du cinĂ©ma, on Ă©ditera mĂȘme au QuĂ©bec un de ses textes oĂč il prĂŽne la nĂ©cessitĂ© d'une production catholique. Il y Ă©crit notamment Il serait dommage que, par une nouvelle cĂ©citĂ©, les Catholiques laissent Ă  l'Esprit du Mal une arme plus rapide, plus Ă©mouvante, plus toute-puissante encore que le journal sur l'Âme des foules14. » Sur le terrain des projections lumineuses, plusieurs maisons d'enseignement s'Ă©quipent soit d'une lanterne magique Bonne Presse, soit de sĂ©ries de plaques instructives ou Ă©difiantes. La prĂ©sence de telles piĂšces dans les collections de la CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise, recueillies dans les annĂ©es soixante-dix auprĂšs de diverses institutions religieuses, constituent une preuve matĂ©rielle de leur diffusion au pays. Mais une enquĂȘte particuliĂšre sur le sujet prĂ©ciserait la situation. 16Mais c'est surtout au niveau des idĂ©es et des problĂ©matiques que les liens se remarquent. La rivalitĂ© de la Bonne Presse avec les francs-maçons va se faire entendre jusqu'au QuĂ©bec. Le Fascinateur n° 18, juin 1904 va publier un article sur La Ligue de Jean MacĂ© au Canada ». On y dĂ©nonce celui-ci comme agent franc-maçon dont le terrain de lutte est le monde de l'enseignement15. La Ligue fait du piĂštre Ă©tat de l'enseignement dans la province son cheval de bataille pour prendre pied au QuĂ©bec. Comme l'Ă©crit Coissac dans son commentaire, le vrai but, non avouĂ© [de la Ligue], c'Ă©tait de dĂ©gager l'Ă©ducation de l'influence de l'Église et de dĂ©christianiser l'Ă©cole » 174. Tout se cristallise Ă  partir de 1902, annĂ©e oĂč fut fondĂ©e au QuĂ©bec la Ligue d'Enseignement. Ironie de l'histoire, son assemblĂ©e de fondation avait eu lieu Ă  la salle PoirĂ©, cette mĂȘme salle qu'Ernest Ouimet acquerra quatre ans plus tard pour Ă©tablir son Ouimetoscope. La Ligue est composĂ©e de notables sĂ©nateurs, ministres, dĂ©putĂ©s, Ă©chevins, membres des professions libĂ©rales, en tout quelque 200 personnes. Elle soumet bientĂŽt au Conseil exĂ©cutif, Ă  la lĂ©gislature, au ComitĂ© catholique du Conseil de l'instruction publique et aux amis de l'Ă©ducation un mĂ©moire intitulĂ© La Question de l'instruction publique dans la province de QuĂ©bec. Son but dĂ©fendre l'instruction publique comme charge d'État, comme devoir des pouvoirs publics16. Les catholiques quĂ©bĂ©cois vont rĂ©agir Ă  cette invasion » par de nombreuses publications. Par exemple Henri Bernard publie Histoire d'une conspiration maçonnique Ă  MontrĂ©al 1904. Cet opus veut dĂ©masquer la prĂ©sumĂ©e imposture maçonnique et justifier la suspension des activitĂ©s de la Ligue en juillet 1903. Celle-ci tentera de rĂ©agir en se dĂ©marquant de la France et en dĂ©nonçant en 1904, dans le journal Le Canada — que l'Église considĂšre comme infiltrĂ©e par les francs-maçons —, la reconnaissance que lui aurait accordĂ©e la Ligue de l'enseignement française. Mais cela ne calme pas la vindicte du clergĂ©. En 1910, le pĂšre Fr. Th. CouĂ«t O. P. y va d'un La Franc-maçonnerie et la conscience catholique17 qui fait l'apologie de la dĂ©nonciation juridique des francs-maçons devoir de bon canadien et de bon chrĂ©tien ». Autre rĂ©action Ă  la prĂ©sumĂ©e propagande maçonnique, quelques annĂ©es plus tard, l'abbĂ© Antonio Huot publie, dans la foulĂ©e du procĂšs Lemieux, Le Poison maçonnique18 oĂč il dĂ©taille l'action de ce groupe au QuĂ©bec. Pour les catholiques, l'Ă©cole est un champ oĂč l'Église et la Franc-Maçonnerie se livrent une rude bataille, pour ne pas dire un mortel duel. Aux yeux de l'Ă©piscopat français, les Francs-maçons se sont emparĂ©s de l'Ă©cole et de l'enseignement populaire tandis que pour les catholiques du QuĂ©bec, leurs Ă©mules quĂ©bĂ©cois de la loge Émancipation voudraient faire de mĂȘme en se portant Ă  la dĂ©fense de l'instruction publique dans la province. L'Ă©glise rĂ©agit par tous les moyens dont elle dispose. On observe donc une proche parentĂ© entre les combats menĂ©s en France et ceux menĂ©s au QuĂ©bec, et les actions qui en dĂ©coulent. 17Mais on peut penser qu'il ne s'agit que d'une influence indirecte de la presse catholique française sur les acteurs sociaux quĂ©bĂ©cois. On connaĂźt cependant quelques cas d'influence directe, dont celui des frĂšres Paradis. L'aĂźnĂ©, Benjamin 1868-1924, Ă©tait prĂȘtre et travaillait avec son cadet Jean-Baptiste. Au cours d'un voyage d'Ă©tudes en Europe de 1897 Ă  1900, Benjamin dĂ©couvre l'importance de la lanterne magique comme instrument d'Ă©vangĂ©lisation et de ministĂšre. Il achĂšte un appareil et des plaques auprĂšs de la Maison de la Bonne Presse. AprĂšs quelques annĂ©es, les deux frĂšres fondent en 1907 la compagnie Le Bon CinĂ©ma National19 » pour mener Ă  bien leur projet d'Ă©ducation et de propagation religieuses et se procurent des films pour atteindre leur but, souvent ceux que diffuse la Bonne Presse. Jean-Baptiste devient celui qui effectue les tournĂ©es et qui supervise la diffusion dans les paroisses, Benjamin celui qui acquiert les films et en garantit la conformitĂ© morale, n'hĂ©sitant pas s'il le faut Ă  les couper ou Ă  Ă©crire un commentaire qui rectifie les erreurs d'interprĂ©tation historique ou religieuse. À l'instar de son institution mentor, le Bon CinĂ©ma va aussi vendre des appareils de projection Ă  sa clientĂšle, dont les modĂšles La Scolaire » en version portatif ou stationnaire, La CollĂ©gienne » et L'Universel ». En 1927, au moment mĂȘme oĂč la Bonne Presse et Le Fascinateur lancent leur campagne du Bon CinĂ©ma visant Ă  doter les salles paroissiales de matĂ©riel de cinĂ©ma il y aura un bond de 250 salles entre 1927 et 1928 pour faire passer le parc de salles catholiques Ă  environ 800, Jean-Baptiste Paradis lance comme en Ă©cho une revue qu'il nomme te Bon CinĂ©ma, pour appuyer son activitĂ© de diffusion cinĂ©matographique et servir d'organe de rĂ©fĂ©rence pour les autres projectionnistes que sa compagnie engage. Cette revue n'hĂ©sitera pas Ă  reprendre l'argumentation des revues catholiques françaises et Ă  citer Coissac et l'autre revue qu'il a fondĂ©e, te CinĂ©opse avec Ă©videmment les vedettes du Fascinateur, Pierre l'Ermite et l'abbĂ© HonorĂ©, et des textes tout simplement repris du modĂšle. Son contenu, sinon sa facture, est d'ailleurs trĂšs similaire au Fascinateur. Seule diffĂ©rence Ă©vidente on affiche plus explicitement la volontĂ© de remplacer les films amĂ©ricano-juifs » dont sont inondĂ©es les populations catholiques et françaises du QuĂ©bec et qui menacent les mƓurs, la foi et le patriotisme de la race canadienne-française » et sapent sa fibre morale. Le Bon CinĂ©ma parle de rĂ©gĂ©nĂ©ration, Le Fascinateur de rĂ©novation la diffĂ©rence est petite. La revue s'Ă©teint fin 1930, probablement pour des raisons analogues Ă  celles qui vont causer la fin du Fascinateur la gĂ©nĂ©ralisation du cinĂ©ma sonore qui oblige toutes les compagnies et les Ɠuvres de cinĂ©ma Ă  revoir leurs pratiques et leurs stratĂ©gies. 18Au QuĂ©bec, mĂȘme si l'opposition Ă  l'action laĂŻque n'atteint pas des sommets comme en France, on ne s'inspire pas moins des moyens d'action des catholiques pour guider ses propres actions. Ce ne sont pas tellement les efforts de la Bonne Presse pour mettre sur pied des bons cinĂ©mas » et doter les paroisses et les institutions catholiques d'appareils de projection La Croix parle en 1928 d'armer les curĂ©s d'un appareil de cinĂ©ma qui sont mis de l'avant, mais les Ɠuvres elles-mĂȘmes, c'est-Ă -dire les films religieux, moraux, Ă©ducateurs et instructions qui leur permettent d'atteindre les objectifs apostoliques qu'ils poursuivent, et la teneur de celles qu'on prĂ©sente dans les salles. Cela explique un certain nombre d'interventions sur la censure des films qu'Yves Lever Ă©voque trĂšs bien20. Mentionnons par exemple ce texte que LĂ©o Pelland fait paraĂźtre Ă  l'ƒuvre des tracts en 1926 Comment lutter contre le mauvais cinĂ©ma. Ce pamphlet vise surtout le cinĂ©ma amĂ©ricain, appuie les actes du Bureau de la censure et demande leur renforcement. Une des caractĂ©ristiques communes du discours du Fascinateur et des productions de la Bonne Presse est la rĂ©sistance Ă  un ordre laĂŻc du monde, identifiĂ© au modernisme, au rationalisme et Ă  l'urbanisation, et le regret d'un monde passĂ©, agriculturiste. Ils prĂŽnent une rĂ©novation morale et religieuse et une rechristianisation de l'intĂ©rieur. Pas Ă©tonnant que leurs textes, leurs productions audiovisuelles et les films dont ils prennent la dĂ©fense trouvent Ă©cho au QuĂ©bec. 19J'ai mentionnĂ© tout Ă  l'heure quelques titres diffusĂ©s par la Bonne Presse. Or Ă  mon sens il s'agit plus que d'une coĂŻncidence de noter que plusieurs films distribuĂ©s au QuĂ©bec Ă  partir de 1922 par Europa Film, une compagnie mise sur pied par Charles LalumiĂšre, l'ancien gĂ©rant de PathĂ© au QuĂ©bec, puisa partir de 1924 par Film de Luxe, créé par LalumiĂšre et TĂ©lĂ©sphore Latourelle, sont justement des films dĂ©fendus, sinon diffusĂ©s par la Bonne Presse, dus au travail des Alexandre Ryder, Jacques de Baroncelli, Julien Duvivier, E. B. Donatien, Jean Choux et Henri Fescourt. Comme ces compagnies doivent lutter ici contre la puissance des AmĂ©ricains et surmonter de nombreux obstacles, leur choix de films dĂ©montre qu'au moins elles savent s'allier les suffrages catholiques dans leur volontĂ© de diffuser du film français au QuĂ©bec. C'est d'ailleurs Duvivier qui dĂ©clarera en 1924, Ă  l'occasion de la prĂ©sentation de La TragĂ©die de Lourdes au QuĂ©bec il est de nombreux théùtres libres au Canada. C'est lĂ  qu'il faut faire venir le public en l'attirant par la mĂȘme publicitĂ© que les AmĂ©ricains font pour leurs films. Il apprĂ©ciera, goĂ»tera des Ɠuvres moins mouvementĂ©es peut-ĂȘtre mais oĂč Ă©clatent les vertus communes Ă  la race catholique et Ă  la race française la logique, la douceur, la sincĂ©ritĂ©, la courtoisie, fleurons d'une civilisation raffinĂ©e, qualitĂ©s qui ne furent pas jetĂ©es dans le brasier lorsqu'en 1760 le chevalier de LĂ©vis brĂ»la ses drapeaux plutĂŽt que de les rendre Ă  l'ennemi. » Mais seule une Ă©tude plus systĂ©matique du catalogue de la Bonne Presse, des films dĂ©fendus par Le Fascinateur, de ceux qui sont diffusĂ©s au QuĂ©bec et de l'accueil qu'ils y reçoivent permettrait de mieux Ă©tablir les liens entre tous ces Ă©lĂ©ments. 20Au QuĂ©bec comme en France, on assiste Ă  l'Ă©poque Ă  une croisade des catholiques vers le cinĂ©ma et Ă  une croisade pour le cinĂ©ma catholique. J'ai racontĂ© une partie de l'aventure de la production catholique au QuĂ©bec21. Rappelons pour mĂ©moire que celle-ci est inspirĂ©e par un Français, l'abbĂ© Aloysius Vachet. Vicaire de banlieue rouge Ă  la fin des annĂ©es vingt et voulant oeuvrer auprĂšs de la jeunesse, il s'implique dans le mouvement scout pour lequel il rĂ©alise en 1929 un premier film en 16 mm, Nino, scout de France. Le film tourne dans les circuits de patronage catholique. Puis vient une autre rĂ©alisation, en 35 mm celle-lĂ , Pour la moisson, un film pour le recrutement sacerdotal. C'est en 1932 qu'il crĂ©e une sociĂ©tĂ© d'Ă©ducation populaire par le cinĂ©ma, les Éditions catholiques de cinĂ©ma Ă©ducatif. GrĂące Ă  l'apport de RenĂ© Delacroix, rĂ©alisateur et technicien compĂ©tent, celle-ci se double d'une sociĂ©tĂ© commerciale, FiatFilm, qui construira en 1936 des studios de cinĂ©ma en banlieue parisienne. FiatFilm va rĂ©ussir lĂ  oĂč la Bonne Presse Ă©choue, Ă  savoir rĂ©ussir Ă  produire un nombre important de films catholiques et Ă  mettre sur pied un rĂ©seau pour les diffuser, le circuit des salles catholiques reliĂ© Ă  l'Action catholique. C'est en 1939 que FiatFilm fait le grand saut vers la fiction en produisant Notre-Dame de la Mouise dans lequel Joseph-Alexande DeSĂšve investit. Cette relation d'affaire, sinon cette amitiĂ©, fera en sorte que lorsqu'il s'agira de mettre sur pied aprĂšs guerre un studio de production Ă  MontrĂ©al, Renaissance Films Distribution, ce sera Ă  Vachet que s'adressera DeSĂšve. Celui-ci viendra Ă  MontrĂ©al avec quelques personnes de son entreprise. Je ne veux pas m'Ă©tendre plus avant sur cette histoire mais souligner la similaritĂ© entre les arguments avancĂ©s par la Bonne Presse et Le Fascinateur dans les annĂ©es vingt, ceux que retient Vachet dans les annĂ©es trente et ceux que l'on Ă©nonce au QuĂ©bec dans les annĂ©es quarante. L'enjeu est toujours le mĂȘme assurer aux catholiques une influence dans le domaine de la production cinĂ©matographique, organiser une action catholique de diffusion de films sinon religieux, du moins Ă  mentalitĂ© chrĂ©tienne, et veiller Ă  ce que s'impose une morale catholique par l'intermĂ©diaire de la censure. Renaissance va d'ailleurs utiliser dans sa publicitĂ© des citations du mentor cinĂ©matographique de la Bonne Presse, Pierre L'Ermite22, Ă  l'effet qu'Ă  l'heure oĂč, dans le populeux quartier, se ferme l'Ă©glise, Ă  cette heure-lĂ  et presque dans chaque rue, s'allument les feux Ă©tincelants et multicolores annonçant l'entrĂ©e en scĂšne de la premiĂšre puissance du monde, le cinĂ©ma. » 21Ce texte nous aura permis d'examiner quelques pistes de l'influence et du rayonnement de la Bonne Presse et du Fascinateur au QuĂ©bec. L'histoire du cinĂ©ma catholique au QuĂ©bec, mĂȘme si elle connaĂźt sa propre dynamique et se comprend parfois dans un contexte nord-amĂ©ricain, ne peut ĂȘtre Ă©tudiĂ©e sans prendre en compte la rĂ©alitĂ© française et les tensions qui traversent le cinĂ©ma en France. Au QuĂ©bec comme en France, la dynamique de l'institution cinĂ©matographique s'inscrit dans un contexte idĂ©ologique et politique qu'il faut bien comprendre. L'histoire du cinĂ©ma est aussi une histoire sociale. Divers acteurs sociaux ont voulu intervenir dans le champ cinĂ©matographique, l'instrumentaliser, le museler, l'enrĂŽler. Au nombre de ceux-ci, se retrouvent l'Ă©glise catholique et les diffĂ©rents corps qui en dĂ©rivent. On voit donc que sans ĂȘtre un champ d'investigation premier, faire l'histoire de l'Église ne peut se penser sans, quelque part, faire l'histoire de ses rapports aux mĂ©dias et des reprĂ©sentations qu'ils vĂ©hiculent. Haut de page Notes 1 Cette recherche bĂ©nĂ©ficie du soutien du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Je remercie Jacynthe Plamondon-Émond et Louis Pelletier qui m'ont aidĂ© dans la prĂ©sente entreprise. 2 Pierre Tournemire, La Ligue de l'enseignement, Éditions Milan, 2000. 3 Le lecteur peut consulter Ă  ce sujet le texte de Jacques et Marie AndrĂ©, Le rĂŽle des projections lumineuses dans la pastorale catholique française 1895-1914 », in Roland Cosandey, AndrĂ© Gaudreault, Tom Gunning Ă©d.. Une invention du diable ? CinĂ©ma des premiers temps et religion, Sainte-Foy, Les presses de l'universitĂ©, Laval / Lausanne, Éditions Payot, 1992. 4 Pour une description dĂ©taillĂ©e de cette activitĂ©, consulter le mĂ©moire de DEA de GĂ©rard Tilloy, Les Projections lumineuses de la Bonne Presse et la croisade du cinĂ©ma 1903-1938 », UniversitĂ© de Paris III, 1993. On trouvera une Ă©tude plus spĂ©cifique de l'entreprise de presse dans Jacqueline et Philippe Godfrin, La Maison de la Bonne Presse, Paris, Presses universitaires de France, 1965. Sur un terrain plus apologĂ©tique, on peut Ă©galement lire R. Koken, Vincent de Paul Bailly. Un pionnier de la presse catholique, Paris, Bonne Presse, 1957. 5 De nos jours, le groupe Bayard Presse poursuit l'Ɠuvre entreprise au siĂšcle dernier. 6 Voir Hilcem, Les projections photographiques animĂ©es », Le Fascinateur, 14 janvier 1904, pp. 16-19. 7 La ThĂ©orie et la pratique des projections, Paris, La Bonne Presse, 1906; Manuel pratique du confĂ©rencier projectionniste, Paris, La Bonne Presse, 1909; Le CinĂ©matographe et l'enseignement, Paris, Éditions du CinĂ©opse, 1926. 8 La projection dans les Ă©glises », Le Fascinateur, 122 fĂ©vrier 1913, pp. 35-36. 9 RĂ©alisĂ© par un ecclĂ©siastique, filmĂ© par LĂ©ar avec la participation de Coissac qui qualifiera ce film, dans son Histoire du cinĂ©matographe CinĂ©opse, 1925, de spectacle inĂ©narrable. 10 Pour en connaĂźtre plus sur cet important personnage, voir le travail de Jean-Jacques Meusy, Qui Ă©tait Edmond Benoit-LĂ©vy », dans Les Vingt PremiĂšres AnnĂ©es du cinĂ©ma français, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 1995, pp. 115-143. 11 Le CinĂ©matographe dans les Ɠuvres », Le Fascinateur, n°81 septembre 1909, pp. 259-261. 12 HonorĂ© le Sablais, directeur du Service des projections de La Bonne Presse, est Ă©galement le rĂ©alisateur durant les annĂ©es 1910-1920 de plusieurs cours sujets religieux qui sont quasiment des tableaux vivants filmĂ©s. Ses derniĂšres rĂ©alisations en 1928 sont une sĂ©rie de tableaux bibliques et Ă©vangĂ©liques d'environ 200 m chacun Le Sacrifice d'Abraham, La Samaritaine, La Parabole du bon samaritain. Les Disciples d'Emmaus destinĂ©s Ă  l'enseignement de la doctrine chrĂ©tienne. 13 À noter que cette mĂȘme annĂ©e, la Bonne Presse produira un film consacrĂ© Ă  l'auteur, Pierre l'Ermite Ă  Noirmoutiers. 14 Semaine religieuse de MontrĂ©al, 16 juillet 1927, p. 480, citĂ© par Y. Lever, L'Église et le cinĂ©ma au QuĂ©bec, UniversitĂ© de MontrĂ©al, FacultĂ© de thĂ©ologie, mĂ©moire de maĂźtrise, 1977, p. 21. 15 On notera que des dizaines d'Ă©coles françaises portent aujourd'hui le nom de Jean MacĂ©. 16 Voir Ruby Heap, La Ligue de l'enseignement 1902-1904 hĂ©ritage du passĂ© et nouveaux dĂ©fis », Revue d'histoire de l'AmĂ©rique française, dĂ©cembre 1982, pp. 339-373. 17 QuĂ©bec, Action sociale, 32 p. 18 QuĂ©bec, Éditions de l'Action Sociale Catholique, 1912. 19 À ne pas confondre avec la compagnie homonyme fondĂ©e en 1922 par le distributeur Arthur Larente, le cinĂ©aste Joseph-Arthur Homier et quelques associĂ©s. 20 Y. Lever, op. cit. 21 Dans Le succĂšs est au film parlant français Histoire du cinĂ©ma au QuĂ©bec I, MontrĂ©al, CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise, 1979. 22 Devenu entretemps Mgr. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Pierre VĂ©ronneau, Le Fascinateur et la Bonne Presse des mĂ©dias catholiques pour publics francophones », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 40 2003, mis en ligne le 30 juillet 2008, consultĂ© le 20 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Pierre VĂ©ronneau Pierre VĂ©ronneau est conservateur du cinĂ©ma quĂ©bĂ©cois et canadien et des collections affĂ©rentes au film Ă  la CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise. En trente ans, il y a occupĂ© diffĂ©rents postes liĂ©s Ă  la recherche historique, aux publications, Ă  la programmation et Ă  la conservation. DĂ©tenteur d'un doctorat en histoire, il poursuit des travaux de recherches sur l'histoire du cinĂ©ma au QuĂ©bec et au Canada. Outre des expositions rĂ©elles et virtuelles sur le cinĂ©ma, on lui doit de nombreuses publications et plusieurs communications. Son plus rĂ©cent ouvrage s'intitule David Cronenberg la beautĂ© du chaos Corlet-Cerf, 2003.Haut de page Droits d'auteur © AFRHCHaut de page
Catéchismeen images divisé en quatre parties selon l'ordre suivi dans les catéchismes du Concile de Trente, à l'usage des enfants de neuf à dix ans et de la catéchÚse des adultes pour les missions. Edition imprimée en chromolithographie (procédé anglais introduit en France vers 1866, estampes tirées en noir puis colorées au pochoir), en deux volumes reliés sous reliure entoilée
L'oeil de Dieu In Anonyme, Catéchisme en Image, Paris, Maison de la bonne presse, 1932. Cote 2008-09-198 Couleur Non Support Cd-Rom Descripteurs IcÎne, table des lois, angelot, chérubin, introduction, chiffres romains
ï»żLesenfants de la catĂ©chĂšse et ceux de l’aumĂŽnerie de la paroisse Sainte TrinitĂ© en Alaric, sont venus prĂ©senter en l’église Saint Etienne, des scĂ©nettes sur le thĂšme de NoĂ«l. L’équipe d’animation de la catĂ©chĂšse qui avait grandement contribuĂ© en matiĂšre de dĂ©cors et costumes a accompagnĂ© les enfants dans le dĂ©roulĂ© de cette soirĂ©e.

CatĂ©chisme Eglise Cath. 975Article 10" Je crois au pardon des pĂ©chĂ©s "976 Le Symbole des apĂŽtres lie la foi au pardon des pĂ©chĂ©s Ă  la foi en l’Esprit Saint, mais aussi Ă  la foi en l’Église et en la communion des saints. C’est en donnant l’Esprit Saint Ă  ses apĂŽtres que le Christ ressuscitĂ© leur a confĂ©rĂ© son propre pouvoir divin de pardonner les pĂ©chĂ©s " Recevez l’Esprit Saint. Ceux Ă  qui vous remettrez les pĂ©chĂ©s, ils leur seront remis ; ceux Ă  qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus " Jn 20,22-23. La deuxiĂšme partie du CatĂ©chisme traitera explicitement du pardon des pĂ©chĂ©s par le BaptĂȘme, le sacrement de PĂ©nitence et les autres sacrements, surtout l’Eucharistie. Il suffit donc d’évoquer ici briĂšvement quelques donnĂ©es de base.I. Un seul baptĂȘme pour le pardon des pĂ©chĂ©s977 Notre Seigneur a liĂ© le pardon des pĂ©chĂ©s Ă  la foi et au BaptĂȘme " Allez par le monde entier, proclamez la Bonne Nouvelle Ă  toute la crĂ©ation. Celui qui croira et sera baptisĂ©, sera sauvĂ© " Mc 16,15-16. Le BaptĂȘme est le premier et principal sacrement du pardon des pĂ©chĂ©s parce qu’il nous unit au Christ mort pour nos pĂ©chĂ©s, ressuscitĂ© pour notre justification cf. Rm 4,25, afin que " nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle " Rm 6,4.978 " Au moment oĂč nous faisons notre premiĂšre profession de Foi, en recevant le saint BaptĂȘme qui nous purifie, le pardon que nous recevons est si plein et si entier, qu’il ne nous reste absolument rien Ă  effacer, soit de la faute originelle, soit des fautes commises par notre volontĂ© propre, ni aucune peine Ă  subir pour les expier .... Mais nĂ©anmoins la grĂące du BaptĂȘme ne dĂ©livre personne de toutes les infirmitĂ©s de la nature. Au contraire nous avons encore Ă  combattre les mouvements de la concupiscence qui ne cessent de nous porter au mal " Catech. R. 1, 11, 3.979 En ce combat avec l’inclination au mal, qui serait assez vaillant et vigilant pour Ă©viter toute blessure du pĂ©chĂ© ? " Si donc il Ă©tait nĂ©cessaire que l’Église eĂ»t le pouvoir de remettre les pĂ©chĂ©s, il fallait aussi que le BaptĂȘme ne fĂ»t pas pour elle l’unique moyen de se servir de ces clefs du Royaume des cieux qu’elle avait reçues de JĂ©sus-Christ ; il fallait qu’elle fĂ»t capable de pardonner leurs fautes Ă  tous les pĂ©nitents, quand mĂȘme ils auraient pĂ©chĂ© jusqu’au dernier moment de leur vie " Catech. R. 1, 11, 4.980 C’est par le sacrement de PĂ©nitence que le baptisĂ© peut ĂȘtre rĂ©conciliĂ© avec Dieu et avec l’Église Les pĂšres ont eu raison d’appeler la pĂ©nitence " un baptĂȘme laborieux " S. GrĂ©goire de Naz., or. 39, 17 PG 36, 356A. Ce sacrement de PĂ©nitence est, pour ceux qui sont tombĂ©s aprĂšs le BaptĂȘme, nĂ©cessaire au salut, comme l’est le BaptĂȘme lui-mĂȘme pour ceux qui ne sont pas encore rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s Cc. Trente DS 1672.II. Le pouvoir des clefs981 Le Christ aprĂšs sa rĂ©surrection a envoyĂ© ses apĂŽtres " annoncer Ă  toutes les nations le repentir en son nom en vue de la rĂ©mission des pĂ©chĂ©s " Lc 24,47. Ce " ministĂšre de la rĂ©conciliation " 2Co 5,18, les apĂŽtres et leurs successeurs ne l’accomplissent pas seulement en annonçant aux hommes le pardon de Dieu mĂ©ritĂ© pour nous par le Christ et en les appelant Ă  la conversion et Ă  la foi, mais aussi en leur communicant la rĂ©mission des pĂ©chĂ©s par le BaptĂȘme et en les rĂ©conciliant avec Dieu et avec l’Église grĂące au pouvoir des clefs reçu du Christ L’Église a reçu les clĂ©s du Royaume des cieux, afin que se fasse en elle la rĂ©mission des pĂ©chĂ©s par le sang du Christ et l’action du Saint-Esprit. C’est dans cette Église que l’ñme revit, elle qui Ă©tait morte par les pĂ©chĂ©s, afin de vivre avec le Christ, dont la grĂące nous a sauvĂ©s S. Augustin, serm. 214, 11 PL 38, 1071-1072.982 Il n’y a aucune faute, aussi grave soit-elle, que la Sainte Église ne puisse remettre. " Il n’est personne, si mĂ©chant et si coupable qu’il soit, qui ne doive espĂ©rer avec assurance son pardon, pourvu que son repentir soit sincĂšre " Catech. R. 1, 11, 5. Le Christ qui est mort pour tous les hommes, veut que, dans son Église, les portes du pardon soient toujours ouvertes Ă  quiconque revient du pĂ©chĂ© cf. Mt 18,21-22.983 La catĂ©chĂšse s’efforcera d’éveiller et de nourrir chez les fidĂšles la foi en la grandeur incomparable du don que le Christ ressuscitĂ© a fait Ă  son Église la mission et le pouvoir de pardonner vĂ©ritablement les pĂ©chĂ©s, par le ministĂšre des apĂŽtres et de leurs successeurs Le Seigneur veut que ses disciples aient un pouvoir immense il veut que ses pauvres serviteurs accomplissent en son nom tout ce qu’il avait fait quand il Ă©tait sur la terre S. Ambroise, poenit. 1, 34 PL 16, 477A. Les prĂȘtres ont reçu un pouvoir que Dieu n’a donnĂ© ni aux anges ni aux archanges. ... Dieu sanctionne lĂ -haut tout ce que les prĂȘtres font ici-bas S. Jean Chrysostome, sac. 3, 5 PG 48, 643A. Si dans l’Église il n’y avait pas la rĂ©mission des pĂ©chĂ©s, nul espoir existerait, nulle espĂ©rance d’une vie Ă©ternelle et d’une libĂ©ration Ă©ternelle. Rendons grĂące Ă  Dieu qui a donnĂ© Ă  son Église un tel don S. Augustin, serm. 213, 8 PL 38, 1064.En bref984 Le Credo met en relation " le pardon des pĂ©chĂ©s " avec la profession de foi en l’Esprit Saint. En effet, le Christ ressuscitĂ© a confiĂ© aux apĂŽtres le pouvoir de pardonner les pĂ©chĂ©s lorsqu’il leur a donnĂ© l’Esprit Le BaptĂȘme est le premier et principal sacrement pour le pardon des pĂ©chĂ©s il nous unit au Christ mort et ressuscitĂ© et nous donne l’Esprit De par la volontĂ© du Christ, l’Église possĂšde le pouvoir de pardonner les pĂ©chĂ©s des baptisĂ©s et elle l’exerce par les Ă©vĂȘques et les prĂȘtres de façon habituelle dans le sacrement de " Dans la rĂ©mission des pĂ©chĂ©s, les prĂȘtres et les sacrements sont de purs instruments dont notre Seigneur JĂ©sus-Christ, unique auteur et dispensateur de notre salut, veut bien se servir pour effacer nos iniquitĂ©s et nous donner la grĂące de la justification " Catech. R. 1, 11, 6.Article 11" Je crois Ă  la rĂ©surrection de la chair "988 Le Credo chrĂ©tien – profession de notre foi en Dieu le PĂšre, le Fils et le Saint Esprit, et dans son action crĂ©atrice, salvatrice et sanctificatrice – culmine en la proclamation de la rĂ©surrection des morts Ă  la fin des temps, et en la vie Nous croyons fermement, et ainsi nous espĂ©rons, que de mĂȘme que le Christ est vraiment ressuscitĂ© des morts, et qu’il vit pour toujours, de mĂȘme aprĂšs leur mort les justes vivront pour toujours avec le Christ ressuscitĂ© et qu’il les ressuscitera au dernier jour cf. Jn 6,39-40. Comme la sienne, notre rĂ©surrection sera l’oeuvre de la TrĂšs Sainte TrinitĂ© Si l’Esprit de Celui qui a ressuscitĂ© JĂ©sus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscitĂ© JĂ©sus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie Ă  vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous Rm 8,11 cf. 1Th 4,14 1Co 6,14 2Co 4,14 Ph 3,10-11.990 Le terme " chair " dĂ©signe l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalitĂ© cf. Gn 6,3 Ps 56,5 Is 40,6. La " rĂ©surrection de la chair " signifie qu’il n’y aura pas seulement, aprĂšs la mort, la vie de l’ñme immortelle, mais que mĂȘme nos " corps mortels " Rm 8,11 reprendront Croire en la rĂ©surrection des morts a Ă©tĂ© dĂšs ses dĂ©buts un Ă©lĂ©ment essentiel de la foi chrĂ©tienne. " Une conviction des chrĂ©tiens la rĂ©surrection des morts ; cette croyance nous fait vivre " Tertullien res. 1, 1 Comment certains d’entre vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de rĂ©surrection des morts ? S’il n’y a pas de rĂ©surrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscitĂ©. Mais si le Christ n’est pas ressuscitĂ©, alors notre prĂ©dication est vide, vide aussi votre foi. ... Mais non, le Christ est ressuscitĂ© des morts, prĂ©mices de ceux qui se sont endormis 1Co 15,12-14 1Co 15,20.I. La rĂ©surrection du Christ et la nĂŽtreRĂ©vĂ©lation progressive de la RĂ©surrection992 La rĂ©surrection des morts a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e progressivement par Dieu Ă  son Peuple. L’espĂ©rance en la rĂ©surrection corporelle des morts s’est imposĂ©e comme une consĂ©quence intrinsĂšque de la foi en un Dieu crĂ©ateur de l’homme tout entier, Ăąme et corps. Le crĂ©ateur du ciel et de la terre est aussi Celui qui maintient fidĂšlement son alliance avec Abraham et sa descendance. C’est dans cette double perspective que commencera Ă  s’exprimer la foi en la rĂ©surrection. Dans leurs Ă©preuves, les martyrs MaccabĂ©es confessent Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie Ă©ternelle, nous qui mourons pour ses lois 2M 7,9. Mieux vaut mourir de la main des hommes en tenant de Dieu l’espoir d’ĂȘtre ressuscitĂ© par lui 2M 7,14 cf. 2M 7,29 Da 12,1-13.993 Les Pharisiens cf. Ac 23,6 et bien des contemporains du Seigneur cf. Jn 11,24 espĂ©raient la rĂ©surrection. JĂ©sus l’enseigne fermement. Aux SadducĂ©ens qui la nient il rĂ©pond " Vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu, vous ĂȘtes dans l’erreur " Mc 12,24. La foi en la rĂ©surrection repose sur la foi en Dieu qui " n’est pas un Dieu des morts, mais des vivants " Mc 12,27.994 Mais il y a plus JĂ©sus lie la foi en la rĂ©surrection Ă  sa propre personne " Je suis la RĂ©surrection et la vie " Jn 11,25. C’est JĂ©sus lui-mĂȘme qui ressuscitera au dernier jour ceux qui auront cru en lui cf. Jn 5,24-25 Jn 6,40 et qui auront mangĂ© son corps et bu son sang cf. Jn 6,54. Il en donne dĂšs maintenant un signe et un gage en rendant la vie Ă  certains morts cf. Mc 5,21-42 Lc 7,11-17 Jn 11, annonçant par lĂ  sa propre RĂ©surrection qui sera cependant d’un autre ordre. De cet Ă©vĂ©nement unique Il parle comme du " signe de Jonas " Mt 12,40, du signe du Temple cf. Jn 2,19-22 il annonce sa RĂ©surrection le troisiĂšme jour aprĂšs sa mise Ă  mort cf. Mc 10,34.995 Être tĂ©moin du Christ, c’est ĂȘtre " tĂ©moin de sa RĂ©surrection " Ac 1,22 cf. Ac 4,33, " avoir mangĂ© et bu avec lui aprĂšs sa RĂ©surrection d’entre les morts " Ac 10,41. L’espĂ©rance chrĂ©tienne en la rĂ©surrection est toute marquĂ©e par les rencontres avec le Christ ressuscitĂ©. Nous ressusciterons comme Lui, avec Lui, par DĂšs le dĂ©but, la foi chrĂ©tienne en la rĂ©surrection a rencontrĂ© incomprĂ©hensions et oppositions cf. Ac 17,32 1Co 15,12-13. " Sur aucun point la foi chrĂ©tienne ne rencontre plus de contradiction que sur la rĂ©surrection de la chair " S. Augustin, Ps. 88, 2, 5. Il est trĂšs communĂ©ment acceptĂ© qu’aprĂšs la mort la vie de la personne humaine continue d’une façon spirituelle. Mais comment croire que ce corps si manifestement mortel puisse ressusciter Ă  la vie Ă©ternelle ?Comment les morts ressuscitent-ils ?997 Qu’est-ce que " ressusciter " ? Dans la mort, sĂ©paration de l’ñme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption, alors que son Ăąme va Ă  la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’ĂȘtre rĂ©unie Ă  son corps glorifiĂ©. Dieu dans sa Toute-Puissance rendra dĂ©finitivement la vie incorruptible Ă  nos corps en les unissant Ă  nos Ăąmes, par la vertu de la RĂ©surrection de Qui ressuscitera ? Tous les hommes qui sont morts " ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation " Jn 5,29 cf. Dn Da 12,2.999 Comment ? Le Christ est ressuscitĂ© avec son propre corps " Regardez mes mains et mes pieds c’est bien moi " Lc 24,39 ; mais Il n’est pas revenu Ă  une vie terrestre. De mĂȘme, en Lui, " tous ressusciteront avec leur propre corps, qu’ils ont maintenant " Cc. Latran IV DS 801, mais ce corps sera " transfigurĂ© en corps de gloire " Ph 3,21, en " corps spirituel " 1Co 15,44 Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? InsensĂ© ! Ce que tu sĂšmes, toi, ne reprend vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sĂšmes, ce n’est pas le corps Ă  venir, mais un grain tout nu .... On sĂšme de la corruption, il ressuscite de l’incorruption ; ... les morts ressusciteront incorruptibles .... Il faut en effet que cet ĂȘtre corruptible revĂȘte l’incorruptibilitĂ©, que cet ĂȘtre mortel revĂȘte l’immortalitĂ© 1Co 15,35-37 1Co 15,42 1Co 15,52-53.1000 Ce " comment " dĂ©passe notre imagination et notre entendement ; il n’est accessible que dans la foi. Mais notre participation Ă  l’Eucharistie nous donne dĂ©jĂ  un avant-goĂ»t de la transfiguration de notre corps par le Christ De mĂȘme que le pain qui vient de la terre, aprĂšs avoir reçu l’invocation de Dieu, n’est plus du pain ordinaire, mais eucharistie, constituĂ©e de deux choses, l’une terrestre et l’autre cĂ©leste, de mĂȘme nos corps qui participent Ă  l’eucharistie ne sont plus corruptibles, puisqu’ils ont l’espĂ©rance de la rĂ©surrection S. IrĂ©nĂ©e, haer. 4, 18, 4-51001 Quand ? DĂ©finitivement " au dernier jour " Jn 6,39-40 Jn 6,44 Jn 6,54 Jn 11,24 ; " Ă  la fin du monde " LG 48. En effet, la rĂ©surrection des morts est intimement associĂ©e Ă  la Parousie du Christ Car lui-mĂȘme, le Seigneur, au signal donnĂ© par la voix de l’archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu 1Th 4,16.RessuscitĂ©s avec le Christ1002 S’il est vrai que le Christ nous ressuscitera " au dernier jour ", il est vrai aussi que, d’une certaine façon, nous sommes dĂ©jĂ  ressuscitĂ©s avec le Christ. En effet, grĂące Ă  l’Esprit Saint, la vie chrĂ©tienne est, dĂšs maintenant sur terre, une participation Ă  la mort et Ă  la RĂ©surrection du Christ Ensevelis avec le Christ lors du BaptĂȘme, vous en ĂȘtes aussi ressuscitĂ©s avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui L’a ressuscitĂ© des morts .... Du moment donc que vous ĂȘtes ressuscitĂ©s avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, lĂ  oĂč se trouve le Christ, assis Ă  la droite de Dieu Col 2,12 Col 3,11003 Unis au Christ par le BaptĂȘme, les croyants participent dĂ©jĂ  rĂ©ellement Ă  la vie cĂ©leste du Christ ressuscitĂ© cf. Ph 3,20, mais cette vie demeure " cachĂ©e avec le Christ en Dieu " Col 3,3 " Avec lui Il nous a ressuscitĂ©s et fait asseoir au cieux, dans le Christ JĂ©sus " Ep 2,6. Nourris de son Corps dans l’Eucharistie, nous appartenons dĂ©jĂ  au Corps du Christ. Lorsque nous ressusciterons au dernier jour nous serons aussi " manifestĂ©s avec lui pleins de gloire " Col 3,3.1004 Dans l’attente de ce jour, le corps et l’ñme du croyant participent dĂ©jĂ  Ă  la dignitĂ© d’ĂȘtre " au Christ " ; d’oĂč l’exigence de respect envers son propre corps, mais aussi envers celui d’autrui, particuliĂšrement lorsqu’il souffre Le corps est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscitĂ© le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? ... Vous ne vous appartenez pas ... Glorifiez donc Dieu dans votre corps 1Co 6,13-15 1Co 6,19-20.II. Mourir dans le Christ JĂ©sus1005 Pour ressusciter avec le Christ, il faut mourir avec le Christ, il faut " quitter ce corps pour aller demeurer auprĂšs du Seigneur " 2Co 5,8. Dans ce " dĂ©part " Ph 1,23 qu’est la mort, l’ñme est sĂ©parĂ©e du corps. Elle sera rĂ©unie Ă  son corps le jour de la rĂ©surrection des morts cf. SPF 28.La mort1006 " C’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet " GS 18. En un sens, la mort corporelle est naturelle, mais pour la foi elle est en fait " salaire du pĂ©chĂ© " Rm 6,23 cf. Gn 2,17. Et pour ceux qui meurent dans la grĂące du Christ, elle est une participation Ă  la mort du Seigneur, afin de pouvoir participer aussi Ă  sa RĂ©surrection cf. Rm 6,3-9 Ph 3,10-11.1007 La mort est le terme de la vie terrestre. Nos vies sont mesurĂ©es par le temps, au cours duquel nous changeons, nous vieillissons et, comme chez tous les ĂȘtres vivants de la terre, la mort apparaĂźt comme la fin normale de la vie. Cet aspect de la mort donne une urgence Ă  nos vies le souvenir de notre mortalitĂ© sert aussi Ă  nous rappeler que nous n’avons qu’un temps limitĂ© pour rĂ©aliser notre vie Souviens-toi de ton CrĂ©ateur aux jours de ton adolescence, ... avant que la poussiĂšre ne retourne Ă  la terre, selon qu’elle Ă©tait, et que le souffle ne retourne Ă  Dieu qui l’avait donnĂ© Qo 12,1 Qo 12,7.1008 La mort est consĂ©quence du pĂ©chĂ©. InterprĂšte authentique des affirmations de la Sainte Écriture cf. Gn 2,17 Gn 3,3 Gn 3,19 Sg 1,13 Rm 5,12 Rm 6,23 et de la Tradition, le MagistĂšre de l’Église enseigne que la mort est entrĂ©e dans le monde Ă  cause du pĂ©chĂ© de l’homme cf. DS 1511. Bien que l’homme possĂ©dĂąt une nature mortelle, Dieu le destinait Ă  ne pas mourir. La mort fut donc contraire aux desseins de Dieu CrĂ©ateur, et elle entra dans le monde comme consĂ©quence du pĂ©chĂ© cf. Sg 2,23-24. " La mort corporelle, Ă  laquelle l’homme aurait Ă©tĂ© soustrait s’il n’avait pas pĂ©chĂ© " GS 18, est ainsi " le dernier ennemi " de l’homme Ă  devoir ĂȘtre vaincu cf. 1Co 15,26.1009 La mort est transformĂ©e par le Christ. JĂ©sus, le Fils de Dieu, a souffert lui aussi la mort, propre de la condition humaine. Mais, malgrĂ© son effroi face Ă  elle cf. Mc 14,33-34 He 5,7-8, il l’assuma dans un acte de soumission totale et libre Ă  la volontĂ© de son PĂšre. L’obĂ©issance de JĂ©sus a transformĂ© la malĂ©diction de la mort en bĂ©nĂ©diction cf. Rm 5,19-21.Le sens de la mort chrĂ©tienne1010 GrĂące au Christ, la mort chrĂ©tienne a un sens positif. " Pour moi, la vie c’est le Christ et mourir un gain " Ph 1,21. " C’est lĂ  une parole certaine si nous mourons avec lui, nous vivrons avec lui " 2Tm 2,11. La nouveautĂ© essentielle de la mort chrĂ©tienne est lĂ  par le BaptĂȘme, le chrĂ©tien est dĂ©jĂ  sacramentellement " mort avec le Christ ", pour vivre d’une vie nouvelle ; et si nous mourons dans la grĂące du Christ, la mort physique consomme ce " mourir avec le Christ " et achĂšve ainsi notre incorporation Ă  Lui dans son acte rĂ©dempteur Il est bon pour moi de mourir dans eis le Christ JĂ©sus, plus que de rĂ©gner sur les extrĂ©mitĂ©s de la terre. C’est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; lui que je veux, qui est ressuscitĂ© pour nous. Mon enfantement approche .... Laissez-moi recevoir la pure lumiĂšre ; quand je serai arrivĂ© lĂ , je serai un homme S. Ignace d’Antioche, Rm 6,1-2.1011 Dans la mort, Dieu appelle l’homme vers Lui. C’est pourquoi le chrĂ©tien peut Ă©prouver envers la mort un dĂ©sir semblable Ă  celui de S. Paul " J’ai le dĂ©sir de m’en aller et d’ĂȘtre avec le Christ " Ph 1,23 ; et il peut transformer sa propre mort en un acte d’obĂ©issance et d’amour envers le PĂšre, Ă  l’exemple du Christ cf. Lc 23,46 Mon dĂ©sir terrestre a Ă©tĂ© crucifiĂ© ; ... il y a en moi une eau vive qui murmure et qui dit au dedans de moi " Viens vers le PĂšre " S. Ignace d’Antioche, Rm 7,2. Je veux voir Dieu, et pour le voir il faut mourir Ste. ThĂ©rĂšse de JĂ©sus, vida 1. Je ne meurs pas, j’entre dans la vie Ste. ThĂ©rĂšse de l’Enfant-JĂ©sus, verba.1012 La vision chrĂ©tienne de la mort cf. 1Th 4,13-14 est exprimĂ©e de façon privilĂ©giĂ©e dans la liturgie de l’Église Pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n’est pas dĂ©truite, elle est transformĂ©e ; et lorsque prend fin leur sĂ©jour sur la terre, ils ont dĂ©jĂ  une demeure Ă©ternelle dans les cieux MR, PrĂ©face des dĂ©funts.1013 La mort est la fin du pĂšlerinage terrestre de l’homme, du temps de grĂące et de misĂ©ricorde que Dieu lui offre pour rĂ©aliser sa vie terrestre selon le dessein divin et pour dĂ©cider son destin ultime. Quand a pris fin " l’unique cours de notre vie terrestre " LG 48, nous ne reviendrons plus Ă  d’autres vies terrestres. " Les hommes ne meurent qu’une fois " He 9,27. Il n’y a pas de " rĂ©incarnation " aprĂšs la L’Église nous encourage Ă  nous prĂ©parer pour l’heure de notre mort " DĂ©livre-nous, Seigneur, d’une mort subite et imprĂ©vue " ancienne Litanie des saints, Ă  demander Ă  la MĂšre de Dieu d’intercĂ©der pour nous " Ă  l’heure de notre mort " PriĂšre Ave Maria, et Ă  nous confier Ă  saint Joseph, patron de la bonne mort Dans toutes tes actions, dans toutes tes pensĂ©es tu devrais te comporter comme si tu devais mourir aujourd’hui. Si ta conscience Ă©tait en bon Ă©tat, tu ne craindrais pas beaucoup la mort. Il vaudrait mieux se garder de pĂ©cher que de fuir la mort. Si aujourd’hui tu n’es pas prĂȘt, comment le seras-tu demain ? Imitation du Christ 1, 23, 1. LouĂ© sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mort corporelle, Ă  qui nul homme vivant ne peut Ă©chapper. Malheur Ă  ceux qui mourront dans les pĂ©chĂ©s mortels, heureux ceux qu’elle trouvera dans ses trĂšs saintes volontĂ©s, car la seconde mort ne leur fera pas mal S. François d’Assise, .En bref1015 " La chair est le pivot du salut " Tertullien, res. 8, 2. Nous croyons en Dieu qui est le crĂ©ateur de la chair ; nous croyons au Verbe fait chair pour racheter la chair ; nous croyons en la rĂ©surrection de la chair, achĂšvement de la crĂ©ation et de la rĂ©demption de la Par la mort l’ñme est sĂ©parĂ©e du corps, mais dans la rĂ©surrection Dieu rendra la vie incorruptible Ă  notre corps transformĂ© en le rĂ©unissant Ă  notre Ăąme. De mĂȘme que le Christ est ressuscitĂ© et vit pour toujours, tous nous ressusciterons au dernier " Nous croyons en la vraie rĂ©surrection de cette chair que nous possĂ©dons maintenant " DS 854. Cependant, on sĂšme dans le tombeau un corps corruptible, il ressuscite un corps incorruptible cf. 1Co 15,42, un " corps spirituel " 1Co 15,44.1018 En consĂ©quence du pĂ©chĂ© originel, l’homme doit subir " la mort corporelle, Ă  laquelle il aurait Ă©tĂ© soustrait s’il n’avait pas pĂ©chĂ© " GS 18.1019 JĂ©sus, le Fils de Dieu, a librement souffert la mort pour nous dans une soumission totale et libre Ă  la volontĂ© de Dieu, son PĂšre. Par sa mort il a vaincu la mort, ouvrant ainsi Ă  tous les hommes la possibilitĂ© du 12" Je crois Ă  la vie Ă©ternelle "1020 Le chrĂ©tien qui unit sa propre mort Ă  celle de JĂ©sus voit la mort comme une venue vers Lui et une entrĂ©e dans la vie Ă©ternelle. Lorsque l’Église a, pour la derniĂšre fois, dit les paroles de pardon de l’absolution du Christ sur le chrĂ©tien mourant, l’a scellĂ© pour la derniĂšre fois d’une onction fortifiante et lui a donnĂ© le Christ dans le viatique comme nourriture pour le voyage, elle lui parle avec une douce assurance Quitte ce monde, Ăąme chrĂ©tienne, au nom du PĂšre Tout-Puissant qui t’a créé, au nom de JĂ©sus-Christ, le Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour toi, au nom du Saint-Esprit qui a Ă©tĂ© rĂ©pandu en toi. Prends ta place aujourd’hui dans la paix, et fixe ta demeure avec Dieu dans la sainte Sion, avec la Vierge Marie, la MĂšre de Dieu, avec saint Joseph, les anges et tous les saints de Dieu .... Retourne auprĂšs de ton CrĂ©ateur qui t’a formĂ© de la poussiĂšre du sol. Qu’à l’heure oĂč ton Ăąme sortira de ton corps, Marie, les anges et tous les saints se hĂątent Ă  ta rencontre .... Que tu puisses voir ton RĂ©dempteur face Ă  face ... OEx " Commendatio animae ".I. Le jugement particulier1021 La mort met fin Ă  la vie de l’homme comme temps ouvert Ă  l’accueil ou au rejet de la grĂące divine manifestĂ©e dans le Christ cf. 2Tm 1,9-10. Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avĂšnement, mais il affirme aussi Ă  plusieurs reprises la rĂ©tribution immĂ©diate aprĂšs la mort de chacun en fonction de ses oeuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare cf. Lc 16,22 et la parole du Christ en Croix au bon larron cf. Lc 23,43, ainsi que d’autres textes du Nouveau Testament cf. 2Co 5,8 Ph 1,23 He 9,27 He 12,23 parlent d’une destinĂ©e ultime de l’ñme cf. Mt 16,26 qui peut ĂȘtre diffĂ©rente pour les unes et pour les Chaque homme reçoit dans son Ăąme immortelle sa rĂ©tribution Ă©ternelle dĂšs sa mort en un jugement particulier qui rĂ©fĂšre sa vie au Christ, soit Ă  travers une purification cf. Cc. Lyon DS 857-858 Cc. Florence DS 1304-1306 Cc. Trente DS 1820, soit pour entrer immĂ©diatement dans la bĂ©atitude du ciel cf. BenoĂźt XII DS 1000-1001 Jean XXII DS 990, soit pour se damner immĂ©diatement pour toujours cf. BenoĂźt XII DS 1002. Au soir de notre vie, nous serons jugĂ©s sur l’amour S. Jean la Croix, dichos 64II. Le Ciel1023 Ceux qui meurent dans la grĂące et l’amitiĂ© de Dieu, et qui sont parfaitement purifiĂ©es, vivent pour toujours avec le Christ. Ils sont pour toujours semblables Ă  Dieu, parce qu’ils le voient " tel qu’il est " 1Jn 3,2, face Ă  face cf. 1Co 13,12 Ap 22,4 De notre autoritĂ© apostolique nous dĂ©finissons que, d’aprĂšs la disposition gĂ©nĂ©rale de Dieu, les Ăąmes de tous les saints ... et de tous les autres fidĂšles morts aprĂšs avoir reçu le saint BaptĂȘme du Christ, en qui il n’y a rien eu Ă  purifier lorsqu’ils sont morts, ... ou encore, s’il y a eu ou qu’il y a quelque chose Ă  purifier, lorsque, aprĂšs leur mort, elles auront achevĂ© de le faire, ... avant mĂȘme la rĂ©surrection dans leur corps et le Jugement gĂ©nĂ©ral, et cela depuis l’Ascension du Seigneur et Sauveur JĂ©sus-Christ au ciel, ont Ă©tĂ©, sont et seront au ciel, au Royaume des cieux et au Paradis cĂ©leste avec le Christ, admis dans la sociĂ©tĂ© des saints anges. Depuis la passion et la mort de notre Seigneur JĂ©sus-Christ, elles ont vu et voient l’essence divine d’une vision intuitive et mĂȘme face Ă  face, sans la mĂ©diation d’aucune crĂ©ature BenoĂźt XII DS 1000 cf. LG 49.1024 Cette vie parfaite avec la TrĂšs Sainte TrinitĂ©, cette communion de vie et d’amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux est appelĂ©e " le ciel ". Le ciel est la fin ultime et la rĂ©alisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur suprĂȘme et Vivre au ciel c’est " ĂȘtre avec le Christ " cf. Jn 14,3 Ph 1,23 1Th 4,17. Les Ă©lus vivent " en Lui ", mais ils y gardent, mieux, ils y trouvent leur vraie identitĂ©, leur propre nom cf. Ap 2,17 Car la vie c’est d’ĂȘtre avec le Christ lĂ  oĂč est le Christ, lĂ  est la vie, lĂ  est le royaume. S. Ambroise, Lc 10,121, PL 15, 1834A.1026 Par sa mort et sa RĂ©surrection JĂ©sus-Christ nous a " ouvert " le ciel. La vie des bienheureux consiste dans la possession en plĂ©nitude des fruits de la rĂ©demption opĂ©rĂ©e par le Christ qui associe Ă  sa glorification cĂ©leste ceux qui ont cru en Lui et qui sont demeurĂ©s fidĂšles Ă  sa volontĂ©. Le ciel est la communautĂ© bienheureuse de tous ceux qui sont parfaitement incorporĂ©s Ă  Ce mystĂšre de communion bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui sont dans le Christ dĂ©passe toute comprĂ©hension et toute reprĂ©sentation. L’Écriture nous en parle en images vie, lumiĂšre, paix, festin de noces, vin du royaume, maison du PĂšre, JĂ©rusalem cĂ©leste, paradis " Ce que l’oeil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas montĂ© au coeur de l’homme, tout ce que Dieu a prĂ©parĂ© pour ceux qui l’aiment " 1Co 2,9.1028 A cause de sa transcendance, Dieu ne peut ĂȘtre vu tel qu’Il est que lorsqu’il ouvre lui-mĂȘme son mystĂšre Ă  la contemplation immĂ©diate de l’homme et qu’Il lui en donne la capacitĂ©. Cette contemplation de Dieu dans sa gloire cĂ©leste est appelĂ©e par l’Église " la vision bĂ©atifique " Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur ĂȘtre admis Ă  voir Dieu, avoir l’honneur de participer aux joies du salut et de la lumiĂšre Ă©ternelle dans la compagnie du Christ le Seigneur ton Dieu, ... jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des justes et des amis de Dieu, les joies de l’immortalitĂ© acquise S. Cyprien, Ep. 56, 10, 1 PL 4, 357B.1029 Dans la gloire du ciel, les bienheureux continuent d’accomplir avec joie la volontĂ© de Dieu par rapport aux autres hommes et Ă  la crĂ©ation toute entiĂšre. DĂ©jĂ  ils rĂšgnent avec le Christ ; avec Lui " ils rĂ©gneront pour les siĂšcles des siĂšcles " Ap 22,5 cf. Mt 25,21 Mt 25,23.III. La purification finale ou Purgatoire1030 Ceux qui meurent dans la grĂące et l’amitiĂ© de Dieu, mais imparfaitement purifiĂ©s, bien qu’assurĂ©s de leur salut Ă©ternel, souffrent aprĂšs leur mort une purification, afin d’obtenir la saintetĂ© nĂ©cessaires pour entrer dans la joie du ciel .1031 L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des Ă©lus qui est tout Ă  fait distincte du chĂątiment des damnĂ©s. L’Église a formulĂ© la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence cf. DS 1304 et de Trente cf. DS 1820 DS 1580. La tradition de l’Église, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  certains textes de l’Écriture par exemple 1Co 3,15 1P 1,7, parle d’un feu purificateur Pour ce qui est de certaines fautes lĂ©gĂšres, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la VĂ©ritĂ©, en disant que si quelqu’un a prononcĂ© un blasphĂšme contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonnĂ© ni dans ce siĂšcle-ci, ni dans le siĂšcle futur Mt 12,31. Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent ĂȘtre remises dans ce siĂšcle-ci, mais certaines autres dans le siĂšcle futur S. GrĂ©goire le Grand, dial. 4, 39.1032 Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la priĂšre pour les dĂ©funts dont parle dĂ©jĂ  la Sainte Écriture " VoilĂ  pourquoi il Judas MaccabĂ©e fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent dĂ©livrĂ©s de leur pĂ©chĂ© " 2M 12,46. DĂšs les premiers temps, l’Église a honorĂ© la mĂ©moire des dĂ©funts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique cf. DS 856, afin que, purifiĂ©s, ils puissent parvenir Ă  la vision bĂ©atifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumĂŽnes, les indulgences et les oeuvres de pĂ©nitence en faveur des dĂ©funts Portons-leur secours et faisons leur commĂ©moraison. Si les fils de Job ont Ă©tĂ© purifiĂ©s par le sacrifice de leur pĂšre cf. Jb Jb 1,5, pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hĂ©sitons pas Ă  porter secours Ă  ceux qui sont partis et Ă  offrir nos priĂšres pour eux S. Jean Chrysostome, hom. in 1Co 41,5, PG 61, 361C.IV. L’enfer1033 Nous ne pouvons pas ĂȘtre unis Ă  Dieu Ă  moins de choisir librement de l’aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous pĂ©chons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mĂȘmes " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frĂšre est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie Ă©ternelle demeurant en lui " 1Jn 3,15. Notre Seigneur nous avertit que nous serons sĂ©parĂ©s de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frĂšres cf. Mt 25,31-46. Mourir en pĂ©chĂ© mortel sans s’en ĂȘtre repenti et sans accueillir l’amour misĂ©ricordieux de Dieu, signifie demeurer sĂ©parĂ© de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet Ă©tat d’auto-exclusion dĂ©finitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on dĂ©signe par le mot " enfer ".1034 JĂ©sus parle souvent de la " gĂ©henne " du " feu qui ne s’éteint pas " cf. Mt 5,22 Mt 5,29 Mt 13,42 Mt 13,50 Mc 9,43-48, rĂ©servĂ© Ă  ceux qui refusent jusqu’à la fin de leur vie de croire et de se convertir , et oĂč peuvent ĂȘtre perdus Ă  la fois l’ñme et le corps cf. Mt 10,28. JĂ©sus annonce en termes graves qu’il " enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d’iniquitĂ© ..., et les jetteront dans la fournaise ardente " Mt 13,41-42, et qu’il prononcera la condamnation " Allez loin de moi, maudits, dans le feu Ă©ternel ! " Mt 25,41.1035 L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son Ă©ternitĂ©. Les Ăąmes de ceux qui meurent en Ă©tat de pĂ©chĂ© mortel descendent immĂ©diatement aprĂšs la mort dans les enfers, oĂč elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu Ă©ternel " cf. DS 76 DS 409 DS 411 DS 801 DS 858 DS 1002 DS 1351 DS 1575 SPF 12. La peine principale de l’enfer consiste en la sĂ©paration Ă©ternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a Ă©tĂ© crĂ©e et auxquels il Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l’Église au sujet de l’enfer sont un appel Ă  la responsabilitĂ© avec laquelle l’homme doit user de sa libertĂ© en vue de son destin Ă©ternel. Elles constituent en mĂȘme temps un appel pressant Ă  la conversion " Entrez par la porte Ă©troite. Car large et spacieux est le chemin qui mĂšne Ă  la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent ; mais Ă©troite est la porte et resserrĂ© le chemin qui mĂšne Ă  la Vie, et il en est peu qui le trouvent " Mt 7,13-14 Ignorants du jour et de l’heure, il faut que, suivant l’avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour mĂ©riter, quand s’achĂšvera le cours unique de notre vie terrestre, d’ĂȘtre admis avec lui aux noces et comptĂ©s parmi les bĂ©nis de Dieu, au lieu d’ĂȘtre, comme de mauvais et paresseux serviteurs, Ă©cartĂ©s par l’ordre de Dieu vers le feu Ă©ternel, vers ces tĂ©nĂšbres du dehors oĂč seront les pleurs et les grincements de dents LG 48.1037 Dieu ne prĂ©destine personne Ă  aller en enfer cf. DS 397 DS 1567 ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu un pĂ©chĂ© mortel, et y persister jusqu’à la la liturgie eucharistique et dans les priĂšres quotidiennes de ses fidĂšles, l’Église implore la misĂ©ricorde de Dieu, qui veut " que personne ne pĂ©risse, mais que tous arrivent au repentir " 2P 3,9 Voici l’offrande que nous prĂ©sentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entiĂšre dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-mĂȘme la paix de notre vie, arrache-nous Ă  la damnation et reçois-nous parmi tes Ă©lus MR, Canon Romain 88. CatĂ©chisme Eglise Cath. 975

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